Découvertes

The Architect

Voici quelques coups de coeur de bâtiments modernes pékinois. Un jour, peut-être, je vous montrerai des photos de la Cité Interdite !

 

Le Phoenix International Media Centre (Fenghuang Zhongcxin)

 

Ce donuts géant m'a souvent fait de l'oeil. Fermé pendant de nombreux mois, nous avons sauté sur l'occasion pour le visiter avec maris et enfants en août 2021. Situé non loin du Parc Chaoyang, il est impressionnant par son architecture. Réalisé en collaboration avec le BIAD (Beijing Institute of Architectural Design), cette coque d'acier et de verre abrite les studios d'une chaîne de télévisions (Phoenix TV) et des bureaux. Il accueille également des expositions et des événements privés. L'intérieur comme l'extérieur sont spectaculaires. Des tours indépendantes en forme d'amande sont reliées par des plateformes en zig-zag. Les panneaux de verre ont plus de 500 tailles différentes. Les escalators qui se croisent donnent une certaine dynamique. Ce bâtiment de 55 mètres de haut et de 65.000 mètres carrés est une véritable oeuvre d'art. Ses courbes sont à palir 😏 Des concepts d'économie d'énergie ont été utilisés lors de son élaboration. On n'a pas pu s'empêcher de jouer avec ses jeux de lumières et de transparence. Je voulais le visiter à nouveau avec un ciel bleu ou à la tombée de la nuit mais je n'ai pas eu l'occasion. Ce n'est pas grave, on garde  un super souvenir de cette journée qui s'est terminée en surprise !

 

Juste à côté, je vous mets en bonus le fameux "Dark Vador" comme on le surnomme. Son vrai nom est le Chaoyang Park Plaza. Je le trouve impressionnant surtout quand le ciel est couvert ... cela donne une atmosphère de Gotham City. La plus grande tour culmine à 120 mètres de haut.  Avant, il y avait, au dernier étage, un énorme restaurant de ribs avec chapeaux de cow-boys et un rodéo. Vu notre dextérité, le taureau a eu raison de nous. Nous avons passé plus de temps à admirer la vue de la ville qu'à faire du rodéo ! "Rodéo, c'est la vie pas le paradis" (Zazie)

 

Le Centre national des arts du spectacle de Pékin

 

Personnellement, j'ai toujours appelé ce bâtiment l'Opéra de Pékin mais c'est bien plus que cela. Ce superbe bâtiment de 150.000 m2 comprend une salle d'opéra, une de concert et un théâtre. Il est situé en plein centre historique de Pékin, à quelques pas de la place Tian An Men. Inauguré en 2007, après dix ans de travaux, il a été dessiné par l'architecte français Paul Andreu. Ce dôme de titane et de verre en forme d'ellipse évoque le motif traditionnel du yin et du yang. Il est entouré d'un lac artificiel lui donnant l'impression de flotter sur l'eau. Vous avez dit un oeuf flottant 🥚 ? Sur la première photo, vous pouvez voir les laveurs de vitres frottant le sol du bassin d'eau. En fait, de l'intérieur, c'est le plafond. Cela donne une belle luminosité avec des mouvements de vaguelettes dans le bâtiment. Pour y entrer, vous devez emprunter une galerie. La dernière fois que j'y suis allée, c'est sous un beau soleil d'avril avec une belle surprise pour mon anniversaire et celui de ma copine belge Nathalie, née le douze avril aussi. Une coupette devant l'opéra, petit souvenir de nos dernières semaines pékinoises. 

 

Galaxy Soho et les hutongs

 

Comme je l'ai précisé dans de nombreux articles, ce que j'aime à Pékin, ce sont les contrastes. Entre moderne et ancien, entre tours et cours, entre authentique et fake, ... Bref, le jour et la nuit en passant d'une rue à l'autre. Voici encore un endroit qui résume bien ces contrastes : le fameux Galaxy Soho entouré des hutongs. Cet étrange bâtiment blanc, rond à souhait (certains disent que cela ressemble à une poitrine) a été dessiné par l'architecte reconnue Zaha Hadid. Inauguré en 2012, c'est un complexe de 330.000 m2 où sont logés des bureaux, commerces et espaces de divertissement. Son architecture est une composition de quatre volumes de tailles différentes et reliés entre eux par des ponts et passerelles. Ce que nous avons apprécié, c'est la fluidité et la lumière apportée par ces nombreuses ouvertures vers le ciel. Même à l'intérieur, il y a des puits de lumière. Une grande esplanade avec des jets d'eau permet aux enfants de courir et de se mouiller (jusqu'à ce qu'un garde arrive 😅). Ce jour-là, on aura fait une grande première en laissant choisir le resto par les enfants : un bar à chats spécialisé dans les sushis. Moi qui ne suis ni addict aux sushis (ça tombe bien pour le Japon) ni aux chats, j'étais servie.  Bon, les chats sont derrière des fenêtres et tu peux y aller si tu en as envie. Bref, we did it ! Les enfants étaient contents. Nous avons ensuite été dans un super magasin Nintendo jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais oublié mon sac. Les passeports dedans, le big stress mais après un sprint, il m'attendait gentiment au restaurant. Quand on n'a pas la tête, on a les jambes et surtout de la chance. Après ce coup de chaud, nous avons été prendre la température dans les hutongs tout proches. 

 

Les hutongs aux environs du Galaxy Soho, nous les avons visités plusieurs fois : seule, en famille, entre amis. A pied ou vélo. Je les trouve tellement sympas et vivants. Ils regorgent de musées, petites boutiques, temples, petites cours cachées, ... Dans les environs, il y a le musée Shijia consacré à la vie des hutongs. Une énorme maquette, des pièces aménagées avec des objets donnés pas les habitants, des bandes sons des marchands de rue, c'est à voir (et à écouter). C'est vraiment à faire avec les enfants pour mieux comprendre cette vie complètement atypique et authentique

 

Du temple bouddhiste Zihua (Lumicang hutong),  vous pouvez aussi contempler ces contrastes. Dans ma to-do list avant le départ, il y avait la photo nocturne de cet endroit mais je n'ai pas eu le temps vu la fin avortée de notre séjour. Si vous y allez, faites-le en fin de journée pour avoir un cliché magique.

 

En regardant mes 80.000 photos, je découvre encore plein d'endroits que je souhaite vous partager. Bon, il y a encore un peu de travail avant de commencer le blog sur le Japon ... Au vu de nos trois premières semaines, je peux déjà vous prévenir que des contrastes, il y en a aussi  à Tokyo. Des différences entre la Chine et le Japon, j'en vois chaque jour. C'est cela qui rend ces expériences si enrichissantes même si les débuts sont des fois compliqués. Je vous explique cela dans quelques mois. 

 

PS : J'ai éprouvé des difficultés à faire cet article (commencé en Belgique entre deux fêtes et terminé dans notre appart hôtel de Tokyo) et à trouver le titre : entre des titres avec "glass" (Heart of glass?) ou "build" dedans ... Et puis, le plus simple est venu : "The Architect" du groupe belge dEUS. Comme eux et leur architecte, après quelques mois, "I have a solution" 😏

 

PS2: Merci aux photographes qui se reconnaîtront 


3 commentaires

Chacun sa route, chacun son chemin

A chaque saison, le chemin rouge a accompagné notre aventure chinoise. Je ne pouvais pas passer à côté !

 

Seule, en famille, entre amis ... A pied, à vélo, en roller, ... Eté comme hiver, il a été notre terrain de jeux pendant quatre ans. Situé à 500 mètres de la maison, je me demande combien de kilomètres j'ai parcourus sur ce plat chemin qui est le mien ! La période Covid n'a fait qu'accentuer nos visites. Comme un besoin de prendre l'air après des journées de homeschooling et homeworking. Comme une soupape de décompression dans cet environnement de plus en plus stressant. Depuis notre retour du Xishuangbanna où nous avons pas mal dégusté, la stratégie "ZERO Covid dynamique" n'a fait qu'accentuer notre besoin d'évasion mais pas trop loin ... On dira même "Just next door". Je vous parlerai plus longuement de cette politique covid dans un article qui clôturera cette aventure chinoise. Mais avant ce clap de fin, j'ai encore envie de partager quelques articles et photos de notre aventure pékinoise. Ils sont dans ma tête, reste à les écrire ...

 

Pour une fois, je ne vais pas faire un long article car je ne sais pas trop quoi raconter. C'est la nature et la contempler suffit. Nous y avons été entre amis, en famille, avons fait des pique-niques, des PTT (Pétanques Tout Terrain comme disaient mes copains Spadois), des rikikis (jeu de carte), des parties de foot. J'aimais y aller avec les enfants que ce soit à vélo ou en courant. J'appéciais aussi le calme qui y régnait, la neige qui craquait sous nos pieds en hiver ou cette petite brise en été. En avril 2022, avec Gilles, tous les soirs, nous allions voir les couchers de soleil et les tapis de fleurs, je dirais même une mer de fleurs ! Ah les fleurs ! En quelques jours, tu pouvais admirer le changement de couleurs. A chaque fois, une surprise. Je pense qu'on avait besoin de s'émerveiller sur des choses simples mais tellement importantes. C'était notre moment d'évasion. 

 

Tu pouvais rouler des dizaines de kilomètres, sur n'importe quelle rive de la rivière Wenyu. On a usé nos baskets pour le Semi-marathon de la Grande Muraille qu'on n'aura finalement pas fait malgré notre motivation en 2020, 2021 ou encore 2022. Tous ces événements ont été annulés suite au Covid. Merci à Maria qui a continué à nous motiver avec des challenges courses pendant tout le printemps. Malgré la neige ou la chaleur,  nous enfilions nos baskets ! Ce chemin a créé de belles amitiés.

 

Souvent, je me posais et observais les pêcheurs, les as des photos, les enfants cueillant des fleurs. Juste des moments suspendus !

 

A très bientôt pour la suite des aventures ...

 

 

PS1 : Au début, je voulais appeler cet article "Flower Power" (ou encore "Le Pouvoir des fleurs" en chantant les paroles de Voulzy) et puis j'ai pensé à Tonton David (ou KOD pour être exacte) 😉 Comme un air de liberté !

PS2 : Arnaud n'a pas vraiment apprécié le Pouvoir des Fleurs avec ses allergies.

 

 

 

2 commentaires

Highway to hell

Partir en vacances dans un pays à la stratégie "zéro covid" n'est pas une sinécure. Cette fois-ci, on a joué - on a perdu ! Bienvenue dans la jungle du Xishuangbanna

 

Nous vivons depuis plus de deux ans avec ce virus. Nous ne sommes plus revenus près des nôtres depuis décembre 2019. Depuis fin 2021, la tension monte exponentiellement à Pékin. Les Jeux Olympiques commencent dans une dizaine de jours mais Omicron s'est invité à la "fête". Chaque jour apporte son lot de nouvelles mesures : homeschooling jusqu'au 21 février (and much more ?), des districts en zone à risques élevés, des tests Covid massifs, des tests si tu achètes certains médicaments (dont des pastilles pour la gorge ou du dafalgan), ... Il ne faut pas tomber malade ici. Certains se sont aussi retrouvés pendant 14 jours enfermés dans leurs maisons (avec un capteur sur la porte) car ils ont reçu un colis de l'étranger ... On conseille donc d'ouvrir ses colis "étrangers" en extérieur avec des gants, masques et du désinfectant. Chaque jour, on se demande ce qu'ils vont trouver comme nouveauté. En fait, on remarque qu'on devient fatigués et l'optimisme est des fois compliqué à (re)trouver. Ce sont les mois de trop mais on a une échéance et de nouveaux projets dans quelques mois. On s'y accroche car nous serons de retour sur le territoire belge le 24 juin. On verra comment on gère les premiers jours chez nous mais je n'arrête pas de m'imaginer les retrouvailles avec ma famille et amis. On pense à vous. On vous ♥️ !

 

Allez, retour sur cette fameuse aventure dans le Sud Ouest Chinois. L'année passée, nous nous étions évadés dans le Nord du Yunnan pour passer notre premier Noël sans nos proches. Cette fois-ci, c'était un peu l'hésitation et tout s'est fait dans le rush. Nous sommes passés de l'idée de la mégapole de Shanghai (mais qui avait deux cas Covid ... et donc une astérisque sur le healthkit) au soleil du Xishuangbanna (où jamais eu de cas Covid !). Donc, le 18 décembre, on bookait notre vol pour partir du 22 au 28. Je vous vends la mèche mais on a joué les prolongations. Cependant, commençons par le commencement et bienvenue au Xishuangbanna (Sud du Yunnan) qui signifie "Terre des 12.000 rizières" en langue Dai.

 

Nichée aux frontières du Laos, du Myanmar et du Vietnam, cette région tropicale vous transporte loin du stress de la capitale pékinoise. Sa nature luxuriante, sa chaleur humide, ses forêts tropicales, ses champs de cannes à sucre, ses palmiers, ses marchés débordant de fruits colorés, ses temples, ses éléphants, ses champs de thé, ses 14 minorités, ses sourires vous plongent dans une autre culture. Ici, on entend surtout parler une langue étroitement liée au thaï. Bref, c'est parti pour des vacances à la cool. Nous avions promis cela aux enfants (après les nuits en tente en altitude et les visites des temples de l'Amdo). Vu le contexte, on a décidé de rester dans la même ville Jinghong, capitale du Xishuangbanna (pour éviter les multiples tests Covid), de faire quelques excursions à moins d'une heure trente de route, de profiter d'un bel hôtel avec des activités sportives. Bref, des vacances sans sortir des sentiers battus ... pour ne pas prendre de risque. L'idéal dans cette région est de faire un trek de plusieurs jours et d'aller dormir chez les locaux mais le contexte ne le permet malheureusement pas.

 

Avec notre sympathique guide, Ai, nous partons à la découverte de quelques "classiques" de la région. Lors du trajet, nous découvrons déjà la nature luxuriante mais également les plantations de milliers d'arbres à caoutchouc (hévéas). Notre guide nous explique l'apport économique mais surtout le désastre pour l'environnement et la biodiversité suite à la déforestation. Selon lui, les consciences commencent à changer. Nous arrivons au Parc de la Minorité Dai. Après avoir observé pendant 25 minutes notre guide passer d'un guichet à l'autre, nous redemander nos QR codes, passeports, nous avons enfin nos tickets. Les Dai représentent un tiers de la population du Xishuangbanna. Ils sont adeptes du bouddhisme Hinayana et parle la langue Dai, semblable au dialecte thaï du Nord. L'agriculture est un des secteurs les plus importants. Les dames portent généralement un chapeau et sont vêtues de costumes colorés. D'entrée de jeu, à la chinoise, nous devons prendre le petit bus qui va nous conduire dans ce parc où sont rassemblés cinq villages Dai. Nous visiterons plusieurs temples, observerons les architectures de maisons et les nombreux fruits qui poussent dans les jardins. Les couleurs et l'architecture nous transportent loin des temples chinois. Comme un petit air d'Asie du Sud-Ouest en Chine (par procuration car on n'a pas pu y aller ces deux dernières années). On découvre ici les fameux hévéas avec le tronc coupé pour récupérer le caoutchouc. Les enfants souhaitent gouter les caramboles (star fruit). Il sera coupé directement sur l'arbre et mangé en quelques minutes par les loustics. Personnellement, je n'ai jamais été une fan de ce fruit mais les enfants en redemandent. On se baladera une petite heure dans ce parc. Il n'y a pas grand monde et c'est assez reposant. On appréciera notre trajet de retour en bus avec une chanson allemande un peu pop rock d'Achim Reichel (Aloha Heja He). Belle ambiance à nous quatre. 

 

Nous prenons la route vers le Jardin Botanique. En chemin, nous nous arrêtons pour admirer de nombreuses échoppes colorées. Ça regorge de fruits et légumes. La vendeuse est souriante et sympathique à souhait et nous fait découvrir plein de saveurs. Le coeur d'Arnaud penche pour des morceaux de viande séchée piquante. Alex reste aux fruits. Sur la route, on s'arrêtera une seconde fois mais c'est moins fun. C'est notre premier check point (et malheureusement pas le dernier). De nouveau, pendant une petite trentaine de minutes, notre guide doit transmettre toutes nos informations ainsi que montrer un papier avec un cachet rouge. Cela indique le trajet que nous allons faire, que nous sommes partis avec une agence et que nous avons l'accord des autorités. Bref, il n'est pas de bon goût de partir sans agence ces dernières années. Allez, on relâche la pression et nous voici dans le plus grand royaume de la flore de Chine : le Jardin Tropical Botanique de Menglun (70 km à l'est de Jinghong). Il couvre 1.100 ha et abrite des milliers d'espèces végétales réparties en plusieurs jardins thématiques. C'est bien sûr en mini bus que vous pouvez découvrir ce petit bijou verdoyant. En chemin, nous avons croisé des nénuphars géants, des palmiers impressionnants, des fleurs colorées, des herbes dansantes, des arbres tortueux, un petit labyrinthe. Nous sommes ensuite allés nous perdre dans la forêt aux pierres et dans la jungle luxuriante. Bref, un bon bol de verdure et de soleil en ce mois de décembre. Sur notre retour, nous avons droit à trois arrêts ... Les check points ont poussé comme des champignons. Hum hum. L'année passée, on s'était fait arrêter dans ces régions frontalières pour un contrôle drogue mais bon, on sent l'atmosphère encore différente. La fin de journée se termine par une petite soirée retrouvailles avec nos copains belges (des Ardennais !) avec qui nous passerons la suite de nos vacances.

 

Le 24 décembre, nous restons d'abord à Jinghong pour nous balader dans le Parc Manting. L'entrée est payante et notre guide doit encore s'armer de patience pour gérer l'achat de nos tickets. Il s'agit d'un ancien jardin impérial Dai de plus de 1300 ans. C'est un petit havre de paix (il est à remarquer qu'il y a très peu de monde). Se promener dans ce parc est agréable. En plein milieu de la ville, c'est un véritable poumon vert avec sa nature luxuriante (oui, j'utilise souvent ce mot). Des allées ombragées, des arbres centenaires, des pagodes, des fleurs, des perroquets et même des éléphants ! Arnaud se plaignait car nos amis avaient visité la Vallée des éléphants sauvages et moi je l'avais d'office supprimée en "préparant" le voyage. Mais vu que le Xishuangbanna est "the place to be" pour voir les éléphants, ça tombait bien, on arrivait dans le timing d'un autre spectacle au Parc Manting. Du coup, on a pu les voir jouer au foot, basket, et même faire des massages aux courageux volontaires. Ce n'est pas ce qu'on préfère mais bon, on a vu les éléphants du Xishuangbanna ✅Après le spectacle, nous avons découvert des monuments représentatifs de la culture Dai. Nous avons apprécié l'ambiance autour du Temple de Zong avec son architecture (cascades de toits dorés) qui nous fait voyager loin d'ici. 

 

Après un arrêt gourmand et souriant le long de la route, nous allons nous balader trois heures dans la jungle. C'est assez différent de la jungle de Camiguin (Philippines). C'est un chemin de terre rouge entouré d'arbres et de lianes. A certains moments, nous avons des vues sur les plantations en terrasse de thé. La rando est simple et Arnaud en profitera pour expliquer sa vie à notre guide. Alex, quant à lui, me parlera de ses stratégies de construction Minecraft et de ses projets à venir. On est tous zen au milieu de la nature.  On profite juste du moment. On joue à Tarzan, on essaie de monter sur les lianes. Bon, il y a du boulot pour les Back mais bravo à Ai. Nous passerons par un village habité par la minorité Jinuo, la plus petite ethnie de Chine (avec moins de 18.000 personnes).

 

Sur le retour, nous prenons quelques victuailles 🥂 pour le réveillon. Le chauffeur nous dit qu'il vend également du vin et nous amène dans sa boutique qui est en fait une mini superette. On hésite entre un vin chinois et un bon vieux JP Chenet 😏(grand souvenir de nos années universitaires). Loin de nos familles, on ne fête pas Noël car on n'est pas dans l'ambiance. Cependant, nous avons passé une belle soirée à nous huit. L'hôtel avait préparé un buffet de fêtes. Jeux de société au programme :  Vive les colons de catane et le loup garou. 

 

Le réveil à 8 heures est compliqué pour les petits qui ne voient toujours pas le côté cool (à savoir "on ne fait rien") des vacances. Je les motive en leur disant que c'est la dernière journée de visite avant deux jours de glandouille. Au programme : un marché local et un trek dans une jungle plus sauvage qu'hier avec des endroits à escalader, etc. Je tanne aussi Gilles pour aller voir le fameux marché de nuit de Jinghong. Vu que notre hôtel est excentré, il faudrait reprendre un taxi le soir et on n'a pas encore pris le temps. Après une heure de route, trente minute de check point, nous voilà arrivés sur cet énorme marché hebdomadaire de Menghun. Nous y croiserons de nombreuses minorités dont les Dai, Aini, Bulang et Lahu. On peut les distinguer grâce à leurs tenues différentes et colorées. Des centaines d'étals sont disposés dans un énorme hall ou en extérieur. Vous y trouverez tout : des légumes colorés, des fruits, du poisson, des brochettes,  des spécialités locales, des animaux qui attendent leur dernière heure, et même des vendeurs de dents 🦷! On était un peu les seuls touristes dans ce dédale d'échoppes mais l'accueil était plutôt chaleureux. 

 

Nous quittons nos amis pour faire le trek. Bon, on sent les enfants pas motivés du tout. Ça râle, ça pleurniche, ... En plus, il pleut mais on reste campés sur nos positions. Cependant, pour le plus grand plaisir des enfants, on va se faire refouler à un autre check point. On s'approche de plus en plus de la frontière avec le Myanmar et les contrôles sont serrés serrés ... Du coup, changement de plan : pas de trek mais la visite d'un petit village  où ils fabriquent du papier artisanal. En déambulant dans les ruelles, on découvre les maisons spécifiques avec les toits en tuiles colorées et les dames qui confectionnent le papier. Ce savoir-faire est transmis de mère en fille depuis des générations. En souriant, elles nous invitent à observer leur travail : trempage de la fibre de bois de mûrier, martelage, séchage sur des cadres en bois qu'elles disposent dehors. Ces papiers servent, entre autres, à emballer les galettes de thé Pu'er. La qualité doit être exceptionnelle. On terminera notre journée avec la visite du Pavillon Octogonal de Jingzhen. Construit en 1701 dans le but de réunir des moines locaux haut placés, cet édifice a été détruit pendant la révolution culturelle. Le bâtiment restauré construit en brique et bois mesure 21 mètres de haut. Il est caractérisé par ses nombreux toits symbolisant chacun les préceptes du bouddhisme. A côté se trouve un temple aux peintures très équivoques.

 

Durant cette journée, nous aurons croisé très peu de touristes à part un couple de Français qu'Ingrid connaît. Comme quoi le monde est petit. Les Back décident de terminer la journée culturelle maintenant et de retourner tranquille à l'hôtel. Nos amis nous rejoignent plus tard après une dernière balade. On aura notre dernier contrôle plus poussé avec questions sur nos adresses, l'entreprise de Gilles etc ... On doit même se mettre au bord de la route avant d'avoir le GO de l'administration centrale pour repartir. Ça  commence à peser ces contrôles. On profitera finalement de la fin de journée à l'hôtel : ping-pong, piscine, jeux de société. Le fameux night market, ce sera pour demain.

 

Nous sommes le 26 décembre, c'est la fameuse journée cool et il fait beau ! Les enfants se lèvent plus tard, profitent des infrastructures et nous aussi. Tennis, lecture, nage en eau froide, ... On retrouve aussi des couples de Suédois qui habitent le même compound que nous. On échange sur ce que nous avons visité. Le soir, on va enfin voir ce fameux marché dont tout le monde me parle. On goûte à de nombreuses spécialités locales. On observe les jolies dames qui se sont "déguisées" pour les photos. On s'est fait arrêté de nombreuses fois pour nous proposer de nous maquiller et habiller comme les locaux. Je suis quand même étonnée que ça ne grouille pas de monde. Il faut dire que depuis deux ans, tous nos voyages "Covid" ont cet avantage : pas de foule. C'est peut-être le seul avantage du covid mais on prend le positif dans tout ! On profite de notre dernière soirée avec nos amis qui reprennent l'avion le 27. 

 

Pendant la nuit, je ne dors pas. Je me retourne, je lis, je ne me sens pas à l'aise ...  J'ai comme un drôle de pressentiment.  Petite info, une dame de l'hôtel nous avait dit la veille : "Ne vous tracassez pas mais on vient de placer un check point à la sortie de l'hôtel ...  MEi WENTI 😏 (aucun problème)". Le matin du 27 décembre à 8h00, on reçoit un message d'Ingrid et Christophe nous indiquant que leur avion est annulé mais que c'est le cas de tous les vols partant de Jinghong ... Les joyeusetés commencent ! Nous voilà pris dans un tourbillon de stress. En fait, un étudiant de Kunming (capitale du Yunnan) aurait fait le mur, falsifié les données de son téléphone, pris le train jusque Jinghong, rencontré des personnes "illégales", puis serait retourné dans sa ville avec un petit virus ... (version officielle) Il a contaminé sa famille (genre 3 cas) ... et l'effet boule de neige arrive. Vu que le virus proviendrait de Jinghong, que cette ville est frontalière avec de nombreux pays, que les gouvernements ont peur pour leurs fesses (le gouvernement de Xi'An a été viré suite à leur mauvaise gestion du virus), les restrictions sont lourdes : la ville est mise en lockdown. On reste à l'hôtel sans aucune information. On essaie de changer les vols mais on comprendra vite qu'ils s'annulent d'heures en heures. Une chose est certaine : les vols" Jinghong Pékin" ne reprendront pas avant le 8 janvier ... J'apprends également que deux familles de Pékin revenues dans la capitale après leur séjour au Xishuangbanna sont mises en quarantaine dans leur appartement : 2 semaines enfermées avec un capteur sur la porte ... Voici ce qui pourrait nous pendre au nez. Mais bon, la première chose à faire, ce serait déjà de sortir de cette ville ...

 

Tout le monde est paumé et essaie de grappiller des informations. On se fait de nouvelles connaissances d'un peu partout en Chine. La journée passe doucement mais pas sûrement. On commence à lire les articles, les cas explosent à Xi'An, les nouvelles générales sont assez maussades. Je suis hyper nerveuse, je m'en veux d'avoir pris les enfants dans ce problème. Vu l'arrivée des JO et le fait que la soeur d'une copine a été bloquée 5 semaines à un endroit, je nous vois revenir mi février ... Moi stressée ? Non. Me faire des films ? Non ! Juste une grande crainte de l'incertitude et qu'ici, tu ne sais jamais à quelle sauce tu peux être mangé ! Gilles relativise et est super cool (comme d'habitude). Comme il me dit, on est toujours dans la période de nos vacances 😉

 

Le personnel de l'hôtel nous informe qu'un test Covid massif est organisé. A 17h00, la file est longue. On y retournera à 22H00. Pendant l'attente, une manager de l'hôtel, Serena, se présente à Christophe et Ingrid. Elle nous indique les choses à faire et nos potes prennent directement son contact ! Ce sera la plus grande aide pour nos prochains jours. Nous voilà dans un hall de village avec des panneaux de basket, prêts pour être testés ! Nos 8 tests seront mis ensemble. Pour aller plus vite, ils font des lots (batchs).

 

Le 28 décembre rien ne se passe. On essaie de profiter de notre prison dorée mais les questions n'arrêtent pas de se bousculer. On est également en contact avec des gens qui sont logés au centre de Jinghong. On leur parle d'un deuxième test massif mais rien ne bouge pour nous. Les enfants jouent non stop. Heureusement qu'on est à deux familles car cela facilite grandement les choses. On fait passer le temps avec des jeux de société, des tournois de foot, de ping-pong, de tennis,  ... 

 

Le 29 décembre, au petit-déjeuner, tous les clients ont des têtes de déterrés. On capte les infos à gauche à droite. Un moment Serena arrive et nous informe qu'un test massif a lieu à la gare.  On prend de quoi boire, un peu de nourriture et nous voilà tous partis en navette prêts à attendre quelques heures. On croise des astronautes qui désinfectent la grande esplanade devant la gare. C'est complètement surréaliste. Après trois heures d'attente, on voit quasi la fin ... C'était sans compter sur les passagers d'un train en provenance de Kunming qui débarquent. Du coup, on nous indique qu'ils sont prioritaires et on nous informe aussi d'aller dans l'autre file à 500 mètres de là ... Si près du but ? Non! Les personnes commencent à s'énerver, à crier. La police intervient. Une Chinoise nous traduit un peu ce qu'il se passe. Elle est super sympa et ajoute Ingrid sur un groupe wechat des personnes bloquées dans les hôtels de Jinghong (nous tous quoi). Finalement, 4 heures plus tard, on aura fait notre petit test nez-bouche. Retour à l'hôtel et train train quotidien. Sauf pour Ingrid ! N'ayant pas de médicaments en suffisance, ceux envoyés de Pékin étant bloqués à l'aéroport, elle a dû aller avec Serena dans deux dispensaires. Malheureusement, ils n'ont pas ce qu'elle recherche. La seule solution est d'aller au grand hôpital. Comme la ville est bloquée, il est impossible d'y aller en taxi. L'hôpital dit qu'il va envoyer une voiture. A sa grande surprise, c'est une ambulance qui vient la chercher. A la grande surprise des ambulanciers, c'est une étrangère qui doit rentrer dedans ... Du coup, ils ne veulent pas. C'est donc notre chère Serena qui ira dans l'ambulance lui chercher ses médicaments. Une heure après, elle les a. Victoire !

 

Le soir, on en a un peu marre de manger à l'hôtel (qui commence à avoir aussi des ruptures de stock) donc on va dans un petit resto à hot pot (la spécialité du Sichuan). Le personnel est super sympa mais on sent que nous sommes tous fatigués et stressés par ce climat ambiant. La nuit, ça ne va pas du tout pour moi. Je fais une crise d'angoisse style tétanie (Gilles peut vous imiter mon état. Ça le fait beaucoup rire 😅). Gilles lui est un peu retourné par les épices. Une belle nuit blanche pour le couple Back.

 

Le 30 décembre, on laisse les enfants en paix le matin et ils dorment jusqu'à 11H. Je continue à ruminer. Je me vois faire du homeschooling à partir de la chambre. J'avais dit à Gilles et Alex de prendre l'ordi et le sac d'école mais ils avaient dit no stress !!! Pour me calmer, je lave nos vêtements à la main 😊 Pour une fois que j'avais fait une valise légère ... On reçoit beaucoup de messages de soutien de nos familles et amis (belges et pékinois). Certains ne sont pas très positifs pour nous et nous disent de nous préparer à une quarantaine au retour à Pékin. Du coup, on réfléchit à des plans B ou C. Est-ce qu'on n'irait pas deux semaines à Shanghai le temps que cela se calme ? On téléphone à deux potes là-bas pour trouver des petits apparts mais ce n'est quand même pas la solution idéale. On checke les autres vols avec escales. Tout passe dans nos têtes. Louer une voiture, prendre un train, faire des escales, ... Tous les clients de l'hôtel s'échangent ses plans ... Puis tout tombe à l'eau car les avions s'annulent. 

 

Dans l'aprem, Serena vient trouver les clients de l'hôtel avec une bonne nouvelle. Avec nos deux tests covid, la signature d'une lettre de décharge (dont une phrase indiquant "je ne suis pas allé sur le Marché nocturne de Jinghong du 20 au 25" 😅), on pourrait obtenir un papier avec un gros cachet rouge nous permettant de quitter la ville. Haut les coeurs, l'espoir revient. Les files ne nous font pas peur. On fait des copies de nos passeports et de nos tests (enfin le deuxième car on n'a jamais reçu le premier). On arrive au fameux endroit. La file est longue. On va d'abord chercher un petit papier avec un numéro dessus : 174. Ils vont appeler au fur et à mesure. On commence au numéro 1. Il y a seulement 5 bureaux administratifs. On évalue le temps, sûrement 4 heures donc on va chercher à manger avec les petits et on patiente encore et toujours. Cependant, les moments où tu avances dans les démarches sont tellement plus gais que ceux où tu cogites. On échange avec les étrangers. Un moment le consulat de Belgique nous téléphone car il a appris notre situation. Cependant, on ne peut pas faire grand chose pour nous. Gilles sourit en me montrant un autre message. Nos vols sont bookés pour la Belgique. Le 24 juin 2022, nous serons de retour. Ça nous booste. On approche du but. On se retrouve devant le guichet mais on n'a toujours pas la preuve de notre premier test. Une petite dame court partout et cherche dans un autre bâtiment tous les papiers relatifs à ce test massif. Il y a une pile pour les étrangers. Après 25 minutes, on retrouve notre batch ! Ça sent la fin. Serena se met à côté des employées et complète avec elles les documents. On doit encore remettre nos empreintes un peu partout.  Au fur et mesure, nos papiers se font. Le truc final, c'est d'aller trouver la maîtresse du cachet rouge ! Quatre heures plus tard, nous avons notre papier de libération. Victoire. Nous devons quitter la ville dans les 48 heures ! YOUHOU. On parvient à booker pour le premier janvier un train qui fera Jinghong Kunming puis un vol vers Tianjin ... On informe Ma Jie, notre super homme de confiance qu'il doit venir nous chercher et nous ramener à Pékin ! Entre Tianjin et Pékin, il y a 140 kilomètres de distance et surtout un gros check point ... 

 

Le 31 décembre, nous devions normalement faire une grosse fête avec nos potes à Pékin. La soirée bling-bling, ce sera pour un autre jour (et dire que Gilles avait pour une fois acheté un magnifique costume 😉). Le matin, on s'est baladé avec Ingrid et Manon dans le petit village autour de l'hôtel. Ça  doit être sympa quand il y a de l'animation. Les gens sont très avenants avec nous. Ce jour, on a encore RDV avec les files. On a notre sésame pour sortir de Jinghong mais pas celui pour entrer dans Pékin. En effet, vu le trajet à rallonge pour rentrer au bercail, notre test Covid risque de ne plus être valide (Max 48h de validité). Nous allons donc faire un troisième test. En voyant la file, ce n'est pas 4 heures mais 7 heures qui nous attendent ... Du coup, Serena trouve une autre option en allant directement à l'hosto. Je vous passe les trucs administratifs, les rapports de force entre les Chinois (Ni shi Shei ??? Tu es qui toi ???). En une heure trente, on sortira de cette magnifique salle bleue (vous trouvez aussi que cela ressemble à une boucherie ?) avec notre test fait. Reste plus qu'à récupérer les résultats quelques heures plus tard. Serena nous les amène en fin de journée. On souffle, on a tout ! On la remercie pour son suivi avec un petit cadeau. Sans elle, je pense que cela aurait été très compliqué. Nos contacts qui sont dans le centre sont pour certains encore bloqués.  A l'hôtel, les petits font une initiation à la poterie et on passera un très bon réveillon. Bon, ça fait un peu l'ambiance "Shining". Une grosse partie des clients ont déjà déserté et nous sommes seuls à manger dans cette énorme salle. Soyons fous : des frites et du boeuf au menu, oh yeah ! 

 

Après avoir dormi 5 heures, le réveil du premier janvier 2022 fait mal. On sait qu'on part pour une journée un peu stressante. Chaque étape sera une victoire. J'avais lu le 30 décembre que Tianjin allait durcir ses règles dès le premier janvier. Hum, hum. Gare, 4 heures de train, taxi vers aéroport : OK ✅ D'entrée de jeu, on se fait arrêter à l'aéroport. Un gars en combinaison d'astronaute vient nous chercher, ce qui n'est pas le cas des Chinois. On lui demande pourquoi.  Il ne répond pas. On lui redemande. On essaie de rester calme. A ce moment, une autre astronaute arrive et pointe sa caméra sur nous. Bref, soyons zen. Finalement, après discussion, on nous informe qu'on doit compléter des documents supplémentaires pour les enfants. Allez, c'est reparti pour les questionnaires, les empreintes sur toutes mes réponses (si je venais à mentir). C'est bon, on passe. Au moment d'entrer dans l'avion, ça rebloque. Il faut le QR code de Tianjin, celui de Pékin ne suffit pas. Montée d'adrénaline. Gilles finalise vite cela non sans s'énerver mais on y est. On est tous encore stressés pour la suite. Mais bon, plus on s'approche de Pékin, mieux c'est. Si on doit faire une quarantaine à Tianjin, on pourra toujours se faire livrer nos habits ou autres. On atterrit. On passe les contrôles. Je vois Ma Jie. J'ai quasi les larmes ! Il ne reste que le passage de la frontière entre les deux régions. On se sépare avec nos amis. On espère se voir le lendemain à Pékin ... Nous voici au poste frontière, le gars nous demande nos passeports et nos tests covid. Il nous dit que c'est bon. On n'y croit pas ! La joie éclate dans la voiture. Quel soulagement.

 

En parallèle, Ingrid et Christophe sont bloqués à un autre check point. Après vingt minutes, on leur dit qu'ils doivent retourner à Tianjin. Du coup, ils essaient le même check point que nous. Ça marche ! Tout dépend très souvent de la personne sur qui tu tombes mais cette fois-ci, c'était la bonne. Après une heure de trajet, quel plaisir de retrouver notre maison. On dort comme des loirs sans penser au lendemain car on ne sait pas si notre quartier va nous laisser libre ou en quarantaine. Dès le matin, on va faire un test covid à Pékin. Avec tous les résultats, les papiers, Gilles et Christophe vont trouver notre communauté pour expliquer la situation. Une heure plus tard, la sentence tombe ! Nous sommes libres. On envoie également à l'école le questionnaire demandant où nous sommes allés. Pas de retour. Du coup, les enfants iront à l'école. C'est le soulagement pour nous. Tout le monde n'aura pas eu notre chance. Certains sont restés bloqués une semaine de plus au Xishuangbanna. Quasi tous les autres comités de quartier ont demandé des quarantaines pour les personnes rentrées de Jinghong. L'école française n'a pas accepté les enfants. Tout cela alors que finalement aucun cas n'a été détecté là-bas ... Comme une tempête dans un verre d'eau mais avec des conséquences importantes pour l'économie, le tourisme, ... et le moral des troupes. 

 

Nous avons quand même mis un peu de temps à nous remettre de notre aventure. Je me suis sentie vraiment à l'aise après avoir passé 14 jours à Pékin car on ne sait jamais ici. Il peut y avoir des règles rétroactives. Je vous raconterai un peu dans un prochain article nos débuts de l'année 2022.

 

Je m'excuse pour cet article encore plus long que d'habitude mais j'avais comme un besoin de poser ces quelques mots. 

 

J'ai encore le temps de vous souhaiter une très belle année. J'espère vous faire découvrir quelques coins de Pékin et peut-être de Shanghai qui reste sur notre wish list avant notre retour. En attendant, nous la jouons safe ! J'espère que vous allez bien où que vous soyez. La situation mondiale est complexe. On pense à vous

 

Gros bisous de nous quatre et merci d'être là !

 

PS : J'ai choisi "Highway to Hell" mais ça a basculé rapidement  sur "A toi étoile" de Noir Désir. 

PS2 : Merci à Christophe, Ingrid, Martin et Manon pour leur optimisme à toute épreuve. Sans vous, cette aventure aurait été différente.

PS3 : Je ne peux que remercier mes trois hommes : la force tranquille, l'optimisme et la joie de vivre le moment présent.

PS4 : Merci Wei (Serena, c'est son prénom anglais) pour ton soutien !

PS5 : Lisez l'article du journal Le Monde qui explique la situation d'une manière moins personnelle (émotionnelle?) que la mienne 😉

 

Télécharger
Les éléphants du Xishuangbanna
trim.A7B15FB4-3625-49A9-9A90-4D0D2B115A5
Format Video QuickTime 5.8 MB
Télécharger
On sent que notre guide a de l’expérience
trim.EEE17386-07B1-4312-AA37-7B8955CE753
Format Video QuickTime 3.7 MB
Télécharger
Marché hebdomadaire
trim.3C77EAE8-16F1-4301-96FB-A3866A1D9DC
Format Video QuickTime 7.6 MB
Télécharger
Comment faire du papier ?
trim.28949172-CD8E-41D2-A51E-DF6E5C59BEC
Format Video QuickTime 14.6 MB
Télécharger
Le séchage du papier
trim.1A61FB44-610F-4064-BFB8-498DBD93666
Format Video QuickTime 7.0 MB
Télécharger
Covidbuster
trim.207B6262-A070-4FE8-8524-54B268105C2
Format Video QuickTime 7.0 MB
Télécharger
Bains publics et lavoirs
trim.6F2D7E5D-5530-441C-A8A7-B81FE9C45D9
Format Video QuickTime 6.1 MB
Télécharger
Encore une file avec à la clé le sésame ! Un stamp pour sortir de cette ville
9F7AD182-226E-451A-8B22-6CF6FAC7B66C.mov
Format Video QuickTime 25.6 MB
Télécharger
Initiation à la poterie
trim.2163B5A1-A30D-4EA0-AE82-889D2943FB6
Format Video QuickTime 8.1 MB
Télécharger
La stratégie "zero Covid" crée des tensions dans le sud-ouest de la Chine
Article paru le 30 décembre dans le journal Le Monde écrit par Frédéric Lemaître
La.pdf
Document Adobe Acrobat 255.9 KB
6 commentaires

Vertigo

On en parlait depuis des mois et on l'a fait : Beijing Knot ✅ ! Suivez nos randos automnales sur la Grande Muraille de Jiankou. Attention au vertige.

 

Comme je vous le disais dans l'article précédent, je voulais partager avec vous nos sorties sur la Grande Muraille de Jiankou. Cependant, vu les milliers de photos et les douze randos faites sur cette portion, je ne pouvais pas me restreindre à un seul article. Je ne peux résister à vous l'écrire avant les fêtes car d'autres aventures nous attendent dans les semaines à venir ... Encore six mois en Chine avant de revoir nos proches, la gestion du retour, les dernières choses à réaliser sur la bucket list, les au revoirs, ... Je pense finalement que cela va passer assez vite et que mon côté émotif "anonyme" va ressortir à quelques moments.

 

 

Après les vacances d'été au temps bien pourri, j'ai proposé aux filles une rando un peu plus sportive. James, notre guide, commence à bien nous connaître et nous emmène sur de nouvelles portions, plus complexes. Ce qui n'est pas pour nous déplaire. Je n'en avais pas parlé mais il y a une échelle de niveau pour les randos sur la Grande Muraille allant de 1 à 5. Niveau 1 : section touristique restaurée avec téléphérique. Niveau 5 : Partie non restaurée nécessitant des cordes pour escalader car des fois construites sur la falaise (ex : une partie de Simatai mais pas celle réalisée avec les enfants lors de notre séjour à Gubei Watertown). Les balades de "Walk on the wild side" oscillaient entre 3 et 3.5 (sauf la Nine Eyes Tower à 4). Ici, nous vous offrons des balades de niveau 4 - 4.5.

 

Comme pour la majorité des balades de cette section, nous démarrons du Village de Xizhazi. Nous atteignons le Jiankou spot (que vous commencez à connaître) mais au lieu d'aller à droite après l'échelle, c'est le mur de "rolling stones" à gauche que nous allons emprunter. C'est le chemin en direction de Mutianyu. Notre objectif ici est d'atteindre Zhengbeilou, la tour la mieux conservée de Jiankou. C'est également le point le plus haut qui offre de superbes opportunités pour les amoureux de la nature et des photos. C'est une portion magnifique. On a vu à certains endroits qu'ils tentent de la restaurer mais je pense que cela va prendre un peu de temps vu les chemins escarpés. Le temps est clément. Déjà au niveau de Jiankou Spot, on voit Pékin et ses tours du quartier d'affaires au loin. C'est vous dire comme le ciel est dégagé.

 

Bon, comme vous le constatez sur les photos, toutes les étoiles étaient alignées : soleil, ciel bleu, challenge, fleurs, bonne humeur et cette section juste impressionnante. Le niveau 4 +, c'est vertigineux. Littéralement au pied du mur en te demandant comment tu vas pouvoir aller là haut. James nous explique quelle voie prendre ... comme pour l'escalade. Tu ressens l'émulation et l'énergie d'un super groupe. Avec cela, tu as juste des ailes. Mais bon, il faut rester vigilant et certaines ont ressenti leurs limites. En effet, te retrouver sur une pente de 70 degrés à devoir passer au dessus de rochers, c'est un peu tricky. Il vaut mieux ne pas regarder derrière soi. Personnellement, j'ai juste eu le vertige pour faire la photo sur le muret, entourée du vide. La montée version "spiderman" sans se retourner me convient encore bien. Nous sommes récompensées tout au long de la balade par les paysages splendides. De la tour de Zhengbeilou, nous avons une vue imprenable et vertigineuse sur le cirque de montagnes. Si vous poursuivez après la tour de Zhengbeilou, le chemin est plus facile et vous pouvez atteindre Mutianyu. C'est cette balade que les Pashan ont réalisée fin septembre mais nous étions en vacances au Qinghai. C'est la partie qu'il me reste à faire sur Jiankou. Cependant, la montée en sous-bois pour atteindre la Tour est longue (une heure). L'ayant empruntée en descendant pour rejoindre le village, elle ne me tente pas de trop 😅 Après ces 8 kilomètres, nous avons été accueillis par des chèvres sympas. C'était une journée qui restera gravée dans ma mémoire. Merci les filles.

 

 

Après la balade de Zhengbeilou, James nous a dit que nous étions préparées pour le Beijing Knot. Plus moyen de faire marche arrière, plus d'excuse. Le Beijing Knot nous attend. Malheureusement, toutes mes copines n'ont pas pu se joindre à nous pour motifs divers et variés : cours de chinois, week-end prolongé, souci de santé ou encore un souvenir un peu trop stressant de la balade de septembre ... Du coup, nous étions quatre plus James : Mathilde, Marie, Gilles et moi. J'étais super heureuse que Gillou puisse nous accompagner et vivre ce moment intense ensemble. Nous partons de nouveau de Xizhazi. Après la montée en sous-bois de trente minutes, on arrive sur le Mur. Cette fois-ci, on ne tourne pas à droite vers la Nine Eyes Tower mais c'est bien à gauche que nous allons. On est chaud boulette pour cette aventure. Le "noeud de Pékin" s'appelle comme cela car c'est l'intersection de trois murs venant de différentes directions. Cette section est l'une des plus dangereuses de la Grande Muraille de Chine. Il y a des blessés (et morts) chaque année. Je comprends mieux après l'avoir fait. Ici, le temps était superbe et sec. Il ne faut pas s'y aventurer s'il pleut ou  s'il y a du vent. C'est une portion à l'état brut, altérée par la nature et sans aucune modification artificielle. Elle est spectaculaire avec ses crêtes escarpées et ses escaliers vertigineux. Comme vous le constatez sur les photos, l'automne arrive peu à peu. En moins d'un mois, les forêts verdoyantes sont passées à des couleurs automnales.

 

Dès le début, il y a des petits pièges avant d'atteindre le Beijing Knot. On doit escalader des petits murets mais ça va. On arrive au pied de notre objectif et finalement, cela ne paraît pas si compliqué. En effet, les prises sont faciles et la pente est moins raide que ce que je pensais. Du coup, on gère assez bien le truc et on apprécie le moment. On mérite bien notre traditionnel snickers (on a même droit à un grand!) après cet exploit. Par contre, c'est après que cela se complique. Un nouveau visage de la Grande Muraille se révèle encore plus abrupte. On continue notre chemin. Un moment, on se retrouve face à un mur de dix mètres. Il est possible de le contourner. Ce qui sera mon choix et celui de Marie. Gilles et Mathilde, sans sac à dos, le tenteront sans problème. Je ne sais pas pourquoi mais je ne le sentais pas. Et encore moins avec un sac à dos. Comme c'est moi qui le porte d'office, ça tombait bien. Du coup, on est passé par le côté qui était quand même assez sportif.

 

On profitera ensuite des paysages à couper le souffle et de cette muraille tortueuse. Je ne peux jamais arrêter de m'imaginer comment ils ont pu construire cela il y a des centaines d'années. C'est juste impressionnant. Comme ce qui va suivre ... Après avoir dégusté un bon buritos, on va déguster ! En fait, depuis un an, une vidéo circule sur internet avec trois personnes montant une partie de malade sur la Grande Muraille. C'est filmé avec un drone et c'est hyper impressionnant. Et bien, cette section est juste devant nous. Son nom ? Eagle flies Facing Upward. Pourquoi Parce que la tour est si haute et la pente si raide que les aigles doivent voler droit vers le haut pour pouvoir l'atteindre. Oh purée, le stress monte. Gilles commence à monter à l'aise. Il va filmer notre ascension. Je ne sais pas combien de mètres c'est mais je peux vous dire que je l'ai fait en version "Speedy Gonzales". Comme si j'avais le feu aux fesses. En fait, j'avais un peu peur et je me suis dit. Tu y vas et tu ne regardes pas derrière toi. Bref, c'est essouflée et heureuse que je suis arrivée. Un truc ? Je pense que j'ai trouvé ma limite alors que Gilles me dit encore : "Mais non, c'est easy". Marie a eu le même effet que moi. Mathilde, elle, en redemande. En tout cas, mentalement, tu ne dois pas commencer à te dire : qu'est ce que je fais là alors que mes enfants sont à la maison à 8000 kilomètres de ma famille. Bref, papa, maman, ne vous tracassez pas : je ne le ferai plus 😊 

 

Qu'est ce qu'on apprécie ce moment, surtout après la montée d'adrénaline. Je m'émerveille sans cesse devant ces paysages. J'aurais tant voulu partager cela avec ma famille. Enfin, peut-être pas cette partie 😉 Allez, je reviens à la fin de la balade qui nous donne encore deux petites surprises : des escaliers verticaux appelés Sky Stairs (ou sky ladder). Personnellement, je pourrais aussi les renommer stairway to heaven ou dans un autre registre highway to hell. C'est assez impressionnant. Malheureusement, les photos ne permettent pas vraiment de représenter le côté vertical mais je vous le jure, c'est vertigineux. Les premiers sont longs mais étroits et semblent rénovés. On dirait un mur. On le descend de côté. Le second (en fait, les Sky Stairs) est je trouve moins impressionnant, étroit avec des murs latéraux. On se retrouve au même point final que nos balades débutées à Jiankou Spot. On dit au revoir à la Grande Muraille et on reprend les sous-bois, tellement heureux de cette belle journée. Merci à vous. 

 

PS : Il y a une troisième sortie après les vidéos ! Les glissades vous attendent.

Télécharger
Le Beijing Knot, c'est comme les montagnes russes
40F7D485-DBED-4003-8B3A-8DE7FE5A58C0.mov
Format Video QuickTime 31.8 MB
Télécharger
C'est chaud !
14E1055E-E48F-41B6-AD55-05629B6A6CDF.mov
Format Video QuickTime 56.3 MB
Télécharger
Marie à l'attaque du Eagle flies facing upward
86F91633-7389-4890-A440-3D9B764EB2A0.mov
Format Video QuickTime 29.0 MB
Télécharger
C'est loin mais c'est beau
8E5A46B4-605B-49D6-85EF-DE33B8E1AB4B.mov
Format Video QuickTime 43.2 MB

 

 

Normalement, Gilles devait faire un week-end entre hommes sur la Grande Muraille. Au programme : Beijing Knot et Nine Eyes Tower. Cependant, vu les conditions climatiques (on a eu des week-ends pourris), cela a été reporté deux fois. Je ne vais pas vous cacher que cela m'a rassuré un peu car après avoir fait le Beijing Knot et surtout sa suite, j'étais moins à l'aise de le voir partir. Le deuxième report était dû à des chutes de neige le dimanche. Par contre, la météo du lundi 8 novembre était prometteuse et Bruno a eu la bonne idée de proposer aux hommes et aux femmes intéressées (moi, une femme intéressée ? Non ... mais toujours oui pour la grande muraille). On partait donc voir la muraille enneigée avec 4 couples, Christophe et James. Nous avions déjà eu la chance de la découvrir sous un manteau blanc avec les petits à Huanghuacheng en janvier 2020 . En bonus, nous avions le coucher du soleil. Et comme vous le verrez sur les photos, c'est juste magique. Vu que j'ai parlé de cette partie dans le précédent article, je ne vais pas trop m'étendre. Mais vous constatez qu'on a retrouvé notre âme d'enfant avec cette neige : bonhomme et bataille de neige, glissade, ski, ... On a beaucoup rigolé. Notre cardio a un peu souffert dans la montée finale (une heure) pour atteindre la Nine Eyes Tower. C'est raide, ça glisse et c'est un peu long. Cependant, on a été récompensé par la vue et un petit verre de bulles pour fêter l'annif de Bruno, notre organisateur du jour. Merci à toi pour cette initiative (pour la rando, pas pour les bulles apportées par Seb). Cette fois-ci, vous pouvez voir à quoi ressemble cette fameuse tour car j'ai des photos. On l'appelle également Wangjing (Overlooking Beijing) parce qu'elle surplombe la capitale. Merci à vous d'avoir partagé ce moment suspendu et vos photos. Après nos dix kilomètres de marche, nous avons partagé un bon repas à la guesthouse locale avant de reprendre la route pour Pékin. 

 

Nous avons également expérimenté quelques semaines après une partie touristique de Jiankou : Xiangshuihu. Ce sera peut-être l'objet d'un futur article 😏

 

Voici donc trois de nos balades de niveau 4 et plus ... Et vous, ce genre de hikes vous tente ? N'hésitez pas à me poser vos questions. En tout cas, je vous souhaite à vous et vos proches de belles fêtes de fin d'année même si je sais que la période est morose. On se serre les coudes et on vous envoie de l'énergie. On vous revoit dans six mois en Europe. D'ici là, on va tenter nos derniers objectifs sur la Grande Muraille : le semi-marathon (si pas annulé comme en 2020) et dormir en tente sur Jinshanling. La boucle sera ainsi bouclée 🥰

 

Nos meilleurs voeux et gros bisous de nous quatre

 

PS : Je n'ai pas pu éviter de mettre Vertigo de U2 comme titre. J'aurai pu choisir Magnificient tellement ces sorties sont superbes.

PS 2 : Encore merci à mes compagnons de randos pour ces journée hors du temps. 

0 commentaires

Walk on the wild side

En toute saison, elle nous émerveille ... Mais qui donc ? La Grande Muraille bien sûr. Prenez vos chaussures de marche, nous vous emmenons sur la section de Jiankou.

 

Comme vous le savez, c'est notre grand coup de coeur de l'expatriation chinoise. Elle fait partie des sept nouvelles Merveilles du Monde et elle m'a conquise. Nous avons gravi les premières marches en mai 2018 à Jinshanling lors de notre semaine de prospection. C'est accompagnés de nos loulous que nous avons découvert Huanghuacheng en septembre 2018. Nous avons d'abord fait sa section restaurée (Lake View) avant d'arpenter la sauvage, tellement plus charmante. Et depuis, nous n'avons pas arrêté de la fouler ! En cette fin 2021, je voulais partager avec vous les photos de la portion de Jiankou. Sa traduction anglaise signifie Arrow Nock (encoche de flèche) : la forme de la montagne étant similaire à une flèche et sa crête ressemblant à une encoche. Située au Nord de Pékin, dans le district de Huairou, cette section est à faire ! Elle rejoint Mutianyu à l'est et Huanghuacheng à l'ouest. Elle a été construite à partir de 1368 sous la dynastie Ming. Elle s'étend sur une vingtaine de kilomètres. Chaque section a été construite à partir de matériaux trouvés sur place. Pour Jiankou, c'est la dolomite qui lui donne cet aspect blanc et la caractérise. Allez-y les yeux fermés (enfin, pas de trop) car c'est une des plus complexes et dangereuses. Certaines parties sont très escarpées, les montées (et descentes) sont abruptes, les chemins longent parfois les falaises. Les paysages sont à couper le souffle : des montagnes, sous-bois, bois, villages, vergers, ... et puis, cette majestueuse Muraille qui serpente. Comme vous vous en doutez, elle est complètement sauvage. On y rencontre rarement des personnes. Il n'y a pas téléphériques, toboggans ou haut-parleurs comme ses voisines Badaling et Mutianyu. Elle dégage quelque chose qui nous donne chaque fois envie de la revoir. Bref, un vrai coup de coeur. Depuis le Covid, c'est toujours avec notre guide chinois, James, que nous gravissons les escaliers et les sentiers avec des "rolling stones". Ses phrases favorites : "After this difficult part, it's a piece of cake", "Slippery", "Slowly", "Don't worry" et ma préférée "It's all right". Je vous propose de parcourir les hikes de ces derniers mois. Je vous fais l'article en version différente avec mini-explication (vais-je parvenir à faire court ?) et puis "petite" sélection de photos. Attention, c'est en version crescendo pour le côté vertigineux. Et je vous dis : "Hey babe, take a walk on the wild side" !

 

 

Le Covid (et surtout ce qui va avec à savoir le homeschooling et les checking points aussi) avait freiné nos ardeurs de Grande Muraille, mais nous avons repris notre rythme d'une à deux sorties par mois à partir de novembre 2020. C'est avec Pashan (activité organisée initialement par Pékin Accueil, l'association pour les Francophones) que j'ai retrouvé Jiankou. Pashan (爬山signifie escalader la montagne. Et c'est vrai que des fois c'est plus de l'escalade qu'une balade de santé. Comme en mai 2019 (week-end Pashan), nous partons du petit village de Xizhazi. Après trente minutes dans les sous-bois, nous arrivons sur la Muraille et la découvrons avec un peu de neige, ce qui ajoute de la magie au moment. Sur la gauche, mon objectif ultime : le Beijing Knot (à savoir une des portions les plus dangereuses). Sur la droite, le chemin menant à la Nine Eyes Tower. Nous n'irons pas jusqu'à la tour ce jour et ferons le même parcours que la fois passée. Cette partie est assez facile et agréable. Les points de vue sont splendides. Le ciel est assez chargé mais la balade est parfaite. Je vous conseille de commencer par cette partie pour vous mettre en jambe.

 

 

Une semaine après cette reprise, c'est avec mon groupe de copines qu'on retournait au village de Xizhazi. On partait par un autre sous-bois pour rejoindre le Jiankou spot. Ici, nous prenons à droite après avoir escaladé l'échelle. Nous avions fait cette partie en mai 2019 pour le week-end Pashan. Je mets également quelques photos juste pour la comparaison avec la végétation. A l'époque, nous avions évité l'escalier ou plutôt le mur de 40 marches dont la pente affiche 70 degrés. Ici, on a tenté le truc. Comme je vous le disais, il ne faut pas avoir le vertige ou en tout cas ne pas regarder derrière vous car c'est quand même assez impressionnant. Si vous allez marcher sur la Grande Muraille, je vous conseille d'avoir toujours toutes les poches de votre sac à dos fermées. En effet, un moment, une personne qui était déjà au dessus de l'escalier a voulu prendre une photo. Elle s'est penchée et sa bouteille d'eau est tombée. Je ne vous dis pas le stress quand je l'ai vue passée à trois centimètres de la tête de James qui escaladait. Donc, il faut toujours rester vigilant et concentré ! Cette section comporte deux ou trois parties plus complexes mais reste abordable pour tous car il est possible de contourner les pièges. Nous ressortons du mur au pied des Sky Stairs (un autre objectif). Avec les filles, on tente des parties un peu plus difficiles ce qui est plus gérable à dix qu'à trente. On se connaît de mieux en mieux et ces journées sont super agréables. Tout était de la partie : pas trop froid, un ciel bleu, un peu de neige et une super ambiance. Nous avons terminé par un bon repas à la guesthouse locale.

 

 

Après avoir été au paradis dans le Yunnan, le retour à Pékin fut rude. Début 2021, nous avons eu droit à une nouvelle vague Covid dans notre district. Je ne les compte plus ! Nous sommes restés tranquilles à la maison. On rajoute au compteur deux mois de homeschooling et home working avec des sorties familiales pour se changer les idées. Vous pouvez découvrir nos balades sur la Rivière Blanche, dans la Vallée des Immortels et sur Huanghuacheng dans l'article : There is a crack in everything. That's how light gets in !

 

Mi-mars, on reprenait donc nos sorties entre filles. Cette fois-ci, nous découvrons une nouvelle portion démarrant du village de Moyashike (1h30 de la maison). Le beau temps n'est pas avec nous ... C'est avec une pluie fine et une grosse pollution que nous entamons l'ascension du chemin menant à la Grande Muraille de Dalabian. Je ne sais pas si c'est à cause de la pollution et/ou au manque d'exercice physique mais on paie un peu les 40 premières minutes. Nous nous arrêtons déjà pas mal dans cette pente pour prendre des photos ou respirer le "bon" air vicié. Malgré cela, cette balade, assez facile de neuf kilomètres va nous émerveiller. La Grande Muraille est tortueuse à souhait. La nature nous a offert de magnifiques fleurs de pêchers, abricotiers, ... Nous nous sommes adonnées à fond à l'hanami à savoir la tradition japonaise de savourer la beauté des fleurs qui s'épanouissent. Le rose et le blanc étaient à l'honneur malgré le gris du ciel. Une super journée avec les Cherry Blossom girls terminée par un très bon lunch dans une guesthouse locale.

 

 

Après la découverte de Xiamen, des maisons Tulous de Fujian et de la porcelaine de Jingdezhen, le retour à Pékin a été assez festif pour mon anniversaire en avril. Quelques belles surprises organisées par mes enfants, Gillou, familles et amis d'ici ou d'ailleurs me permettent de mieux vivre ces moments loin des miens. Le lendemain de notre repas filles, on repartait vers la Tour de Jiankou pour emprunter le chemin classique fait sous la neige en décembre 2020. C'est avec les Pashan girls que nous sommes passés d'un ciel bleu à une tempête de sable assez impressionnante. Comme je vous le disais, vous pouvez faire les mêmes tronçons, c'est toujours différent que ce soit par les saisons, végétations ou conditions climatiques. Bref, au top !

 

 

Nous voilà déjà en mai et cette année (contrairement à 2020), les Pashan peuvent organiser deux jours et une nuit près de la Grande Muraille. Accompagnés de James, nous avons démarré de Moyashike (la fameuse balade des fleurs de pêcher) pour atteindre la Muraille de Dalabian. Contrairement à mars, notre condition physique semble bien meilleure et la montée se fait dans la joie et la bonne humeur. Au fur et à mesure, le ciel se couvre et les températures chutent. C'est sous une belle pluie que nous mangerons très rapidement notre pique-nique. Vous voyez sur les photos que ce repas était un peu humide 😅 Cependant, ce mauvais temps sera vite digéré. Au cours de la journée, nous aurons du vent, des nuages, de la pluie et nous finirons par un superbe soleil : 4 saisons en 4 heures d'ascension. C'est juste magique surtout quand tu es équipée car ça caillait un chouia. Nous avons ensuite emprunté un autre chemin pour rejoindre notre guesthouse qui se trouve à deux pas de la Grande Muraille de Xiangshuihu.

 

Une bonne douche, un super apéro, quelques jeux de société plus tard, nous voilà au lit pour rejoindre les bras de Morphée ... Enfin, pas si vite ... Même si Marie et Mathilde sombrent assez vite. Ce sera un peu différent pour Anne et moi. Le vent s'est levé. Je dirais même qu'une tempête s'est invitée. Comme dans les trois petits cochons, j'ai cru que les fenêtres allaient exploser et le toit s'envoler ! Le vent sifflait dans le couloir. La fenêtre bougeait ... Je n'étais vraiment pas à l'aise et avec Anne, on se disait "Mais pourquoi avoir laissé mari et enfants pour finir ici ? " Scénario catastrophe quand tu nous tiens 😱 ! La nuit fut courte mais intense. Réveil à 6h du matin avec deux heures de sommeil, nous sommes fraîches pour l'ascension de la Grande Muraille vers la Nine Eyes Tower. Le temps est juste parfait et cela nous donne une sacrée énergie (ainsi que les beignets préparés par nos hôtes pour le petit déjeuner léger). Après une petite heure dans les sous-bois, nous arrivons sur le Mur à l'intersection du chemin menant vers le Beijing Knot et celui de la Nine Eye Tower. Il nous faudra ensuite 3 heures d'ascension et des paysages à couper le souffle pour découvrir cette fameuse Tour. Cette partie n'est pas restaurée et les deux derniers kilomètres sont semés de  "pierres qui roulent". Ce n'est pas de l'escalade mais plutôt un effort cardio. Au loin, nous pouvons même apercevoir les Gratte-ciels du CBD Guomao (Quartier d'affaires de Pékin) qui se trouvent pourtant à 70 kilomètres. La Nine Eye Tower est située à 1200 mètres d'altitude. Initialement, elle avait trois étages et celui du bas disposait de neuf fenêtres sur chaque côté. C'est le point le plus au Nord de Jiankou. Elle a été restaurée depuis quelques années et il est possible de l'atteindre plus facilement par un autre chemin. Mais, on aime le challenge. Après les séances photos, nous redescendons pendant une heure avant de reprendre nos affaires. Nous sommes heureuses de pouvoir vivre ces moments privilégiés. Nature, sourires, paysages, amitié, sport, le cocktail gagnant sur cette Grande Muraille Sauvage !

 

Vous savez, je me rends compte que je ne parviens pas à faire court et je vois également que je n'ai pas vraiment une photo de la Nine Eyes Tower version été. Alors, je vous propose de rédiger un second article sur cette section de Jiankou. Dans le prochain, je vous promets des expériences vertigineuses et glissantes !

 

A très vite 

 

PS : Merci Lou Reed pour ce titre qui convient parfaitement à nos aventures sur la Grande Muraille : "Hey babe, take a walk on the wild side".

PS 2 : Merci James de nous emmener dans ces endroits magiques

PS 2 : Je veux également remercier tous mes compagnons de Grande Muraille qui rendent encore ces sorties plus exceptionnelles 😍  Merci pour la participation au blog via vos sourires et photos !

0 commentaires

Like a mountain

Il est temps de conclure ce splendide voyage dans l'Amdo. Nous vous emmenons dans nos sacs à dos à la découverte du Mont Amnye Machen !

 

Après les débats philosophiques des moines de Kirti, ce sont les discussions en chemin pour savoir si nous avons assez de couches. Depuis notre nuit de glamping, on se demande si on n'aura pas trop froid dans notre tente Quechua. Nos questionnements sont stoppés par la beauté des paysages. Tout au long du chemin, nous sommes encore éblouis par cette nature. On croise des yaks, des moutons, des aigles mais également des vautours caractérisés par leurs longs cous. Ça me rappelle le Cracoucass, gros souvenir des bd de mon enfance (n'est-ce pas Dominique ?). Nous nous arrêtons plusieurs fois pour profiter de cette ambiance. Nos pensées flottent au gré du vent. Nous croisons des camps de nomades disséminés dans les plaines tibétaines. Il s'agit des Grasslands de Machu (Province du Gansu). Nous avons adoré la plaine traversée par le ruisseau sinueux. En chemin, nous avons acheté deux couvertures en poil de yak, des chaussettes et un magnifique collant fourré. Nous avons ensuite visité le Monastère de Awangtsang Nyingmapa. Comme quoi, on n'en a jamais assez des monastères. Celui-ci semble fort rénové avec ses couleurs éclatantes. On passe trente minutes autour de l'énorme moulin à prières à observer les locaux. Je ne sais pas combien de tours ont fait les enfants ... mais je pense que leurs prières vont être exaucées.

 

Après avoir longé l'imposant Fleuve Jaune, nous arrivons à Jigdril, petite ville étape avant l'aventure, la vraie. Bon, c'est déjà chaud au moment de l'enregistrement à l'hôtel (un des seuls qui acceptent les étrangers). Pourtant, on a tout : des tests covid, des vaccins, des visas, les tampons confirmant nos 20 mois sans être sortis de Chine, des flèches et health kits verts, ... La dame stressée, prendra des photos de tout (enfin presque ...). Nous décidons de nous balader en ville pour faire les derniers achats avant nos trois jours coupés du monde. Quelques produits de première nécessité : eau, quatre vestes d'hiver (pas chères les North Fake, euh pardon North Face), gougouilles, ... et pour les soirées un peu des chips et du vin ! Pour le reste, nous faisons entière confiance à notre super duo guide/chauffeur (Gonkho / Damba). L'ambiance est assez spéciale dans cette ville, entre des grands sourires, des questions amicales et des regards curieux (craintifs ?). Les gens portent plus le masque qu'à Pékin. C'est aussi la première fois que des mendiants viennent nous demander, ainsi qu'aux locaux, de l'argent. Dans la ville, il y a une partie ancienne et puis une en pleine construction. Des bâtiments énormes sont érigés à l'effigie du parti communiste. Imposants, avec des barrières et des bannières rouges et jaunes. On sent comme une frontière entre les Han et les Tibétains ...

 

Nous avons passé une bonne nuit ; Ghonko, notre guide, un peu moins ... Il a dû gérer l'arrivée de la police à 23h à l'hôtel car il manquait la copie du visa d'Alex. Bref, après discussion tout est rentré dans l'ordre. En tout cas, à l'heure actuelle, je ne peux que vous conseiller de partir avec un guide de confiance. Ces petits soucis sont de toute manière vite oubliés quand on voit ce qui nous attend ... 

 
Encore quelques heures de route pour atteindre notre but ultime, le Mont Amnye Machen. Les enfants sont cools en voiture, musique sur les oreilles, le regard perdu dans les paysages (ou sur les tablettes aussi 😊). L’Amnye Machen, avec ses 6282 mètres, est l’un des sommets les plus élevés du massif montagneux portant le même nom. Il est situé dans la région du Qinghai. C'est l'une des quatre montagnes sacrées de l’Amdo. Il s’agit d’un lieu de pèlerinage pour les Goloks (population nomade vivant dans la préfecture autonome de Golok - Qinghai). Aux yeux des pèlerins tibétains, le mont représente la résidence de Machen Pomra, la plus grande divinité locale. A côté d’elle, il y a 360 dieux secondaires auxquels on rend hommage lors des pèlerinages. Les Goloks parcourent un circuit de circumambulation de 180 km autour des montagnes. Ce qui peut être très long surtout si l’on se prosterne tous les trois pas … Nous avons vu plusieurs personnes le long (sur) l'autoroute accomplir ce rituel très impressionnant qui nous suit depuis le début de notre voyage (vous savez, c'est ce que j'appelle les sortes de burpees).

Au loin, nous commençons à apercevoir ses cimes enneigées. Plus on s’approche, plus on s’émerveille devant cette nature préservée. Il est temps de trouver notre lieu de campement. Près d’une rivière, avec une vue imprenable sur le massif montagneux. Que demander de plus. On monte les tentes, les petits jouent dans la rivière. Nous voilà déconnectés de la vie quotidienne. Trois jours sans quasi aucun réseau, ce qui n’est que bénéfique pour nous (surtout pour moi qui suis complètement addicted). Finalement, on s'habitue à ne pas partager directement les photos aux parents même si on aimerait bien. Wish you were here ... ♥️ 

 

On laisse les enfants gambader sur les pierres et on va se promener avec Gilles. Juste magique. Un moment complètement suspendu et hors du temps. Cela me rappelle la méditation de la montagne : force, confiance et stabilité. Malgré les tempêtes, elle résiste ; elle demeure toujours profondément elle-même. Cela me parle tellement surtout maintenant car, où que nous soyons dans le monde, nous sommes touchés par des éléments non maîtrisables. Bref, je pense très fort à vous. Nous nous devons de rester positifs et attendre des jours meilleurs. Bon, après ce moment plus philosophique, j'ai aussi trouvé le titre de mon article : "Like a Mountain" de Birdpen. Vous vous souvenez du chanteur d'Archive avec les longs cheveux ? En fait, c'est son groupe qu'on avait aussi vu en concert à Liège (ouh les concerts me manquent). Allez, Let it hit you like a mountain !

 

Bon, je reviens à mes moutons et je retrouve mes petits loups en grande forme. Ils sont heureux de cette expérience. On prépare notre tente pour la nuit. On dort tous les quatre ensemble (dans une tente de trois). Rien que la chaleur humaine, ça va déjà aider à combattre le froid de la nuit à 4300 mètres d'altitude. Comme quand on partait en camping lors de nos premières années ensemble, Gilles organise tout. Chaque chose a sa place. Je me demande bien pourquoi ... Moi et le brol ? Jamais. Moi et mes sorties nocturnes ... "Elle est où la lampe de poche ? " Euh, après 20 ans de vie commune, il me connaît 😅. Pour ce trait de caractère, je ne tiens pas de ma maman. 

 

Le nuit tombe, de bonnes odeurs s'échappent de la "tente cuisine/dortoir". Gonkho et Danba nous préparent un super repas. On se met autour de la table et on échange longuement. Les enfants posent aussi leurs questions. C'est une soirée super agréable en bonne compagnie. On apprend énormément sur cette culture si différente de la nôtre. Les enfants joueront encore un peu sous les étoiles et un peu trop près de l'eau ... En rentrant dans la tente, on sent quelque chose d'humide. "A qui appartient ce pantalon de pyjama trempé et caché sous d'autres vêtements ?" Et qui dit pantalon mouillé, dit chaussures trempées ... Oh yeah. Devinez qui faisait une petite tête gênée. Bon, de toute manière, on ne sait rien faire maintenant. On verra demain. On rigolera beaucoup en jouant aux jeux des colonnes (trouvez un personnage de Marvel qui commence par A !). On éclatera de rire avec nos cheveux électriques et on s'endormira à 22h00 ... Enfin, surtout mes trois hommes. Ces nuits sous tente vont me permettre d'utiliser ma liseuse en version nocturne 😉 

 

Le matin, c'est juste l'émerveillement au réveil. La lumière est magique. Le déjeuner est comique. On goûtera la spécialité locale (tsampa) : farine d'orge, beurre de yak, eau chaude et du fromage râpé. En quelques mots, ça tient au corps et aux dents mais c'est riche en apports nutritifs. La facilité de conservation, de transport et de préparation se prête aux conditions de vie rude des nomades Tibétains. On mangera aussi des oeufs et des fruits pour être prêts pour notre rando en haute altitude. On replie le camp. On découvre que les deux SEULES paires de chaussures d'Arnaud sont en fait mouillées. Les baskets avaient bien aimé la rivière aussi. Ghonkho lui prête sa paire de rechange le temps de récupérer un peu de sec avec les rayons de soleil. L'espoir fait vivre. Allez, en route vers une nouvelle destination. 

 

Le Mont Amnye Machen, ça se mérite. On nous avait déjà prévenus de ne pas trop dire où nous allions ... La première famille nomade, en nous voyant arriver, n'avait pas l'air très emballée. La discussion entre Gonkho et le père n'a pas été concluante. Je vous passe les raisons ... On ne pouvait pas continuer sur cette route. Bref, on a fait demi-tour et on l'a joué version "on sort des sentiers battus". Montée rapide à flanc de montagne, à plat ventre derrière les herbes si une voiture passait, ... C'est avec le coeur qui bat la chamade que nous avons atteint les plaines, seuls au monde. Après ce petit moment de stress, nous avons juste profité de cette journée à 4400 mètres d'altitude de moyenne. Nous n'avons croisé personne à part des yaks, vautours et sorte de petits taupes/souris. Alexandre était en forme olympique. Pour Arnaud, c'était un peu plus dur. C'est vrai que la plaine avec ses multiples plans d'eau était fatigante ; tête baissée pour éviter les pièges. Et ce, même si les chaussures mouillées, ça le connaît ! Le ciel nous offre aussi des merveilles. On joue au jeu des nuages. Et toi, tu vois le dragon ? Après 12 kilomètres, on atteint le Machen Base Glacier. Comme partout, le glacier perd de sa superbe au fil des années 😢 Arnaud, lui la retrouve. Il ne reste que deux kilomètres avant de retrouver la route. Sans réseau, pas évident de contacter Danba mais on aperçoit rapidement la voiture dans la vallée. OUF ! Reste à trouver une famille nomade qui nous accepte. Notre guide a ses contacts et c'est près d'une ferme que nous poserons nos affaires pour deux jours. C'est donc au milieu des yaks, moutons et huit chiens qu'on dormira. Quelle journée. Les photos parlent d'elles-mêmes, juste splendide. Après un bon repas, c'est sous une pluie torentielle que nous allons dormir. 

 

Le lendemain, quelle surprise au réveil. La pluie s'est transformée ... Notre tente trône au milieu de la neige. Juste magique. Cela ne nous arrêtera pas pour notre ascension du jour. Tout le monde est en forme et motivé. Le ciel se dégage assez vite et nous voilà partis vers le Glacier d'Halong. Il s'agit du plus long glacier de l'Amnye Machen. Selon mes lectures, il aurait cependant perdu 1200 mètres de longueur en trente ans ... Les paysages sont splendides, les yaks somptueux, ... Le paysage varié entre plaines et montées dans les pierres. Il nous faudra trois heures (snack compris) pour atteindre notre record personnel : 4780 mètres d'altitude et une vue version "purée de pois". La neige et le brouillard sont arrivés et malheureusement, nous n'aurons pas une vue dégagée mais on est heureux de cette ascension à condition climatique variée. Franchement, c'est la première fois que je ressens un peu les effets de l'altitude et je ne suis pas mécontente de descendre même avec une neige battante. Le ciel se dégage plus bas. Nous sommes mouillés jusqu'aux os et on se pose des questions pour le lendemain. Normalement, un trek de 19 kilomètres vers le Yi Halong Glacier nous attend mais nos chaussures de marche sont trempées. On doit remballer le camp, marcher 8 heures avec des passages avec 50 centimètres de neige et  faire la route après jusqu'au dernier hôtel (avec contrôle) avant notre départ le lendemain vers Pékin. Du coup, on réfléchit bien, on réfléchit vite. On en parle aux enfants et on se dit qu'on va plutôt se la jouer cool. Après ces vacances superbes, ces paysages si diversifiés, pas besoin de remettre une couche qui risque d'être trop complexe. Nos trois jours ont été au top et donc autant garder ces images. On en parle avec Gonkho qui adhère à cette décision. C'est donc une soirée sympa qui nous attend. J'ai troqué mes chaussures de marche pour une duo chaussette-sandale du meilleur goût. Pas le choix, j'ai rien d'autres 😀 Avant le repas, on regarde les nomades rassembler les yaks. C'est un fameux travail dans des conditions climatiques complexes surtout en hiver. Pour notre part, on a passé un moment super sympa autour d'un hot-pot préparé dans la joie et la bonne humeur. Merci à notre duo guide / chauffeur. C'était délicieux.

 

Dernière nuit sous tente. L'air de rien, ça nous plaît et j'ai oublié de vous le dire mais on n'a pas eu froid du tout ! Finalement, après nos petits achats, nous n'étions pas si mal équipés. Notre réveil est encore plus blanc que la veille. La neige est en abondance ce jour. On ne regrette pas notre choix et on prend notre temps pour remballer toutes les affaires. Nous avons deux heures de route jusqu'à l'hôtel situé à Machen. Quatre personnes à la réception pour s'occuper de nous. Vingt minutes et des photocopies plus tard, nous avons les clés des chambres. On se pose juste quinze minutes avant d'aller manger. La douche attendra. Après trois jours sans, ce ne sont pas deux heures qui vont changer la donne 😊 Le repas est délicieux, l'ambiance du resto sympa, les gens bienveillants, ... que demander de plus ?

 

L'aprem et la soirée, on les passera à l'hôtel : douche, films pour les enfants, coups de fil et réseaux sociaux pour les parents. On reprend contact avec nos familles et amis. Tu as quand même toujours une crainte que quelque chose se passe mais finalement, tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. A part, les travaux de la route devant l'hôtel qui ont terminé à minuit ... Le calme de notre tente nous manquerait-il ? 

 

Voilà, c'est fini comme dirait Jean-Louis Aubert. Mais quel voyage ! C'est l'un des plus beaux que nous avons fait. Tout était réuni : nature, culture, échange, diversité des paysages et des enfants au top. C'est avec un petit pincement au coeur que je termine cet article car il n'y a pas de projets de vacances ni de retour belge prévus pour les fêtes de fin d'année. Je ressens un peu d'appréhension pour cette fin 2021 mais je suis certaine que tout ira pour le mieux. On pense très fort à vous. On vous envoie plein de courage en cette période complexe. Cependant, je suis convaincue que les sourires des enfants avec les Saint-Nicolas et Noël illumineront vos yeux. 

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures (j'ai encore pas mal de photos et d'endroits à vous partager).

 

Gros bisous

 

Anne-France, Gilles, Alexandre et Arnaud

 

PS : Merci à Travel Stone Asia, Gonkho et Damba pour ce voyage hors du commun

PS 2 : N'oubliez pas d'écouter  "Like a Mountain" de Birdpen. Cette chanson me suit également sur le chemin rouge, "ravel" de mon quartier.

PS 3 : Quelques vidéos plus bas pour vivre en direct avec nous ces moments dans l'Amdo

 

Télécharger
Des yaks, encore des yaks et un vautour ...
B0691FAC-E074-4667-8A0A-2792D705AEF8.mov
Format Video QuickTime 36.5 MB
Télécharger
Les plaines tibétaines
0BA7EA6A-E33A-423A-A18B-80B1369C2F43.mov
Format Video QuickTime 42.7 MB
Télécharger
Au milieu coule une rivière
15F77DD6-C07D-4D6F-8121-9771B5E0765B_2_0
Format Video QuickTime 22.1 MB
Télécharger
Tsampa au petit dej ou Gilles l'acteur ;)
AA5A888C-A564-4A73-B009-9743BBB8B85D_2_0
Format Video QuickTime 33.0 MB
Télécharger
Non, ce n'est pas les bronzés mais comme eux, on essaie tout !
50A7DFB7-5BBD-4DCA-BEAA-F479C4887938.mov
Format Video QuickTime 47.7 MB
Télécharger
Non, ce n'est pas 4670 mètres, ...
D83CA2E4-4594-4493-A0A9-50257A62F35B.mov
Format Video QuickTime 22.3 MB
Télécharger
Glacier à 4780 et non 4870 ...
60FC7E0E-47FE-4B20-B3F6-D3D625160B3A_2_0
Format Video QuickTime 30.9 MB
Télécharger
Notre deuxième campement au milieu des moutons ou des yaks
497C6C74-2E1C-4392-AB58-D65F0994C047.mov
Format Video QuickTime 45.9 MB
3 commentaires

Dust in the wind

Comme un besoin de changer d'air ... Nous sommes donc partis à la découverte d'une contrée inconnue, l'Alxa. Bienvenue dans le Ningxia et la Mongolie Intérieure. 

 

Comme déjà dit, nous avons dû reporter nos vacances dans le Qinghai suite à des soucis de santé. Mais, je vous rassure que nos petits couacs de juin sont derrière nous. Gilles a retrouvé sa forme olympique et son corps d'athlète se construit jour après jour. Il a même dégotté un prof de ping-pong. C'est pour vous dire comme il se projette déjà au TT Saint-Georges avec ses copains du ping (niveau C4 ?). Cependant, ce deuxième été sans voir nos familles et amis nous semble long, très long et surtout trop gris ... Comme en Belgique, le temps est maussade. Les inondations ont également touché de nombreux foyers en Chine. Les pluies sont diluviennes et journalières. On est en manque de ce ciel bleu qui caractérise Pékin ! Non, non, non ... Ne rigolez pas et croyez-moi. C'est l'un des aprioris que j'avais avant d'arriver ! J'avais l'image de Pékin véhiculée dans les JT avec cette pollution, ce ciel si bas et gris (qu'un canal s'est pendu) ... Finalement, la luminosité et le ciel bleu éclatant ont été mes premières bonnes surprises. Bon, la météo de 2021 n'est pas à la hauteur des premières années mais c'est un ressenti général dans les quatre coins de la planète. Pour couronner cet été à Pékin, le chiffre de "jours consécutifs sans covid" est passé de 179 à ZERO ... Et c'est rebelote pour les restrictions draconiennes encore plus fortes que celles connues. Des millions de personnes sont bloquées dans leurs appartements pour des quarantaines (21 jours) sans mettre l'orteil sur le seuil de la porte. Des foyers apparaissent un peu partout  dans le pays. Le stress est flagrant et la peur du variant Delta est palpable. La rentrée scolaire est encore reportée de deux semaines ... Aurons-nous une année sans home schooling ? Gilles est de nouveau en homeworking. Bref, c'est la merde 💩 mais on garde le sourire car nous sommes chanceux. Je reviens sur mon classique laïus : amour, famille, santé, humour, résilience, patience, prudence et beaucoup d'amis of course ! Allez, j'arrête mon chapitre drama pour vous emmener ailleurs ...

 

On a vite oublié le stress de Pékin en arrivant à l'aéroport de Yinchuan, la capitale du Ningxia, la plus petite région de Chine (deux fois la superficie de la Belgique). Il s'agit d'une des cinq régions autonomes de Chine. Selon les échanges avec les locaux, leurs pouvoirs sont quand même limités vu que "Pékin" possède un droit de veto sur leurs décisions ... Bref, revenons à nos moutons et à notre arrivée à l'aéroport ... Une fois le sésame obtenu pour passer la gate (sans prob pour le triple A, un peu plus compliqué pour Gilles qui a dû y laisser quelques empreintes digitales à l'encre rouge), nous avons été plongés dans une autre ambiance : soleil, ciel bleu, chaleur sèche. Notre jeune guide, Chastai, nous accueille avec un grand sourire et un chaleureux "Sain Bainuu". Eh non, pas de Ni Hao ... car notre guide vient de Mongolie Intérieure. Les paysages défilent avec une musique aux sons envoûtants (j'ai la playlist si cela vous intéresse). Que les vacances commencent. Après un bol de nouilles, nous découvrons le Mausolée de la dynastie des Xia de l'Ouest (appelée aussi l'Empire Tangoute). Nous sommes impressionnés par la taille de ce musée relatif la culture des Xia de l'Ouest (1038-1227). De nombreuses pièces sont reconstituées pour mieux comprendre leur style de vie et culture avant l'invasion par les Mongols sous Gengis Khan. On peut également voir les influences artistiques du Tibet et de l'Asie centrale. Cependant, ce qui est le plus étonnant après avoir parcouru un tunnel sous-terrain d'un kilomètre, c'est le site qui s'offre à nous. Il couvre cinquante kilomètres carrés et compte neuf sépultures impériales et 250 tombes subordonnées de formes et tailles variées. Les tombeaux ont des allures de ruches géantes et sont répartis au milieu de cette énorme plaine aride avec en toile de fond les Montagnes Helan (Helan Shan). Ces vestiges d'un autre temps sont également appelés les Pyramides de Chine. Elles ont été découvertes par hasard par des soldats lors de travaux d'excavation. Depuis, les archéologues ont fait de nombreuses investigations et particulièrement près du Mausolée trois qui serait celui de Li Yuanhao, l'Empereur fondateur des Xia de l'Ouest.  A l'origine, ce sanctuaire haut de 23 mètres avait la forme d'une pagode octogonale en bois à sept niveaux. A ce jour, seul son coeur de pierre subsiste.  Nous nous sommes baladés sous un soleil de plomb et sans ombre à la découverte de ces étranges bâtiments. Le calme est juste rompu par des avions militaires en plein entraînement. Impressionnant. 

 

Nous prenons la route vers la Mongolie Intérieure, la Ligue d'Alxa (Alashan) pour être précis. Elle est située à l'extrême ouest de la province de Mongolie Intérieure. C'est une des régions les moins peuplées de Chine et où les traditions mongoles sont encore ancrées. Alxa signifie terre colorée en mongol. Cette définition nous plaît déjà. En chemin, nous croisons des centaines de chameaux, moutons, chevaux. On passera également près des vestiges de la Grande Muraille qui a un style différent de la Pékinoise. Le dépaysement est total sur ces routes sans fin entourées de plaines arides. Au loin, nous apercevons le désert d'un côté et les montagnes escarpées d'Helan de l'autre. Nous prenons nos quartiers pour deux nuits dans la ville de Bayanhaote. Après un super repas, nous découvrons la vieille ville illuminée et ses remparts.  Avec le coucher de soleil, c'est splendide. Arnaud est un peu fatigué et râle pour marcher. Cependant, Chastai a trouvé la parade. Après avoir écouté quelques solos de batterie, il nous emmène vers le paradis des enfants. Une piste d'autoscooter à ciel ouvert. La place est énorme et il y en a pour tous les goûts : robots, chars chinois, trains ou juste voitures. Les enfants s'en donnent à coeur joie avec les freins à mains ! Vas-y que je fasse des tours sur moi-même. Les deux kilomètres pour retourner à l'hôtel se sont faits dans la joie et bonne humeur. Ouf !

 

Nous avons passé une bonne nuit dans notre hôtel "style Shining". L'accueil un peu glacial, les couloirs interminables, les tapis rouges, les portes style Louis XV, ... Alex s'est pris une passion pour Stephen King et l'horreur depuis quelques mois. Il a adoré inspecter les lieux. Aujourd'hui, un super programme nous attend. Nous allons d'abord visiter un magnifique monastère bouddhiste tibétain, le Guangzong Si. Il est logé au pied des Montagnes Helan à une altitude de 2000 mètres. C'est un petit joyau coloré. On y retrouve différents styles d'architecture ainsi que des influences bouddhistes, mongoles et chinoises. Il a été construit au XVIII ème siècle. A son apogée, deux mille moines y vivaient. Il est connu car la dépouille du sixième Dalaï-Lama (selon les rumeurs, le plus romantique) se trouve dans une stupa d'or trônant dans la salle de prière principale. Malheureusement, il a été détruit pendant la révolution culturelle et a donc été restauré. Devant le monastère se trouve huit stupas blanches qui représentent les moments importants dans la vie de Bouddha. Un moment, Chastai nous raconte également la légende du cheval du vent (wind horse). Le cheval est un symbole de bien-être et de la chance dans la vie. Si le cheval du vent vole vite et très haut, votre vie ne sera que meilleure. Sur les drapeaux de prières, on retrouve ce fameux cheval. Nous avons adoré les couleurs et l'ambiance de ce temple. Nous retrouvons les cinq couleurs traditionnelles faisant référence à des éléments de la nature ou à des notions telles que le calme, la pureté, l'harmonie, l'humilité, ... Nous avons assisté aux prières des moines. Moment spirituel.

 

Après, nous avons rendez-vous avec la montagne, la vraie ! Pas celles avec des hauts-parleurs, des téléphériques, des escaliers de pierre, ... juste celle avec un chemin de terre ! On prend un petit bus dix minutes et puis l'ascension commence. Bon, on a quand même droit pendant trois kilomètres à des escaliers de bois. Alexandre n'est pas en grande forme et râle car il n'aime pas ce chemin balisé. Arnaud, lui, passe à travers tout sauf l'escalier. Il gambade dans les bois. Après une heure, on se retrouve au milieu d'une énorme clairière. Des groupes de Chinois nous proposent de partager leurs repas. On fait la séance de photos avec eux mais on prendra notre pique-nique plus haut. On continue notre ascension et croisons moins de monde. On replonge dans nos souvenirs quand nous allions à la montagne en France ou Suisse. Bref, le bonheur. Il fait super beau et calme. On reprendra un peu d'énergie et on informe Chastai qu'on veut aller jusqu'au sommet. On a motivé les petits et ils sont d'accord. On passe par une forêt. Gilles repère une pierre et prend la pause du lion. Quelques fous rires bienvenus avant la dernière montée. L'air de rien, c'est pas si simple sauf pour Arnaud qui galope (rien à voir avec la veille) et qui monte tout d'une traite. Gilles, Alexandre et moi adoptons la stratégie "je fais des petits zig-zags pour une montée moins pentue". Bref, j'arrive au sommet dix minutes après Arnaud qui a été acclamé par les Chinois. Après quelques photos aux poses travaillées, nous profitons du moment. C'est juste splendide. Les Montagnes Helan sont majestueuses. Nous sommes à 3.300 mètres d'altitude, quasi le plus haut sommet des Helan Shan. L'ambiance se prête à la méditation. Les cheveux au vent, la vue à 360 degrés, le son du silence, les couleurs de l'aobao, ... Ah oui, l'aobao, c'est quoi ? Aobao signifie amas. Si vous regardez les photos, vous verrez une sorte de monticule de pierres à trois niveaux avec de nombreux drapeaux colorés. C'est un lieu de culte pour la nature, le beau temps, les bonnes récoltes, la paix, la sécurité des humains et des animaux. Il est souvent localisé sur les sommets des montagnes. Les croyants tournent autour. Certains sacrifices sont réalisés lors de cérémonie. Chastai a également donné aux enfants des petits papiers carrés colorés. Ils doivent les faire voler le plus haut possible à l'aide du vent. Pour nous, c'est une pratique spéciale de lancer des papiers mais c'est culturel. En effet, des milliers de petits carrés se trouvent sur le sommet de la montagne. Arnaud et Alexandre ont adoré cette tradition. Nous sommes restés un très long moment au sommet à admirer ce paysage grandiose. 

 

Lors de la descente, on se rend compte qu'on sera trop tard pour prendre le bus. Nous devons donc emprunter un autre chemin après la première clairière. On sentira les trois kilomètres supplémentaires ... Alex a le moral à plat, son "wind horse" est bas.  En plus, il s'est fait piquer la fesse par une guêpe, rien ne va plus. `Son T-shirt hyper coloré attirait les insectes 😉 C'est vrai qu'on n'a pas ménagé les enfants avec cette balade. Pour les motiver la dernière heure, je leur promets qu'on ira refaire un tour en autoscooter. Cette fois-ci, on les accompagnera. Les larmes séchées, on arrivera à bout de ces quasi 20 kilomètres et 1250 mètres de dénivelé. Arnaud aura gardé sa motivation et la pêche jusqu'au bout. Nous sommes impressionnés par nos fils et leur détermination. Comme on leur rappelait, cette balade est la deuxième plus compliquée de leur vie après le volcan Hibok Hibok de Camiguin (Philippines)

 

On décide d'enchaîner le repas sans passer par l'hôtel. Si on se pose, on ne décollera plus. Du coup, on admire le coucher de soleil sur la ville de Bayanhaote. On s'improvise des poses photo "je touche le soleil". A ce moment, je suis au téléphone avec mes parents qui vivent notre soirée à distance. Vive la technologie. Ensuite, on marche encore un peu pour atteindre la promesse du soir : la place illuminée avec les petites voitures. Cette fois-ci, Gilles et moi accompagnons les enfants. On a bien rigolé même si j'ai eu des frayeurs qu'un petit train ou un tank me rentre dedans. Il y a de la musique à fond la caisse dans les autoscooters. Retour en enfance. Les petits gèrent. Moi, je fais des tours tranquillement. Chastai négocie un second round pour les enfants. Ils sont aux anges. Lors du retour vers l'hôtel, nous assisterons également au spectacle son et lumière sur le lac de Bayanhaote. Quelle belle journée qui restera gravée dans nos têtes.

 

Le lendemain, nous visitons brièvement le musée de Bayanhaote. Le temps d'inscription est plus long que la visite ... Vas-y que je sorte mes 3 QR codes ! Mention spéciale au taxidermiste et à son travail 😅 Après, nous allons dans un autre temple avec des moines qui ont l'air super cool. De nouveau, des couleurs, des chants, des moulins à prières, ... Et on est tout seuls ! Quelle quiétude. Arnaud a le regard attiré par les gougouilles données en offrande. Pas touche ! On finit la matinée par un bol de nouilles et un ganbei pour Gilles. Un Chinois parlant un peu anglais vient nous trouver pour nous poser des questions. Il invite Gilles à sa table pour partager quelques verres avec ses copains.

 

C'est après cet échange sympa que nous disons au revoir à Chastai. Nous continuons notre périple avec Laurent, l'un des fondateurs de l'agence Dragon CaravanNous troquons notre monospace contre une Toyota Prado. A très bientôt pour vous conter notre trip dans le Désert de Tengger. 

 

 

PS : Merci à Laurent et Airun de Dragon Caravan pour les informations sur la culture mongole. J'ai écrit cet article en écoutant la playlist partagée par Chastai. Vous pouvez également découvrir la chanson "Aobao xiang hui" qui raconte l'histoire d'un RDV amoureux près de l'aobao ❤️ 

Pour le titre, j'ai choisi Dust in the wind de Kansas en pensant au wind horse, aux petits papiers virevoltant, ... mais aussi à nous, petite poussière dans l'immensité de la nature. Profitons du moment tant qu'il est encore temps !

 

 

Télécharger
Un petit solo de batterie ? Clin d'oeil à ma filleule qui marche sur les traces de son papa !
EC1C3DD1-F806-48CB-B9A3-56DFE59CDD3B.mov
Format Video QuickTime 57.7 MB
Télécharger
Ça c'est de l'autoscooter !
E3B68941-E37B-401D-BA50-D732422F9767.mov
Format Video QuickTime 51.3 MB
Télécharger
Profitez du paysage
68594A18-BCC4-4C85-A7A2-289090FA90C8.mov
Format Video QuickTime 60.0 MB
Télécharger
J'aime la montagne !
8F79C4FF-0037-495A-82F2-14A380D4B49C.mov
Format Video QuickTime 46.5 MB
Télécharger
Jeu d'enfants
BDDE720F-6C4D-4D7B-AD02-E717FC0F5D9C.mov
Format Video QuickTime 53.5 MB
0 commentaires

Porcelain

Le temps passe et il serait opportun de tourner la page des vacances d'avril pour dire bonjour à l'été. Allez, dernière partie de notre escapade dans le Sud Est de la Chine dans les provinces du Fujian et Jiangxi.

 

J'ai pris du retard car les trois dernières semaines ont été un peu chamboulées à Pékin. Les conditions pour revenir en Chine étant extrêmes voire même impossibles avec des enfants, il a fallu faire le deuil de nos vacances estivales belges pour voir nos familles et amis. Si vous aviez suivi nos aventures, nous sommes montés sur montagnes russes avec un retour prévu en juin 2022 en novembre et puis un retournement de situation un mois après avec une annonce d'un retour définitif en juin 2021 ... Finalement, les plans ont encore changé un trimestre après avec de nouveau une prolongation jusque juin 2022. A ce moment, le plus compliqué était que nous nous étions déjà projetés dans notre vie liégeoise. Nous avions trouvé les écoles, préparé nos enfants, informé nos familles, donné le renon pour notre maison de Liège ... Bref, ça sentait le "Oufti, retour dans la Principauté 😉" mais finalement non. Bref, ce fut un peu mouvementé dans nos têtes mais la situation est tellement complexe pour l'instant qu'il vaut mieux faire profil bas et rester à sa place. Cela fait 17 mois que nous n'avons plus serré nos parents dans nos bras ... Cependant, vu que nos familles vont bien et que nous sommes tous les quatre unis, nous sommes soulagés et continuons à prendre le positif chaque jour. Cependant, il y a des semaines où la mentalité warrior craque 😅 : genre quand ton enfant fait un peu de fièvre (le stress absolu ici) ou encore quand Gilles se retrouve en séjour à l'hosto avec le dos bloqué ... Il y a aussi de nombreux départs définitifs de copains. Mais bon, ce sont de nouvelles expériences et ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ! Vive la résilience. Et puis, on est super bien entourés ici et ailleurs. Ces moments plus complexes permettent chaque fois de remettre l'église au milieu du village : la santé, la famille, l'amour et l'amitié avant tout. Donc, c'est dans l'attente des résultats de l'IRM de Gilles que je commence cet article sur nos découvertes d'avril.

 

Nous vous avions quittés dans les maisons Tulou, nous vous donnons rendez-vous dans les montagnes, les champs de thé et les petits villages typiques.

 

Après trois heures de TGV, nous arrivons dans le nord ouest de la Province du Fujian prêts à gravir les montagnes du Parc Wuyi Shan. Contrairement à ce que l'on connaît en Europe, tout est organisé (formaté ?) à la chinoise. Des énormes halls d'accueil, des petits bus qui vous emmènent dans les endroits stratégiques (touristiques ?), des hauts-parleurs et les traditionnels escaliers sculptés à même la pierre. Vous sentez qu'on est en manque d'authenticité ? Mais non 😉Malgré toute l'organisation, c'est quand même superbe. Cet endroit est parfait pour fuir la chaleur des plaines grâce à son climat vivifiant et sa biodiversité exceptionnelle. Il représente également une place importante  pour le taoïsme et le bouddhisme mais également le confucianisme (un peu de tout quoi). C'est donc accompagnés de notre guide Cherry que nous décidons d'attaquer le Tianyou Feng (Pic du voyage céleste). Pour atteindre le sommet, soyez prêts à gravir les 828 marches. Nous avons adoré les "fifty shades of green" du paysage. Au sommet, nous avons cru nous retrouver à Botassart avec son Tombeau du Géant. Ensuite, nous avons pris un autre chemin à travers des épaisses forêts et champs de thé jusqu'au magnifique bouddha. Petit passage par le Wuyi Palace finalisé en 755 AD, un des six plus fameux temples taoïstes de la dynastie Song. Nous avons essayé de faire des ricochets sur la Rivière des Neuf Méandres (Nine Bend Stream). Avec des pierres rondes, c'est pas gagné ! Nous avons ensuite laissé les petits à l'hôtel. Gilles et moi avons continué à marcher histoire de gagner des kilomètres pour le challenge "Je me bouge pour mon Club" de ping-pong. Nous avons dû en même temps régler le problème (8ème de l'année) d'inondations de notre maison (en carton ?) à Pékin. Merci Ghislaine et Ingrid pour la gestion. Après s'être un peu énervé avec cela, nous avons passé une soirée extra avec les fous rires de nos enfants au resto. Juste le bonheur.

 

Après un bon petit-déjeuner chinois, nous sommes prêts à affronter le crachin pour visiter Xiamei, petit village réputé pour son thé ainsi que ses vieilles bâtisses en bois datant de la dynastie Ming et Qing. C'était le point de départ de l'ancienne route du thé vers la Russie. On restera une petite heure à découvrir les étroites ruelles les pieds dans la boue. Ils sont en train de faire une nouvelle route et de casser les montagnes du coup la petite rivière a pris le rouge des roches typiques du relief de Danxia (type unique de géomorphologie pétrographique existant en Chine). Bref, ce sont des montagnes avec des falaises abruptes en grès rouge.  C'est sûr que sous la pluie, le charme est différent 😅Nous avons au programme une descente en bamboo raft le long de la Rivière des Neuf Méandres. L'objectif est d'abord de trouver quatre bonnes âmes nous acceptant sur le radeau. Mission accomplie rapidement mais cela ne durera pas longtemps. Avec la pluie, les chemins sont glissants. Les Chinois, ayant revêtu leurs protections en plastique autour des chaussures, glissent à tour de rôle. Le grand monsieur aux mains énormes qui était avec nous est tombé de tout son poids sur son poignet ! AIE AIE ! Le bruit n'a pas été rassurant. Bref, il n'a pas pris le bateau. A la place, nous avons eu droit à un couple et deux dames âgées dont une a couru, bousculé puis dépassé Alex pour avoir la place de devant. Pathétique. Finalement, on a eu bien bon à l'arrière et comme vous pouvez le constater, nous avons pour la première fois opté pour de magnifiques ponchos bleus ! La descente est paisible. Le guide explique plein de choses et nous montre des sortes de cavités creusées  à des hauteurs impressionnantes. En fait, ce sont des cercueils suspendus (hanging coffins) datant de plus de 3000 ans. Comme d'habitude avec ce style de paysages, l'imagination chinoise va bon train et on te dit : "Tu ne trouves pas que ce rocher ressemble à ceci ou cela ?" En tout cas, on a bien aimé naviguer une heure trente dans cette nature luxuriante. De plus, on a été chanceux car la pluie s'est arrêtée.

 

L'après-midi était sous le signe du thé. Nous nous sommes d'abord baladés dans les plantations pour découvrir des arbres vieux de 600 ans donnant naissance au thé Dahongpao (grande robe rouge). Il s'agit d'une sorte de thé Oolong (ou wulong) profondément fermenté et poussant à l'origine sur les falaises de Wuyishan. Il est caractérisé par sa couleur verte bleutée après infusion. Ensuite, des champs à la tasse,  nous l'avons dégusté. Pour notre dernière soirée dans la région de Fujian, nous sommes allés en tuk-tuk dans un sympathique restaurant. Belle fin de soirée entre les griffes de Freddy et Les Dents de la mer en version cinéma avec les loustics dans le lit. 

 

Au revoir Fujian, bonjour Jiangxi. Après un bon massage à la gare, le TGV nous amène sous le soleil de Wuyuan. Directement, l'architecture nous rappelle notre séjour dans la Province voisine AnhuiEn fait, nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de là et la culture Huizhou est bien présente. On sent la recherche d'harmonie entre l'humain et la nature. Le Jiangxi est une région dominée par l'eau et réputée pour détenir les plus beaux villages ruraux. Tout est régulé selon la technique du FengShui : les villages avec la rivière devant et la montagne à l'arrière plan. Les champs de colza et les rizières donnent des touches colorées. Les maisons blanches aux tuiles noires ouvragées restent dans mes préférées de Chine. Si vous ajoutez la brume du matin, vous avez une esquisse à l'encre de Chine. Bref, le temps semble suspendu et la région encore bien préservée.

 

Après notre première photo dans un faux décor, la saison des fleurs jaunes de colza étant mi-mars, nous prenons la route vers Likeng. C'est un village pittoresque traversé par une rivière. Les ponts en bois ou en pierre relient les étroites ruelles pavées. Nous avons aimé observer ces jeunes peintres croquant le village. Les petits ont été pris dans un guet-apens avec des jeunes filles chinoises. Cela promet pour le futur 😉

 

Ensuite, nous allons vers un autre village à flanc de colline. On doit prendre un téléphérique pour accéder à Huangling. Au vu du nombre de groupes, enfants et adultes avec des couronnes de colza sur la tête, on commence à craindre la visite. Notre guide nous informe que ce village, vieux de plus de 500 ans, est détenu par une société privée. La plupart des habitants ont été relogés en bas de la colline et empruntent comme nous le télésiège pour aller travailler. Il est réputé pour être l'un des plus beaux villages de Chine ... Attention Monsieur Stéphane Bern, nous avons trouvé une concurrente à Saint-Cirq-Lapopie 😉. Depuis quelques années, le projet "Flower Town" a été mis en place. En toute saison, les paysans travaillent d'arrache-pied pour proposer des parterres magnifiques. Je pense que mes parents auraient été aux anges ici et que Papyrazzi s'en serait donné à coeur joie 🤩 Les maisons blanches typiques à la décoration soignée se fondent à la perfection dans ce décor. On pourrait passer des heures à explorer les cours intérieures et  à regarder les motifs gravés sur les poutres des maisons. Ils représentent des scènes de la vie quotidienne. 

 

Mais ce qui fait surtout la réputation de Huangling, c'est la spécificité de son relief : village suspendu entouré de montagnes avec des champs de colza en terrasses. Les paysans ne disposent pas de sol plat pour sécher les récoltes, les ruelles étant  trop étroites. Ils les placent donc dans d'énormes plateaux ronds en bambou et les déposent sur des tiges de bois accrochées à la façade des maisons. On appelle cela le "Shai qiu", littéralement le bain de soleil en automne. Cela crée un paysage féérique, surtout après les récoltes d'automne. On y expose les piments rouges, le riz doré, le colza jaune, les fruits, ... Cela donne une palette de couleur au village, une véritable oeuvre d'art. 

 

Au vu de ce descriptif, nous comprenons mieux pourquoi plusieurs séries et émissions ont été tournées ici. Du coup, de nombreux Chinois souhaitent immortaliser leur visite de Huangling et nous ne sommes donc pas seuls ce jour. Les trente premières minutes ont été un peu difficiles puis la foule s'est dispersée et nous avons pu apprécier à sa juste valeur ce petit trésor lové dans une nature luxuriante. Bon, nous n'étions pas dans la bonne saison : pas de piments rouges (automne) ni de champs de colza jaune (mi-mars) mais malgré cela, la magie opère. Beaucoup de fous rires dans la maison sans dessus-dessous (comme déjà expérimenté à l'Imaginarium de Pékin) et des pleurs sur le pont Leixin (200 mètres de hauteur) ... Comme vous le verrez dans la vidéo, Alex a pu faire la tyrolienne mais Arnaud ne répondait pas aux critères (Gilles non plus d'ailleurs 😂). En tout cas, la vue est splendide même sans colza. Bref, malgré notre appréhension, notre visite des villages typiques a été au delà de nos espérances avec pour terminer cette journée quelques longueurs de nage sous l'oeil vigilant d'un maître-nageur en costard cravate.

 

Après les villages fleuris, c'est la marche qui nous attend ce jour. Non, ce n'est pas Zhangjiajie (Montagnes Avatar inscrite dans notre bucket list) ni Huangshan (Montagnes Jaunes) mais Sanqingshan (Montagnes des Trois Purs). Contrairement à Huangshan, elle possède un héritage spirituel car elle fut longtemps un lieu de retraite taoïste. Son nom fait référence aux pics principaux (Yujing - Yuxu - Yuhua) qui ressembleraient aux trois divinités majeures du taoïsme. A la mi-mai, le site s'habille de blanc grâce à la floraison des rhododendrons. On y était un peu tôt mais même sans fleurs, il y a de quoi faire. Nous avons marché pendant quinze kilomètres à travers ces pics de granit à essayer de deviner les formes des monts. Nous avons vu des dragons, tortues, pingouins, pythons, poules, renards, chevaux, couple maman-bébé, lotus, vieille femme et même une poitrine ... Bref, le Chinois a de l'imagination mais sur ce site, il nous aide à comprendre. En effet, il y a des pancartes avec l'objet dessiné sur la photo de la montagne. C'est tout de suite plus clair 😂. Pendant cette journée, nous avons aussi rencontré quatre plongeurs. Des plongeurs en montagne me direz-vous ? Eh oui, en nous croisant, certains se bouchaient le nez, fermaient la bouche et gonflaient les joues comme s'ils allaient plonger en eaux profondes (troubles ?) ... Risible ... Gilles regrette de ne pas en avoir filmé un. Moi, en attaque, j'ai fait la danse de Pulp Fiction ("You never can tell"), dit qu'on n'était pas malades et qu'on était bloqués en Chine depuis février 2020, ...  Du coup, les personnes sont un peu gênées surtout si entourées d'autres copains qui n'ont pas ce stupide comportement de peur. Heureusement, ce sont des exceptions mais ce n'est pas gai de se retrouver face à cela. En tout cas, cela prête à réflexion. A côté de cela, nous avons vu revu le couple du radeau de la Rivière des Neuf Méandres (le monde est petit). On a eu plusieurs discussions avec des personnes sympas. Mention spéciale au courageux porteur avec sa musique et son super sourire ! Bref, une magnifique journée à gravir les marches et chemins à flanc de montagnes (sans tuba pour nous) !

 

Dernier jour de vacances ! Encore quelques heures de route avant de rejoindre Jingdezhen où nous prendrons l'avion en soirée. Sur le chemin, nous nous arrêtons quelques minutes pour photographier le village de Jujing. En prenant de la hauteur, nous constatons la forme spécifique de ce village  entouré d'une rivière. Il a été élu " le village le plus rond de Chine". De nouveau, je pense au tombeau du Géant ... La Belgique nous manquerait-elle ? 

 

Continuons la visite des petits villages avec Yaoli. Lové au milieu de la forêt et des champs de thé, ce fut l'un des premiers centres de production de porcelaine en Chine. Elle a fait briller la flamme de ses fours dès la Dynastie Tang.  Yaoli se trouve dans une vallée verdoyante contenant l'une des meilleures argiles de la région : le kaolin. Cette dernière est utilisée dans la fabrication des porcelaines de Jingdezhen. L'extraction du Kaolin remonte à la Dynastie Tang et le village profitait de cette richesse naturelle. La rivière Yaohe sépare le village en deux et de nombreux ponts (simple planche ou plus sophistiqués) relient les deux berges. La vie s'articule autour du cours d'eau. Les personnes lavent leurs fruits ou linge, les enfants jouent, ... Le village dispose de magnifiques bâtisses datant des dynasties Ming et Qing. Excentré, il garde son authenticité et le calme règne. Enfin, si on fait abstraction des pétards 🧨qui sont tirés pour une fête. J'ai été impressionnée par la couleur des forêts environnantes et les lilas décorant les maisons.

 

Après une heure trente de route le long des splendides paysages et villages typiques, nous arrivons à notre destination finale :  Jingdezhen, la capitale mondiale de la porcelaine depuis plus de 1700 ans. Notre guide nous propose d'aller voir le musée dédié à cet art (il y aurait 2400 oeuvres), ce que nous déclinons 😅 Il est déjà une heure trente et on a besoin d'air avant de clôturer ces vacances hyper diversifiées. Nous nous rendons à l'Ancient Kiln Folk Customs Museum qui est en fait une exposition à ciel ouvert. Nous découvrons le développement des techniques à travers les âges, le processus de fabrication de la porcelaine artisanale, ... L'avantage de cet endroit, c'est qu'il y a des artisans qui montrent les différentes étapes et les petits peuvent découvrir la précision de ce métier - de la poterie à la peinture. Nous y trouvons également des fours énormes pouvant contenir des milliers de pièces qui sont disposées dans des moules en brique réfractaire pour assurer une cuisson homogène. Pendant deux heures, sous une drache nationale digne de celle du 21 juillet, nous déambulons dans cet énorme parc agrémenté de nombreuses boutiques. Cependant, aucun craquage ! Nous aurons également droit à un concert de musique classique avec des instruments réalisés en porcelaine ... Cela ne s'invente pas. Bon, on est trempé ... on propose au guide de nous déposer dans un bar ou restaurant afin de terminer l'après-midi au chaud. On se retrouve dans un quartier d'art style le 798 de Pékin avec des expositions et de nombreuses galeries. Sans la pluie, je pense qu'on aurait fait le tour mais on fera plaisir aux enfants en leur proposant un resto non pas chinois mais japonais ! 

 

Voilà, les vacances touchent à leur fin. En neuf jours, nous avons découvert des lieux magiques et diversifiés ... Entre nature et culture. Merci à nos trois guides et à Ciel Yunnan pour ce programme dans le Sud-Est de la Chine. 

 

Je vous dis à très bientôt. Je ne sais pas encore où je vous emmènerai ...mais j'ai des idées 😉 Vu le problème de dos de Gilles, nous avons postposé notre projet du Qinghai. J'espère que les semaines à venir vont le remettre sur pied. Après quatre jours passés à l'hôpital, il rentre à la maison pour se faire gâter par le triple A. 

 

On vous souhaite un magnifique mois de juin avec des perspectives plus réjouissantes, des projets de vacances et de retrouvailles entre amis et familles.

 

Gros bisous

 

La Back family 

 

PS : Non, je n'ai pas fait d'erreur dans le titre, je n'ai pas oublié un E à Porcelain. Vu l'absence de Gilles, je me suis fait la playlist deezer "90s alternative" qui reprend les titres de notre jeunesse. Et bien sûr, ce fameux titre de Moby "Porcelain" m'a semblé une évidence pour le clin d'oeil à notre immersion dans l'or blanc chinois.

 

PS 2 : Jean-Lau, je n'ai pas pu résister à mettre une photo de mon homme à l'hôpital mais toujours avec le sourire malgré la souffrance. Il est trop fort ce Gilles.

Télécharger
Tyrolienne et pleurs ...
322C196F-8995-4D52-ACC1-31D3012BE8CD.mov
Format Video QuickTime 75.3 MB
Télécharger
Ambiance musicale à Sanqing Shan
F9C768F1-758A-41A6-BA5A-D317E9682B0D.mov
Format Video QuickTime 62.7 MB
Télécharger
Les années 80, c'est Badass
47D5F8A3-53E9-4CE8-9B72-1265097A1B55.mov
Format Video QuickTime 36.1 MB
Télécharger
Village paisible et pétards
F50B31FE-2000-4226-A649-5B9D685E0AC5.mov
Format Video QuickTime 54.5 MB
Télécharger
Concert d'instruments en porcelaine - Jingdezhen
F4562631-A1BE-45C1-B0BF-ABA2E451DF44.mov
Format Video QuickTime 87.7 MB
2 commentaires

Tulou or not tulou: that is the question.

Fini la mer et la Dolce Vita. Fini les maisons coloniales et les ruelles fleuries.  Bienvenue dans une toute autre dimension avec les Tulou de Fujian.

 

Avez-vous déjà vu ces étranges maisons rondes avec un trou au milieu ? Saviez-vous qu'elles pouvaient être également carrées ou ovales ? Pour notre part, avant d'arriver en Chine, on ne connaissait pas cette architecture si spécifique. Et puis, étant bloqués ici, nous avons ouvert nos yeux sur de nouvelles régions. En échangeant les bons plans avec nos amis, nous avons hésité à aller voir Zhangjiajie et ses fameuses montagnes. Ce seraient celles qui ont inspiré James Cameron pour réaliser les montagnes flottantes de Pandora dans le film Avatar. Les paysages sont splendides et si verdoyant. En effet, il y pleut 320 jours par an. En tant que Belges, la pluie ne nous fait pas trop peur (quoique) ... cependant, notre regard a été attiré par les décors d'un autre film : Mulan. Même si ce film est controversé ici pour des raisons diverses et variées, notre attention s'est fixée sur la maison de Mulan. Je ne sais pas pourquoi mais je voyais bien Arnaud escalader et courir au milieu des poules 😃  C'est le cinéma qui nous a aidé dans notre choix cette fois-ci. Bienvenue dans les Tulou du Fujian (Sud est de la Chine).

 

Mais qu'est ce qu'un tulou me direz-vous ? Tulou (土楼) signifie bâtiment en terre. Ce sont des forteresses de plusieurs étages construites par les Hakkas pour se protéger des bandits et des bêtes sauvages. Les Hakkas sont originaires du Nord de la Chine. Ils font partie de l'ethnie Han (comme 93 % des Chinois) mais ils ont une identité qui leur est propre suite à leur passé complexe (Dynastie Jin : 265 - 316). Pour éviter famines, catastrophes naturelles et  persécutions, ils ont migré vers le sud pour s'installer dans le Jiangxi, le Fujian et le Guangdong. Ils ont reçu leur nom Hakka qui signifie "invités" ou "familles hébergées".  Ils ont leur langue, leur folklore et surtout une manière de vivre en communauté qui leur est propre. Chaque fois qu'ils arrivaient dans un nouvel endroit, ils devaient affronter et surmonter de nombreuses difficultés ensemble. Ils font partie d'un clan, d'une même famille. Comme tous les peuples sans terre, les hakkas chérissent leurs lopins de terre. Ce sont des travailleurs qui se sont battus pour s'installer et travailler là où ils pouvaient. Pour accueillir ces clans, parfois des centaines de personnes, il fallait une maison à leur image.

 

Dressés au milieu des montagnes, rizières et champs de thé, les tulou ressemblent à des forteresses tant leur dimension est étonnante. Il n'y a pas de fenêtres aux étages inférieurs et seule une porte principale (fermée la nuit) permet d'entrer. Ces bâtiments réalisés entre le 12 ème et le 20 ème siècle sont construits à base de terre (mélange d'argile, sable et chaux) et de fécule de riz gluant, renforcés par des tiges de bambous et des copeaux de bois. Une fois le tout séché, il n'était pas évident d'y enfoncer un clou clin d’œil 😉. Une bonne partie des murs font au moins 1,5 m d'épaisseur. Le toit est composé de tuiles avec de larges avant-toits en surplomb. Ils ont été conçus pour résister aux incendies, inondations, tremblements de terre ou encore invasions extérieures mais surtout pour vivre comme une communauté.

 

Généralement, il n'y pas une maison seule mais un ensemble de tulou, qu'on appelle cluster. Ils peuvent être circulaires, carrés, rectangulaires, ovales, ... Cependant, ce sont les deux premières formes qui sont les plus fréquentes. La circulaire est la plus spectaculaire et impressionnante. Surtout quand on entre dedans et qu'on s'imagine cette vie en communauté. Certains tulou peuvent accueillir 800 personnes ... La forme ronde favorise la solidarité selon mes lectures. Personnellement, je compare cela à un grand gâteau qu'on coupe en parts égales. Chacun a son morceau autour de la cour centrale. Cette cour est le coeur du tulou, lieu de vie et de socialisation. Au rez-de-chaussée, vous trouvez les cuisines intérieures ou extérieures ; au premier, l'espace de stockage et aux étages supérieurs les chambres. Pour accéder aux étages, vous devez prendre les escaliers et couloirs communs (comme dans nos appartements). Dans la cour, vous pouvez avoir d'autres bâtiments construits en cercles concentriques qui abritent des écoles, temples des ancêtres ou encore une salle de réunion pour de grands événements (mariages, ...). En pénétrant dans ces forteresses, on se dit que la bonne entente entre voisins est primordiale.

 

Il y aurait encore environ 3.000 tulou dans la province du Fujian. Depuis juillet 2008, 46 ont été inscrits au patrimoine de l'humanité de l'Unesco. Au vu des autoroutes et des complexes hôteliers en phase de construction, cette région sera bientôt beaucoup plus touristique. Mais en vous aventurant hors des sentiers battus, vous aurez encore la chance de découvrir ce mode de vie traditionnel. 

 

Après cette petite mise en bouche (j'avais dit que je le faisais court), place à notre voyage. Il nous a fallu un peu moins de trois heures de voiture pour arriver à Chuxi. Sur la route, on s'émerveillait déjà : "Alex, Arnaud, regardez, des maisons tulou !" Et des tulou, on en a vu ... un peu, beaucoup, énormément 😀 Situé dans un magnifique cadre de collines boisées, le village de Chuxi compte cinq bâtiments circulaires et plusieurs carrés. Après avoir gravi la colline pour prendre une photo (des photos ?) aérienne, nous avons traversé la rivière pour entrer dans notre premier tulou : grand moment ! C'est étrange de se dire que des gens habitent ici. C'est complètement différent de notre canevas. Nous avons visité le Jiqing Lou. Il serait vieux de 600 ans et construit sans un seul clou. Il est non habité et abrite un musée expliquant la culture hakka, les constructions, les matériaux utilisés, les traditions, ... Les enfants ont adoré déambuler dans les couloirs en bois, se cacher dans les nombreuses pièces et me faire peur avec la poupée abandonnée (oui, j'ai peur des poupées mais aussi des clowns à cause mon frère Dominique). On a eu droit à des séances photos avec les Chinois (chose qui était devenue assez rare depuis le Covid). Nous avons également goûté une friandise typique de là-bas, adorée par le petit garçon en rouge mais un peu trop sucrée pour nous.

 

Après ces premiers pas en terre inconnue, nous nous rendons à Taxia dans la Vallée du Shuyang. Nous dormirons deux nuits dans le tulou Weiqunlou Inn tenu par Monsieur Zhang et sa famille. Tant qu'à faire, on se la joue à fond : vive l'authenticité et les lits bien durs 😜 Après avoir observé les locaux travailler et les poules picorer dans la cour, nous allons nous balader. Lové dans la vallée, Taxia est considéré comme l'un des quinze villages les plus pittoresques de Chine car il concentre vingt maisons fortifiées qui bordent la rivière. Nous découvrons le Temple des Ancêtres Zhang (Deyuan Ancestral Temple) qui domine le village. Construit à la fin des Ming, ce temple est simple et élégant. Il est entouré de 21 stèles en pierre finement sculptées pour célébrer les exploits de ancêtres Zhang. Nous avons même eu droit à un spectacle de marionnettes. Un tout grand moment ! Ensuite, nous avons rencontré des petits enfants en plein travail, une boutique avec des serpents en vitrine et des massages à base de leur venin on pense, ... Notre guide, Sophie, avait réservé le restaurant pour six heures. Belle pré-soirée avec les enfants. A 19 h 00, notre petit ventre bien tendu, on se dit : "On fait quoi ? " Car ici, il fait calme, très calme. On laisse les enfants jouer aux jeux vidéos, on va faire une balade digestive histoire de se mettre encore trois kilomètres supplémentaires pour notre challenge sportif (J'me bouge pour mon club, à savoir le TT Saint-Georges). Il est seulement 19H40. On rentrera tranquillement dans notre tulou qui a pris des couleurs magiques avec ses lanternes allumées. Bref, on se fera une soirée James Bond et dodo avec les poules. 

 

Après une bonne nuit et une patate douce au petit-déjeuner, direction Yuchanglou (village de Xiaban). Ce tulou construit en 1308 est l'un des plus anciens encore debout. Il est déjà impressionnant de l'extérieur avec ces cinq étages mais c'est un grand ouaww quand nous passons l'unique porte et accédons au coeur de cette forteresse. Suite à une erreur de calcul lors de sa construction, ses piliers sont penchés et il est ainsi surnommé le bâtiment en zigzag (ou tulou incliné). Il comporte 270 pièces. Il possède également son propre réseau d'eau. Toutes les cuisines disposent d'un puits. Il était coupé en cinq compartiments ou résidaient les cinq clans fondateurs. A ce jour, ce tulou est habité par une centaine de personnes. Les locaux vivent du tourisme en vendant thé, photos, souvenirs, ... Nous avons apprécié la cérémonie de thé et l'accueil souriant des locaux. Nous nous sommes baladés dans les étages supérieurs pour donner une autre dimension à nos découvertes et nous imprégner de cette vie si particulière. 

 

Si vous avez déjà vu des photos des tulou, c'est sûrement celles du cluster de Tianluokeng (village de Shangban). C'est l'un des ensembles les plus pittoresques et les mieux conservés de la région. Les habitants surnomment ces cinq bâtiments "quatre plats et une soupe" car ils ont trois formes : circulaire, carré et ovale. Selon la philosophie chinoise, ils représentent les cinq éléments : métal, bois, eau, feu et terre. Pour d'autres personnes, ce cluster ressemble aux anneaux olympiques.  Il y a aussi une légende  (ou non) qui dit que pendant la guerre froide, des satellites ont détecté ces drôles de maisons. En fait, la CIA pensait que c'était des silos à missile ... Logé sur la montagne de Hudong, cet ensemble offre en effet une scène mystérieuse. Nous n'étions pas les seuls à vouloir prendre la photo "carte postale". Après avoir un peu poussé des coudes et souri pour les photos des Chinois, nous avons cette vue imprenable. Magique et mystique. 

 

Allons voir cela de plus près et entrons dans les cinq tulou. Ici, c'est un joyeux "bordel". Hyper vivant et animé. Entre les peintres, les enfants qui courent, les marchands de nouilles, les lanternes rouges, le linge qui pend et les chaises colorées en plastique, le contraste est flagrant avec l'extérieur imposant et sobre. On retrouve cette vie en communauté dont je vous parlais plus haut. Ça discute, ça cuisine, ça lave, ça court, ... une vraie vie de village. C'est cool car il n'y a pas trop de monde et nous pouvons observer cette manière de vivre sans les mégaphones des groupes touristiques. So lucky 🍀 

 

Après un petit plat de nouilles, nous nous rendons à Shiqiao, village authentique et peu touristique. En fait, un vrai bled et le véritable coup de coeur des petits Back. On entre dans le tulou de Shunyu et ce dernier retient toute notre attention. Ici, pas de petites boutiques. Ici, pas de pavés mais un vaste terrain vague de 74 mètres de diamètre entouré d'une énorme bâtisse avec 384 chambres. Impressionnant ! Il faudra y aller par vous-même car les photos et le film ne permettent pas de faire ressortir cette immensité. Certains villageois cuisinent ou préparent leur alcool de riz. Le calme règne. L'atmosphère est étrange. Le ciel bas et gris amplifie ce côté mystérieux. Un moment, Sophie nous demande si on souhaite rentrer à l'hôtel. Il est seulement 15h00 et on lui dit : "Des Tulou, des tulou, on en veut encore". Alors, on décide de monter dans le village. On fera la connaissance d'une vieille dame de 93 ans qui tient la garde devant son tulou. L'intérieur de ce dernier est assez comique car certains ont construit de véritables bâtiments dans la cour. Le service de l'urbanisme belge aurait de quoi se mettre sous la dent ici !

 

On continue notre ascension et on s'écarte du village. Les tulou semblent abandonnés mais la nature a repris ses droits et ce sont les chauves-souris 🦇 qui se baladent ici. Les enfants adorent et passent d'une pièce à l'autre. Il reste des cadres au mur ou des bols sur le sol. Alex se prend pour un metteur en scène nous fait des "creepy movies". So scary 😱. Personnellement, je n'aimerais pas me retrouver la nuit là-bas. On restera plus d'une heure dans cette maison désertée. Sophie apprécie aussi et me dit qu'elle reviendra avec son fils. On se baladera aussi dans les champs de bananiers.

 

Retour à la civilisation avec les dames travaillant dans les champs, les personnes nous proposant de goûter leur alcool local (non merci 😊) et ce groupe de mamys discutant. Les photos sont un peu floues mais elles étaient hyper marrantes. Je pense que celle avec la veste rouge tient la baguette à la maison. Nous nous arrêtons ensuite dans la seule guesthouse du village. Magnifique endroit. J'ai l'adresse si vous souhaitez vous perdre à Shiqiao. 

 

La journée touche à sa fin. Les enfants ont leur dose de tulou. Nous ferons un dernier tour à Taxia. Si vous ne voulez pas dormir dans un tulou, il y a un hôtel avec piscine et même un flamant rose, le grand luxe 🦩🦩🦩. De là, vous avez une vue sur notre hébergement. Personnellement, nous avons bien aimé cette expérience avec les poules et chats dans la cour. On ne ferait pas notre quarantaine dans cette micro chambre mais pour deux nuits, c'est top ! 

 

Allez, il est temps de vous dire à bientôt pour de nouveaux paysages. J'espère que vous vous souviendrez du mot tulou car je ne sais pas combien de fois je l'ai écrit dans cet article 😃 

 

Au vu des annonces belges,  la situation s'améliore. Profitez bien de vos familles et amis. On pense très très fort à vous malgré la distance.

 

Gros bisous

 

La Back Family

 

PS : j'ai eu quelques difficultés à trouver un titre lié à une chanson. Donc, je me la suis fait petit joueur 😉 Et vous, Tulou or not Tulou ???

 

 

Télécharger
Notre première Tulou - Jiqing Lou
1B9B54B1-4735-4CEF-AEDE-AAC71B87720A.mov
Format Video QuickTime 56.5 MB
Télécharger
Juste magique
600541E7-529B-471B-8005-AE417DB9CC09_2_0
Format Video QuickTime 33.0 MB
Télécharger
Vous voyez-vous vivre dans ce style de maison ?
DFD411D6-BE5A-4DB8-A437-13624FE5DD51_2_0
Format Video QuickTime 29.7 MB
Télécharger
Chauves-souris
24D74E91-36A0-41D9-A462-BC3B9DE36AF6_2_0
Format Video QuickTime 8.6 MB
5 commentaires

My Shangri-La beneath the summer moon, I will return again

La rentrée scolaire pointe son nez, le homeschooling touche à sa fin et il serait temps que je clôture nos aventures dans cette magnifique région du Yunnan. Clap de fin sur Shangri-La, aux portes du Tibet.

 

Nous quittons la ville de Lijiang pour le Nord. Pendant notre trajet, nous organisons le retour des enfants à l'école (hum, hum). On nous informe que les Covid-tests réalisés à Lijiang ne sont pas valables et qu'il faudra en refaire à notre retour. Seuls ceux de Pékin sont acceptés ... On fera avec et on regarde par la fenêtre pour nous changer les idées. Le trajet est un peu plus long que prévu suite à de nombreux travaux et détours. Cependant, la vue est splendide. Nous quittons les falaises verdoyantes et les champs étagés de Wumu pour les hauts plateaux herbeux et les montagnes enneigées en toile de fond. Nous découvrons des stupas (chorten en tibétain) blancs et les fameux drapeaux de prières colorés. On arrivera avec deux heures de retard au rendez-vous avec notre guide bien local. Au programme, une balade à 4000 mètres d'altitude. Nous devrons laisser la voiture plus rapidement que prévu suite aux plaques de glace sur le chemin ; ce qui n'est pas pour déplaire aux enfants. Nous voilà donc partis pour l'ascension de la Montagne QianHu (Montagne aux milles Lacs) appelée par les Tibétains "Lamudongcuo" qui signifie Le Lac aux mille fées. Selon la légende, une fée aurait cassé son miroir et tous les fragments tombés dans la vallée se sont transformés en lacs. Ils ont tous des formes et tailles différentes. Alexandre et moi sommes un peu en difficulté. Les questions dans ma tête ne se sont pas évaporées la nuit précédente malgré l'application oxygène de notre hôtel 😃 Mais le grand air nous fera vite du bien et vu la fameuse cadence de notre guide, on ne peut que le suivre. On ne sait pas trop lui donner un âge. 65 - 70 ans ? En tout cas, il a la forme. Pendant la montée dans une forêt dense, nous rencontrons un troupeau de vaches, yaks ou zooms. Je ne parviens pas trop à voir les différences malgré un papa vétérinaire 😊 Finalement, après une ascension d'une heure trente, nous arrivons dans une magnifique clairière. Yin Yun Xi m'indique qu'au printemps, cet espace est rempli de fleurs de toutes couleurs. On parle de mer de rhododendrons. Même sans fleur, c'est splendide. Que nous sommes chanceux de pouvoir découvrir une si belle région ! Nous sommes seuls dans cette nature à couper le souffle. Le vent frappe mais on le combat. On continue à avancer. La fatigue est partie et les sourires sont revenus. Les enfants courent, glissent, vont voir les petites cabanes en bois. Nous ne sommes pas incommodés par l'altitude. Nous sommes allés crescendo en deux semaines et c'est la bonne stratégie pour apprécier au mieux cette région. Après avoir traversé la clairière, nous nous enfonçons dans une forêt vierge aux arbres tortueux. Ce décor me fait penser à ceux de Disney quand les pauvres princesses traversent des bois sombres et se trébuchent sur les racines ... Aujourd'hui, pas de brume même si cela doit ajouter une ambiance mystique à ce lieu. La cerise sur le gâteau, c'est ce lac miroir, gelé en partie. Il s'appelle Daheihu (Big Black Lake). Comme un moment suspendu avec ses eaux tranquilles, ce soleil éclatant, ce ciel azur et les montagnes ♥️ On y resterait des heures mais le temps passe. Nous devons déjà faire demi-tour. Ce serait cool de passer une journée complète sur ce site et découvrir la centaine de lacs (enfin, quelques uns). Le ciel prend les couleurs de fin de journée. La descente se fait dans la joie et la bonne humeur. Nous quittons notre guide local et mettons le cap sur Shangri-La (3200 mètres d'altitude), située à une cinquantaine de kilomètres. Nous voilà aux confins de la Chine, dans les contreforts de l'Himalaya !

 

Il y a une vingtaine d'années, Shangri-La était encore nommée Zhongdian. Initialement, Shangri-La est un lieu imaginaire et mythique inventé par James Hilton dans son roman Les Horizons perdus (1933). Il conte l'histoire de quatre rescapés d'un accident d'avion qui découvrent une vallée fertile au milieu des magnifiques montagnes avec en toile de fond l'Himalaya. Les habitants y vivent en paix, coupés du reste du monde en harmonie complète avec la nature. Ils sont recueillis par des moines se consacrant à la méditation. Ce livre et son adaptation cinématographique ont eu un énorme succès. Shangri-La est devenu un terme pour décrire un paradis sur terre, un lieu de calme et de volupté. Même Led Zeppelin, Mark Knopfler, AC/DC ou encore une chaîne hôtelière utilisent ce terme. Les Chinois ne pouvaient pas passer à côté de cette poule aux oeufs d'or. Le passage de Zhongdian à Shangri-La a eu un impact économique considérable avec les bons et mauvais côtés. Les Tibétains de Shangri-La voient leur culture perdre en authenticité, des infrastructures "à la chinoise" poussent de partout. En 2014, la moitié de la vieille ville est partie en fumée suite à un défaut électrique. Heureusement, pas de victimes mais une ville à l'état de cendres (plus de 250 bâtiments détruits). Selon les habitants, cela devait arriver suite au rythme effréné du développement commercial de la ville ...

 

Je m'attendais à voir une ville très touristique comme Lijiang ou Dali mais nous avons trouvé nos quelques heures là-bas bien paisibles. Bon, nous sommes arrivés seulement à 19H30 le jour du réveillon de Nouvel An. Le temps de passer quelques coups de fil à la famille et de poser nos valises, il était temps de trouver un petit restaurant. On ne s'attendait pas à trouver une table facilement. La réceptionniste de l'hôtel (Arrow Kampa) nous accompagne jusqu'au Flying Tiger à quelques mètres de l'hôtel. Quelle surprise de se retrouver avec une carte occidentale, une play-list musicale de feu et un accueil hyper chaleureux. Ce restaurant est tenu par un jeune couple Franco-Chinois. Le restaurant est plein, l'ambiance conviviale, ... Quand on vit depuis deux ans en Chine, c'est aussi un plaisir de retrouver nos petites habitudes : manger entrées, plats et desserts séparément ; prendre son temps et apprécier. Bon, les hamburgers des enfants étaient quand même à la viande de yak : délicieux ! Il y avait même de la raclette et on s'est dit qu'on se la gardait pour le premier janvier. Nous avons apprécié notre réveillon en famille dans ce restaurant cosy. Nous avons discuté avec nos hôtes hyper souriants et joué avec leur petite fille. Comme beaucoup de bébés rencontrés, ils sont installés sur le dos de la maman pendant qu'elle cuisine ou travaille. A notre retour à l'hôtel, nous avons eu droit aux feux d'artifice derrière le Temple Guishan. Nous nous sommes endormis le sourire aux lèvres en pensant à cette année 2021 qu'on espère meilleure. 

 

Le jour de l'an, nous avons rendez-vous avec notre guide local pour une marche matinale. Il fait moins 8 degrés, ça pique 🥶  Pendant quatre

heures, nous nous baladons à travers collines, vallées, prairies, forêts, petits villages perdus, sommets enneigés. Il n'y a personne. Nous croisons juste des zooms (mélange entre un yak et une vache) et des chevaux. Notre guide, issu de la minorité tibétaine, nous explique sa vie, ses traditions, sa culture, sa religion, sa philosophie. C'est super intéressant. Nous admirons les nombreux chortens avec les drapeaux de prières colorés s'agitant au gré du vent. Nous rencontrons de vieilles dames à la peau tannée par le soleil. Elles transportent des branches sur leur tuk-tuk. Une autre dame ramasse les bouses de yak, utilisées comme combustible. Elle nous accompagnera un moment et sera étonnée par la blancheur de nos peaux. Même si on ne se comprend pas, les échanges de sourires et de regards suffisent. 

 

L'après-midi, nous visitons le Monastère tibétain Songzanlin (Ganden Sumtseling Gompa). Adossé à une colline, entouré des maisons des moines, ce temple est connu sous le nom du "Petit Potala" de par sa ressemblance avec celui de Lhassa. Fondé en 1679 sous le règne du cinquième Dalaï Lama, il représente la plus grande lamaserie (monastère bouddhiste tibétain) active des "Bonnets Jaunes". Il abrite encore six cent moines qui étudient la philosophie et les textes bouddhistes. Pendant une heure, nous visitons les salles intérieures avec les explications très claires de notre guide. Nous sommes impressionnés par les couleurs des peintures murales et la taille des statues. Les fresques racontent la vie de Bouddha et la "roue de la vie" qui dépeint les six royaumes de l'existence ; le paradis, le demi-dieu, l'humanité, l'enfer; les fantômes affamés et les animaux. Le centre de la roue symbolise les trois branches de la vie : l'ignorance, la haine et l'avidité. Chaque détail a une signification. C'est super enrichissant même si j'oublie énormément (excusez-moi 😅). Nous ne pouvons pas vous faire partager ces moments car les photos y sont interdites. Nous sortons sur la place centrale et observons les moines danser avec cette musique si spécifique (entêtante ?). Les couleurs sont splendides : entre le jaune, le blanc et le noir du monastère, les robes rouges des moines et ce ciel bleu éclatant ... Le temps est à la méditation 🧘‍♀️ 

 

Après ce plongeon dans l'univers bouddhiste, nous quittons notre guide et nous promenons dans la vieille ville de Shangri-La. Nous visitons le Temple Guishan (Guishan Si) qui surplombe la ville. Les enfants tentent de faire tourner l'énorme moulin à prières, haut de 21 mètres et pesant soixante tonnes. Avec quelques Chinois, ils parviendront à le faire bouger autour de son axe. Ils sont super fiers 😃 Ce moulin serait rempli de mantras et trésors mais également le plus grand du monde. Nous avons apprécié la vue sur la ville avec la brise du vent frappant les drapeaux de prières. Nous nous sommes ensuite baladés dans les petites ruelles pavées, avons découvert les petites places. Les bâtiments ont été reconstruits selon l'architecture tibétaine avec deux étages à base de bois finement sculpté. Une atmosphère calme y règne. Il y a très peu de touristes en cette période. Nous décidons de prendre un verre sur une terrasse et un mini snack pour garder de la place pour le repas du soir. Nous regardons les enfants chinois courir, les locaux discuter, ... Nos deux loulous jouent aux cartes et rigolent comme des fous. Parfait !

 

Malheureusement, le Flying Tiger est fermé ce premier janvier ... Nous nous retrouvons dans un restaurant typique avec une fondue au yak et des raviolis au yak bien sûr. C'est délicieux. On se la joue à fond même si on n'a pas craqué pour un thé au beurre de yak ! Derrière nous est rassemblée une famille locale, toutes générations confondues. C'est beau de voir l'attention portée par les jeunes aux aînés. Nous sentons la fatigue de nos deux semaines dans cette splendide province. Nous n'irons pas danser avec les locaux sur la grand place. Une autre fois peut-être ? Après Nuodeng (et son jambon), Wumu (et ses paysages), Shangri-La est notre troisième coup de coeur ♥️ de ce voyage dans le Yunnan. Il y a encore tellement de choses à explorer. Je reprendrai ainsi les paroles de Cachemire de Led Zeppelin : "My Shangri-La beneath the Summer moon, I will return again" . 

 

A notre retour, nous sommes remplis de luminosité pour affronter la morosité pékinoise. Sur le trajet du retour de l'aéroport, nous avons appris que les enfants recommençaient l'école en homeschooling. Deux mois après, les nouvelles sont positives avec une réouverture de toutes les écoles ce lundi premier mars ! Youhou 🤩 🎉 🙌 

 

A très bientôt pour des aventures glacées dans les environs de Pékin.

 

Gros bisous à vous tous de nous quatre. On pense fort à vous

 

La Back family

 

PS : Cet article a été écrit au son de Daft Punk qui a présenté son épilogue après 28 ans de musique avec laquelle nous avons grandi. Rollin' scratchin restera un monument de notre vie étudiante au "Deux Sess", lieu de ma première rencontre avec Gilles (Merci Pawel).

PS : Nous remercions Ciel Yunnan  pour l'organisation de ce splendide voyage ainsi que notre chauffeur Yin Yun Xi qui nous a accompagnés les deux semaines. 

PS : Nous avons une pensée émue pour la famille et les proches de Guillaume de Penfentenyo qui nous a si bien accueillis ainsi que son épouse et leur petite fille au Flying Tiger. Nous avons appris quelques semaines après notre retour son décès accidentel le premier janvier ... Il avait 32 ans. Nous gardons en mémoire son fameux sourire quand il a quitté le restaurant avec sa petite Maloë accrochée à son dos.  💔 

 

Télécharger
Balade à 4000 mètres et rencontre d'un troupeau de Zoom
E21FDFD5-D0D3-447C-A33D-AADBCD42DA2B.mov
Format Video QuickTime 47.5 MB
Télécharger
Tourne, tourne le moulin à prières
8CAEDAEB-18EA-43C6-9B88-15B2B3F699FD.mov
Format Video QuickTime 81.8 MB
Télécharger
Musique des Bonnets jaunes
E3E70D31-4FAE-4C16-9705-F2CEA3B47C4A.mov
Format Video QuickTime 50.8 MB
8 commentaires

It’s a beautiful day. Don’t let it get away ♥️

Découvrez une multitude de paysages et de couleurs entre glaciers, rivières, plaines et montagnes. Bienvenue à Wumu, Yulong XueShan and much more ...

 

Après un passage express à l’hôpital de Lijiang pour un test Covid, nous sommes prêts pour la suite du voyage. Lijiang, située à 2400 mètres d’altitude, est un des sites les plus touristiques du Yunnan. C’est également la capitale de la minorité ethnique Naxi. Originaires du Nord-Est du Tibet, peuple nomade à la base, ils ont finalement déposé leurs tentes dans cette région du Yunnan. Pour les Naxi, le pouvoir des mères et des femmes dépassait celui des hommes  (sauf le roi). Les femmes ont toujours une place prépondérante dans leur culture. Leur religion repose sur un mélange d’animisme, de lamaïsme tibétain et de chamanisme. Le Chaman (appelé Dongba comme leur religion) joue un rôle central pour les Naxis, car il est le gardien des traditions. Ils ont également une écriture dongba typique. En effet, c’est la seule écriture pictographique utilisée de nos jours. Les Naxi sont très respectueux de la nature. Elle leur rend bien car les paysages sont splendides.

 

Ce jour, nous nous baladons dans le Parc de l’Etang du Dragon Noir (Heilongtan Gongyuan). Il offre une vue splendide sur la Montagne enneigée du Dragon de Jade. Nous grimpons sur le Mont de l’éléphant (Xiang Shan) pour observer l’étendue de la ville de Lijiang et son environnement montagneux. De nombreux bâtiments traditionnels colorés, des ponts, un lac transparent avec en arrière-plan la montagne, l’ensemble forme un véritable paysage de carte postale. Que demander de plus ! 

 

Nous passons ensuite par Baisha, ancienne capitale du Royaume Naxi. Nous découvrons les  fresques datant des dynasties Ming et Qing. Elles sont en rapport avec la religion. La particularité est que le Bouddhisme, le Taoïsme et le Lamaïsme sont tous les trois représentés. Les peintures ont été conçues par des personnes de différentes ethnies. Elles montrent des scènes de vie quotidienne. L’environnement autour de Baisha est superbe. La plaine jaune, les lacs, le ciel bleu éclatant et les montagnes ... C’est un paysage de rêve pour les futurs mariés qui prennent la pause sur les chevaux. 

 

Nous posons nos valises pour une nuit à Shuhe, petite bourgade à cinq kilomètres de Lijiang. La guesthouse “The Bivou” est top. Après un petit apéro et un repas occidental avec notre tribu, Gilles et moi allons nous balader. Les petits préfèrent rester dans la salle TV et regarder Prométheus ... Comme leur papa, ils sont fans d’Alien. Shuhe est une succession de petites ruelles pavées, bordées de boutiques de souvenirs et de restaurants. J’ai quand même craqué pour deux capes colorées. Elles vont vous suivre dans la suite de nos aventures 😊 

 

Après un petit-déjeuner un peu administratif suite aux envois de nos passeports, QR codes santé multiples et nos Covid tests négatifs (ouf) pour obtenir nos tickets d’entrée, nous prenons la route vers Yulong Xueshan (Montagne enneigée du Dragon de Jade). De loin, la montagne aux treize sommets coiffés de neiges éternelles ressemble à un dragon volant au milieu des nuages. Chanceux comme nous sommes, le dragon domine plutôt un ciel bleu azur. Ce site est un immense parc naturel dont les plus hauts sommets dépassent les 5.500 mètres d’altitude. Shanzidou (5596 mètres) n’a fait l’objet que d’une seule expédition tant son ascension est dangereuse. La faune et la flore ont la part belle. Plus de 3200 variétés de plantes dont certaines médicinales sont répertoriées. Nous avons rendez-vous avec notre guide, Bruce. Généralement, les Chinois prennent des nicknames assez américains. Beaucoup de Sharon, Kevin, James, ... fleurissent dans notre répertoire téléphonique. Nous prenons le téléphérique Maoniuping qui nous amène dans une forêt aménagée. Nous marchons sur les caillebotis pendant trente minutes avant d’arriver dans une vaste plaine avec en toile de fond la montagne. C’est très beau, la vue sur la montagne dégagée. Nous faisons le tour et puis redescendons voir la Vallée de la Lune Bleue (Lanyuegu - Blue Moon Valley).  Non, ce n’est pas le lieu de tournage des Schtroumpfs mais du coup, j’écoute quand même Blue Moon d’Elvis 🎵. Le lac a la forme d’un croissant de lune. On découvre aussi des cascades en escaliers sur lesquelles coulent des eaux émeraudes. C’est féérique. Nous avons eu la chance de voir ce lac turquoise. C’est tellement surprenant qu’on se demande s’ils n’ont pas versé du colorant dans l’eau. Pendant la période des pluies, en été, le lac prend une couleur blanchâtre (n’est-ce pas Marie ?). Comme sur beaucoup de sites chinois, tout est aménagé pour avoir de splendides photos. Jeunes mariés et filles en costume traditionnel se ruent autour du lac en prenant les plus belles poses. Bon, je l’avoue, après quasi trois ans, nous sommes devenus un peu chinois pour les photos. 

 

En chemin, nous croisons des groupes avec leurs vestes de location. Il y a des groupes rouges, verts, bleus et toujours une bouteille d’oxygène en main ... Ça nous intrigue. Nous aussi, nous avons envie de tester l’altitude de 4680 mètres. On en parle avec Bruce et Ciel Yunnan (notre agence super réactive) et on se dit à dans deux jours. Après Wumu, nous tenterons l’ascension du glacier. Oh yeah 😊 

 

Nous avons skippé le spectacle “Impression Lijiang” créé par le réalisateur de “Femmes et Concubines” pour prendre la route vers Wumu. Long trajet sinueux de 120 kilomètres à travers les montagnes et rizières. Mon estomac n’a pas tenu et nous avons eu la chance de nous arrêter quelques fois pour admirer cette magnifique région. Les villages à flanc de montagnes, les routes  étroites nécessitant des manoeuvres complexes, la végétation, les falaises. Rien que le trajet vaut le coup. Wumu, c’est notre deuxième gros coup de cœur du Yunnan (avec Nuodeng). Comme dirait Daho (que j’ai déjà cité maintes fois. Oui, je dois changer de disques 😊 Envoyez-nous vos coups de cœurs musicaux du moment) : “Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous, pas de coïncidence.“ Wumu, on n’y vient vraiment pas par hasard. En manque de silence, ciel étoilé, paysages à couper le souffle, accueil chaleureux ? Bienvenue au Huahuasei Lodge. Construit en 2013 par un couple Naxi-Belge (Jeff et Wendy), cette guesthouse est un havre de paix.  Wumu signifie Place de l’Abondance ; Huahuasei, se sentir joyeux et sans tracas. Ce fut notre état d’esprit des vacances malgré le stress Covid de la capitale. Wumu a une histoire de plus de 800 ans. Trois cent familles vivent essentiellement de l’agriculture. Beaucoup élèvent des cochons, mulets, poules, vaches ... Ils cultivent du riz, des lentilles, du tabac ainsi que des fruits et légumes. Les habitants vivent humblement et les traditions Naxi sont bien ancrées. 

 

L’auberge est simple et confortable. La vue de la terrasse est splendide. La montagne escarpée et au milieu coule une rivière : la Jinsha Jiang (Golden Sand River, Fleuve du Sable Doré). Ce soir, avant notre repas, Gilles, Yin Yun Xi (notre chauffeur) et moi décidons de nous balader dans les rizières pour admirer le coucher de soleil. Parfait. On y retournera le lendemain en soirée avec Arnaud. Nous passons une soirée tranquille après un bon repas traditionnel.

 

Le matin, nous avons rendez-vous avec notre guide locale. Toute colorée avec son pull jaune, son chapeau rose et son grand sourire. A la base, elle est infirmière mais n’exerce pas. Elle élève des cochons noirs et accompagne les touristes dans les randonnées. Pendant deux heures, nous descendons un sentier jusqu’au fleuve. Les couleurs sont splendides. En bas nous attend un bateau. Nous aurons la chance d’écouter nos enfants chanter Wham ou Feliz Navidad, en mode croisière. Malgré l’éloignement de nos familles, nous gardons l’esprit de Noël et pensons énormément à eux. Merci les petits Back ❤️. Nous sommes seuls et nous nous émerveillons devant ce spectacle. Le ciel nous sort le grand jeu. Il y a comme un arc-en-ciel autour du soleil. Est-ce un halo lumineux ? Nous n’avons jamais vu cela.  Et vous ?

 

La sortie du bateau sera épique. Arnaud marche sur la terre qu’il croyait dure et s’enfonce complètement dedans. Moi, sans réfléchir 🤔 (la spontanéité a ses limites), je vole à son secours. Ma chaussure disparaîtra dans la boue. Du coup, Gilles notre sauveur, lance des pierres et une planche en bois pour récupérer femme et fils. Reste à laver tout cela au bord de la rivière avant notre ascension vers Baoshan Stone Village. L’air de rien, ça monte. En chemin, nous croisons l’arbre des dix commandements, un bananier, des cactus ... On voit le village au loin avec ses centaines de maisons étroitement collées à flanc de collines. Les petites ruelles sont sinueuses et abruptes. Nous rencontrons les locaux discutant sur la place, jouant aux cartes ou portant des provisions. Nous échangeons des sourires. L’ambiance est paisible. Nous mangeons dans une auberge avec une vue splendide. Les mets sont toujours variés et équilibrés. Yin Yun Xi nous a rejoints. Nous reprenons la « route » vers Wumu. En fait, c’est plus une piste de terre avec des trous et des pierres. Au départ, on nous avait annoncé trois heures de trajet mais en moins de deux, nous retrouvons notre logement. Après notre marche nocturne avec Arnaud, un super repas et un dessert préparé par des Français, on s’endort avec des souvenirs magiques. En tout cas, merci pour l’accueil (PS : Wendy, j’espère que vous serez vite de retour à Wumu auprès de votre famille Naxi). A vous chers lecteurs, nous vous conseillons de prendre les routes en serpentins pour trouver ces villages encore préservés. 

 

Il est temps d’aller explorer les sommets et de défier l’altitude. Retour à Yulong Xueshan. On retrouve Bruce au téléphérique du Glacier. Vu qu’on nous a conseillé à maintes reprises de prendre de l’oxygène, nous voilà munis de puffs. Effet psychologique ou réelle aide ? Je ne sais pas. En tout cas, le commerce marche bon train en Chine. La plupart des gens se baladent avec des vestes louées et des bonbonnes.  Dans la file du téléphérique, les personnes se font déjà des shoots. Les petits essaient. Ça les fait rire. Dans notre bulle, nous regardons le paysage qui s’offre à nous. On se réjouit de partager cette expérience. Le téléphérique s’arrête à 4506 mètres. Nous devrons gravir les centaines d’escaliers qui nous mènent au sommet de 4680 mètres. On a prévenu les enfants de ne pas courir, de se la jouer cool et de prendre leur temps. Lors de nos premiers pas, on a les jambes un peu flagada. Ça fait une drôle d’impression. Est-ce qu’on a mal à la tête ou est-ce juste dans la tête ? Allez, donne moi de l’oxygène ! Autour de nous, des personnes sont assises ou couchées sur les marches. Certaines n’ont pas l’air de se sentir si bien. D’autres montent avec leur masque sur le nez qu’ils retirent pour se mettre un puff ... Étrange. Finalement, après quelques minutes, on gravit les escaliers sans difficulté. On admire la vue imprenable sur le glacier et la plaine. Le temps est magnifique et tout est dégagé. Étonnamment, il ne fait pas si froid. En vingt minutes, nous atteignons la dernière plateforme. Comme vous pouvez le constater, tout est super aménagé. Nous ne faisons pas la file pour la photo vu qu’il y a au moins dix endroits où nous pouvons avoir un panneau indiquant 4680 mètres. Il faudra encore un peu d’entrainement pour atteindre les 4809 mètres du Mont Blanc. Un projet pour le futur ? Toujours avoir des rêves en tête, surtout en cette période complexe. 

 

Voilà, nous pouvons mettre un check ✅ sur notre to do list. On a survécu à l’altitude. Nous redescendons vers Lijiang. Cette fois-ci, nous dormons dans la vieille ville et passons notre fin de journée à nous balader dans les ruelles bruyantes et colorées. De nombreux ponts  en pierre enjambent les canaux. Les boutiques de souvenirs, les restaurants et les cafés avec groupes de musique s’enchaînent. Dans nos guides, ils indiquent que Lijiang attire plus de huit millions de visiteurs par an et qu’il est parfois difficile de se frayer un passage dans ses ruelles tortueuses. Vu la basse saison, il fait calme mais on sent le caractère touristique et commercial de la ville. N’hésitez pas à passer la tête dans les magnifiques boutiques hôtels pour admirer l’architecture et la décoration. Levez les yeux pour contempler les ombrelles colorées. Amusez-vous des spectacles dans les bars. La danse du ballon de baudruche est une première pour nous. Ça a beaucoup fait rire les enfants. Après notre repas et balade digestive, nous avons fini la soirée dans un petit bar sympa. Les musiciens étaient très cools et ont adoré jouer aux jeux vidéos avec les enfants. Une ambiance paisible pour terminer ces quelques jours. 

Ah oui, un truc marrant dans l’hôtel. A côté de l’air co, il y a une option oxygène. On ne sait jamais ...

 

Demain, nous montons dans le Nord, à la frontière du Tibet pour nos deux dernières nuit dans le Yunnan. A très bientôt pour découvrir Shangri-La, notre troisième coup de coeur ♥️ 

 

On pense bien à vous. Donnez-nous de vos nouvelles. Belles vacances de Carnaval en famille.

 

La Back family

 

PS : Allez un petit U2 pour cet article. Je n’avais jamais remarqué que Bono parlait de la Chine, de la boue, de voir le monde en vert et bleu ! A voir les photos, c’était la chanson toute trouvée.   « It’s a beautiful day, don’t let it get away » 🥰 A combiner avec Magnificent pour mon amoureux depuis 20 ans : « I was born to be with you in this space and time » ♥️ 

 

 

Télécharger
Chantez Wham avec les petits Back !
D5D029AD-C3BE-45BC-9708-4C2BB1B5FFCB.mov
Format Video QuickTime 54.7 MB
Télécharger
La danse des baudruches, c’est par ici !
trim.122F9EEC-4274-43BB-A560-95DC31B1882
Format Video QuickTime 12.1 MB
7 commentaires

Eye of the tiger

Les journées au Yunnan ont été hautes en couleur : temples rouges, ciel éternellement bleu, statues dorées, champs de thé vert, singes aux yeux vairons et que dire de Gilles ...

 

On refait nos valises pour vous emmener à Dali. Située entre les Montagnes Cang Shan (Mont de Jade culminant à 4000 mètres) et le Lac Er Hai Hu, Dali était il y a encore quelques années “The place to be” pour les baroudeurs. Aujourd’hui, les magasins et bars fleurissent dans la vieille ville. Nous visitons le Temple des Trois Pagodes de Chongsheng (Chongsheng San Ta Si). Celles-ci sont le symbole du Yunnan et représentent l’un des plus anciens édifices du sud-ouest de la Chine. La plus haute, la Pagode Qianxun compte seize niveaux et mesure 70 mètres. Elle est un témoin de l’architecture Tang et date du dixième siècle. A côté, ses petites sœurs construites un siècle plus tard mesurent 42 mètres. A elles trois, elles forment un triangle. C’est un miracle qu’elles aient survécu à toutes les guerres et tous les séismes. Derrière elles se dresse le Temple bouddhiste de Chongsheng. C’est un immense ensemble de marches, de temples et de pavillons dans un parc verdoyant. Il a été entièrement reconstruit après le séisme de 2005. Les statues, les portes et les toits sont impressionnants. On a aimé se perdre et analyser les 500 statues dorées représentant des moines. Les bâtiments sont à perte de vue. Quand il y en a plus, ben, il y en a encore (dirait Stromae). On a passé trois heures sur ce site. 

 

Ensuite, Yin Yun Xi, notre chauffeur, nous propose de visiter l’église catholique. Après quelques détours, on arrive devant une sorte de temple avec une croix sur le toit et des fresques relatives à la naissance de Jésus. Ça rappelle des souvenirs de l’école Saint-Paul aux petits, quand ils devaient aller à la messe ... Du coup, ils parlent de la Belgique, des choses qu’ils aiment ou non. Bon, on leur annoncera la nouvelle du retour au pays pour Noël. Nous faisons un arrêt pour boire le verre le plus cher depuis notre arrivée en Chine (Dali, c’est plus pour les Baba cool), on le sirote celui-là en jouant aux dés avant de partir vers le charmant village de Xizhou. Nous logeons dans la magnifique guesthouse The Linden Centre. Cette demeure chinoise authentique et classée, aux multiples cours, est entourée de rizières. Un couple d’Américains a décidé de retaper cette ruine et de lui donner un double emploi : hôtel et centre culturel (expos, séminaires, ...). Les petits Chinois viennent également y prendre des cours d’anglais. Nos enfants ont adoré la salle de jeux avec le billard et la table de ping-pong. Gilles s’y est donné à cœur joie également.

 

Le 24 décembre matin, nous avons rendez-vous avec notre guide, Stephen. L’avantage de ce voyage (organisé par “Ciel Yunnan” et qu’on vous recommande !), c’est le sur-mesure et l’autonomie. On a un chauffeur chinois qui nous accompagne et parfois des guides anglophones. Nous sommes assez libres de nos mouvements pour le plus grand bonheur des petits. C’est pas qu’ils n’aiment pas les explications sur le bouddhisme mais à petites doses. On commence par une balade sur le marché coloré de Xizhou. Âme sensible s’abstenir entre l’abattage des poules et poissons ou le test de la gelée locale. J’ai expliqué aux petits que quand on allait à la ferme, chez mon Oncle Eugène, c’était aussi comme cela qu’on procédait avant de déplumer les poulets. On y trouve aussi de magnifiques étals de fruits et légumes, des marchands de pains de sucre et de vieilles dames portant des costumes traditionnels colorés. L’ambiance est chaleureuse. Nous nous baladons ensuite dans les petites ruelles et admirons les façades des maisons. Elles sont décorées de belles fresques chinoises, de marbre, ... Nous découvrons ensuite le travail précis des brodeuses. Elles ne peuvent pas travailler plus de quatre heures par jour suite à la pose à tenir. Les cadres sont magnifiques et le degré de précision impressionnant. 

 

Nous nous rendons ensuite dans les montagnes Cang Shan pour découvrir les champs de thé Pu’er. Celui-ci est originaire du Yunnan et a de nombreux bienfaits pour la santé : anti-stress, antioxydant, facilitateur de la digestion, ... Une de ses particularités est qu’il est présenté sous la forme d’une galette.  Et c’est ce fameux Pu’Er cake que nous allons fabriquer. Jack nous accueille dans sa splendide propriété avec une vue imprenable sur le Lac Er Hai. Si vous allez par là un jour, il y a aussi une maison d’hôtes sympa. En décembre, ce n’est pas la saison de la récolte mais on se promène dans les champs. Nous y rencontrons quelques écureuils et des oies. Après la balade, place au travail. Tous les quatre, nous sommes très concentrés sur notre tâche. On pèse au gramme près, on humidifie, on presse, on tourne. Les petits ont adoré. On peut dire que nous ne sommes pas les meilleurs à l’emballage (mes copines savent que je ne suis pas la pro du papier cadeau) mais les Chinoises nous aident et nous impressionnent par leur rapidité et leur dextérité. A la fin, nous apprécions de boire le thé sur la terrasse ensoleillée. 

 

Après avoir mangé de délicieux babas (pas au rhum) à Xizhou, nous arpentons les vieilles ruelles pour aller prendre nos vélos à l’hôtel. Nous allons nous balader autour du Lac Er Hai. En fait, cela signifie « Mer Oreille ». Long de 42 kilomètres et large de 6, à 1973 mètres d’altitude, cette oreille est parfaitement délimitée par les montagnes, rizières, champs de tabac et villages. Ils sont en train d’aménager les alentours du lac avec des pistes cyclables. Nous avons apprécié cette sortie au grand air le long du lac et dans les petits villages. 

 

Fin de journée, nous profitons du magnifique coucher de soleil pour téléphoner à nos parents et leur annoncer la nouvelle du retour. On a l’impression qu’ils sont contents de ce cadeau de Noël non prévu. Coup du hasard, nous tombons ensuite nez à nez avec des copains français de Pékin. On savait qu’ils étaient au Yunnan mais on ne pensait pas les croiser si tôt. Les enfants sont heureux d’avoir des copains pour jouer au ping-pong, badminton et billard. Le soir, l’hôtel a prévu un repas  et une veillée de Noël. L’ambiance est sympa et on en profite pour annoncer aux petits le retour en Belgique. Cela passe comme une lettre à la poste ! Ils sont heureux de revoir la famille, les cousins-cousines et leurs amis. Ils pensent à ce qu’ils vont pouvoir remanger (Ah, la paëlla de ma maman et les pitas de Mamy de Villers). Nous sommes soulagés et passons une belle soirée de Noël même si loin des nôtres. 

 

On dit au revoir à Catherine, Jean-Laurent et leur trio et nous mettons le cap vers Shaxi, à 120 kilomètres au nord-ouest de Dali. En chemin, Yin Yun Xi nous propose de voir un marché local très populaire. On le vivra de l’intérieur, car nous serons bloqués sur cette longue route entre les tuk-tuks et les marchands. En effet, sur un kilomètre, ce sont des centaines de stands qui se suivent. La foule est dense et colorée.

 

Nous profitons de notre après-midi pour découvrir Shaxi, carrefour important de la Route du thé et des chevaux. Nous nous perdons dans les ruelles tortueuses, entrons dans quelques propriétés, découvrons des cours traditionnelles, visitons le temple bouddhiste Xing Jiao aux murs couleur ocre, ... Nous avons traversé le vieux pont Yujin Qiao pour suivre la piste des caravanes des chevaux. Nous avons essayé de trouver des mobylettes pour aller nous perdre dans les environs mais la seule réponse obtenue était : « Mei you ». Pas possible le deux roues ! Du coup, on se pose sur la belle petite place en face de la scène de théâtre Guxitai. La journée fut plus calme que notre nuit. Entourés de nos deux enfants dans le lit, Gilles a voulu bien faire en allant aux toilettes sans lumière. Malheureusement, il est tombé sur plus fort que lui. Le bruit a été impressionnant et il s’est vite transformé en Rocky. La porte en verre ne l’a pas raté. Bon, à défaut de ne pas avoir visité les Gorges du Saut du Tigre 🐯 (fermées pour cause de travaux), j’ai eu droit à l’œil du tigre pour la suite de notre voyage. Ce que j’aime avec Gilles, c’est ce sentiment de non monotonie. Chaque jour, son œil changeait de couleur 😊

 

Après cette nuit agitée, la montagne nous attend. Nous allons découvrir Shibaoshan (la Montagne du Trésor de Pierre) située à dix kilomètres de Shaxi. La route est déjà magnifique avec la brume dans la vallée. Shibaoshan possède un ensemble de temples bouddhistes et de grottes rupestres datant du royaume Nanzhao (9 ème siècle). Nous avons débuté la journée par la visite du Temple Shizhong. Il est suspendu mais moins impressionnant que celui de Datong, Monsieur Back 😄 Il y a aussi des statues sculptées dans la roche.  Nous nous sommes aussi  suspendus en suivant notre guide dans l’escalade des roches rouges. Un moment que nos petits bouddhas ont adoré. La vue est splendide, la forêt verdoyante, le ciel toujours aussi bleu. Nous reprenons ensuite le bus vers le Baoxiang Temple. Et là, quel accueil 🙈🙉🙊 ! Des dizaines de singes nous attendent. Ils sont cools et moins agressifs que ceux de Bali. Ils vivent leur vie et sont attachants. Je ne vous dis pas comme il a été facile de faire cette balade avec les petits. Ils ont donné des noms à tous les singes qui nous suivaient : Bernard, Sébastien, Jimmy, Gros Louis, Petit Louis ... Un fameuse équipe ! Nous nous rendons d’abord au Temple de Baoxiang via un escalier de mille marches. Il est impressionnant avec son Bouddha rieur et ses temples à flanc de montagne. Les moines jouent du tambour. L’ambiance est à la méditation et à l’observation des singes. On resterait des heures. 

 

Yin Yun Xi a bien compris qu’on aime marcher et nous conseille de poursuivre notre ascension. Nous faisons une pause dans une clairière avec une vue splendide. Il manque juste le pique-nique ! Les singes, quant à eux, décident de ne pas nous suivre plus haut. Au loin, nous apercevons les montagnes enneigées (que vous découvrirez dans le prochain article). Les vues sont magnifiques sur la forêt. Nous finissons notre périple au Jinding Temple. Nous avons aimé ce temple peu visité et aux couleurs totalement différentes des autres. Il est temps de retrouver nos petits copains qui nous attendent dans la clairière. Ils nous accompagneront jusqu’au bus. Notre chauffeur achètera quelques biscuits pour leur donner, mais malins comme des singes, ils seront rapides pour lui subtiliser. On voit vite les dominants et les dominés 🐒 En tout cas, nos petits hommes auront marché treize kilomètres sans se plaindre. 

 

Pour finir cette belle journée, on aura droit à un petit concert de banjo joué par un jeune Chinois avec un drapeau belge cousu sur la manche. Il était convaincu que c’était celui de l’Allemagne. On partagera un bon repas avec deux couples de copains de Pékin et la ribambelle d’enfants. On échangera nos plans pour la suite du voyage. Une super soirée et que de beaux souvenirs !

 

A très bientôt pour l’ascension des sommets enneigés. 

 

PS : Pour le titre, j’ai longtemps hésité entre Dance Monkey de Tones and I (musique adorée par Caro) et Eye of the Tiger avec un clin d’œil pour Gillou. Du coup, j’ai tranché pour celui qui illumine mes journées depuis bientôt vingt ans 😍🐯

 

Télécharger
Singes sur toit
trim.B7F893A4-6F60-492D-914E-181758AC69C
Format Video QuickTime 8.2 MB
Télécharger
Pu’Er Tea et Oufti
trim.6F97C7C5-9EB6-45B3-BB8E-6EA39050F93
Format Video QuickTime 7.4 MB
3 commentaires

Just a perfect day

Pour sortir de la morosité ambiante (et des villes de Pékin, Shijiazhuang, ... en état de guerre contre le virus), nous nous replongeons dans les photos colorées du Yunnan. Bienvenue dans cette magnifique province du Sud-Ouest dont le nom signifie "Au Sud des Nuages".

 

Bon, comme je l'avais dit dans notre article de décembre, nous vivons au jour le jour. La phrase "on verra" est notre constante et le restera en 2021 ... En un mois, les choses ont bien changé. Le 18 décembre, le décompte des jours "sans nouveaux cas locaux" tombait de 132 à zéro avec des nouvelles personnes infectées à Pékin. Dans notre quartier de Shunyi, le virus avait "disparu" depuis 314 jours. Depuis, nous sommes montrés du doigt car les cas se trouvent ici. Le maire a été viré et remplacé ... En deux semaines, deux tests massifs de la population ont eu lieu. Ce sont quasi 1.300.000 personnes qui ont été testées à deux reprises en deux semaines. Je ne vous dis pas les longueurs des files d'attente avec des températures négatives. Certains quartiers sont bloqués le temps d'avoir tous les résultats.C'est reparti pour les lockdowns. Nous attendons de savoir à quelle sauce nous serons mangés 😳Du coup, le homeschooling et le homeworking ont recommencé le 4 janvier et nous sommes tous les quatre studieux à la maison ! Jusqu'à quand ? Aucune idée. On verra ! Combien de cas à Pékin ? Selon le décompte journalier "officiel", il y aurait 38 personnes détectées depuis la "nouvelle vague de décembre" sur 23 millions de personnes. En tout, 998 cas cumulés, 951 guéris et 9 morts depuis janvier 2020. Bon, revenons à nos moutons ...

 

Après avoir vu l'époque victorienne, les Romains, le chinois, les musiques médiévales, les graphes, les masques de Bali, le système respiratoire, les tremblements de terre,  je m'enfuis dans nos photos. Cette fois-ci, on décollera du nouvel aéroport de Daxing situé au Sud de Pékin, à une heure trente de chez nous. En tout cas, cette étrange étoile de mer est impressionnante. Ce serait le plus grand terminal unique avec ses 700.000 mètres carrés, ses 78 portes d'embarquement et ses 7 pistes. Malgré sa taille, on ne se sent pas perdu. La distance séparant le coeur du terminal à la porte la plus éloignée est au maximum de 600 mètres. Il est hyper lumineux, fluide et futuriste. Il a été conçu entre autre par l'équipe de Zaha Hadid. On se sent déjà en vacances. Après une escale à Kunming (la capitale du Yunnan), un petit massage dans les sièges spéciaux, on décolle à nouveau vers Tengchong. A l'aéroport, nous rencontrons Yin Yun Xi, notre chauffeur qui nous accompagnera les deux semaines. Après avoir déposé nos bagages, choisi notre repas au petit resto à côté de notre guesthouse, nous nous baladons dans le village de Heshun. Situé à un jet de pierre de la Birmanie, il est niché aux pieds de vieux volcans endormis depuis des milliers d'années. Avec ses maisons en bois et ses vieux temples, ce village est encore préservé du tourisme de masse. Les enfants adorent traverser le lac, en équilibre sur les pierres. Notre estomac commence à crier famine ... Bon, il se calme en voyant l'énorme casserole avec la poule entière. On dirait juste qu'il manque les blancs. Pour le reste, de la patte (et non la cuisse) au chapelet, on a l'anatomie complète ! Même le caniche est paf ! Par contre, le reste est délicieux et l'accueil fantastique. On retrouve des Chinois dont la fille a fait ses études à Anvers. Ils partagent avec  nous les photos de leur voyage en Belgique. Belle entrée en matière.

 

Le lendemain, après un petit-déjeuner nouilles, nous partons vers Re Hai Scenic Area (Parc de la Mer Chaude).  Il s'agit d'une vaste région géothermique. A l'entrée de nombreuses dames vendent des oeufs frais dans des petits filets fabriqués maison. On se demande la raison mais on comprendra vite ! Nous nous promenons parmi les geysers, à la recherche des bains bouillonnant, le nez pris par les odeurs de soufre. Certaines sources atteignent 102 degrés. De nombreux panneaux indiquent l'interdiction de cuire ses oeufs. On n'y aurait jamais pensé. On décidera de se faire un bain de pieds familial et même un massage ! L'eau utilisée vient de la piscine naturelle bouillonnante (Dagunguo - Big boiling Pot). On prendra beaucoup de plaisir avec cette activité familiale et que de fous-rires. Et comme vous verrez sur les photos, l'expression "Va te faire cuire un oeuf" prend tout son sens ici !

 

L'après-midi, on ira se balader dans la partie un peu plus touristique de Heshun. Cependant, c'est assez calme. Les petites ruelles pavées sont bordées d'anciennes habitations blanches surmontées de tuiles grises. Le village est entouré de grandes plaines où le riz est récolté. A l'horizon, les volcans. Nous goûtons les gâteaux traditionnels aux fleurs. Des petites échoppes colorées proposent fruits et légumes. Nous visitons la plus vieille et grande bibliothèque avec sa collection de 80.000 livres. Un moment, nous voyons les deux petits qui sont encerclés de quelques enfants et finalement, ce ne sera pas un bain de pieds mais un véritable bain de foule qui attend Alexandre ! On lui demande d'écrire son nom dans des cahiers, de répondre aux questions en chinois/anglais. Il est fier 😃  Arnaud s'est vite écarté pour se blottir derrière moi. Ça faisait longtemps que les personnes ne nous approchaient plus à Pékin suite au virus. On est un peu étonnés de cette ferveur. On repassera près du lac. Un petit garçon tombera tout habillé dedans ... On s'improvise un jeu des 7 familles belges sur la petite place. Près de nous, des dames viennent laver leur linge. Cela rappelle les visites au Musée de la Lessive de Spa. On retourne manger dans le même endroit que le premier jour mais on évite les soupes. Délicieux ! Pour finir la journée sur le thème eau (pas de Spa), les sources thermales nous attendent à l'hôtel. On s'improvisera un bain à 52 degrés. Au top.

 

Le lendemain, la journée est plus désorganisée. Suite à un accident mortel (avec une montgolfière), les deux sites où nous devions nous rendre sont fermés pour investigations gouvernementales. Nous devions visiter le Parc Volcanique de Tengchong et la Forêt de Heiyuhe. Tant pis, on ira les voir en Auvergne. Du coup, nous passons par Xidong Courtyard qui, en plus d'être un restaurant, est un petit musée relatif à la Route du thé et des Chevaux. Le cadre est agréable avec les multiples cours carrées et les gingkos jaunes. Ensuite, nous visitons le Temple de Confucius de Tengchong. Construit en 1480, il est l'un des temples les plus importants du Yunnan. A la sortie, nous sommes impressionnés par la boucherie spécialisée en canard. Nous reprenons la voiture, empruntons l'impressionnant Pont de Longjiang River : 1,196 mètres  de long et 280 de haut. Un moment, on se retrouve arrêtés dans une sorte de péage : prise de températures et  check des passeports. Nous avons la chance d'avoir un traitement de faveur et devons nous parquer le long de la route avec de "sympathiques" policiers avec de longs fusils. En fait, c'est la brigade anti-drogue. Vu qu'on est proche des frontières birmanes, ce style de contrôle est assez fréquent. Les voitures à côté de la nôtre sont fouillées jusqu'au moindre détail. On est étonné de voir ce qu'ils sortent des coffres des voitures. Ils commencent à nous questionner. Je vois Gilles de plus en plus nerveux. Ça fait un an qu'on est non stop contrôlés, plusieurs fois par jour, qu'on nous pose les mêmes questions, ...  Ils décident de sortir nos valises. Restons calmes. Finalement, ils les passeront sous rayons X. On attendra encore une dizaine de minutes. Ils finiront par nous lâcher. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai repensé au film "Les Miller, une famille en herbe".

 

Après deux heures trente, nous arrivons dans notre ville étape de Baoshan. L'accueil de l'hôtel est non chaleureux avec les tests covid exigés alors que non obligatoires. On respire, on se calme. On se balade dans la grande ville qui n'est pas très charmante. Gilles restera pendant 45 minutes pendu à son téléphone, à cinquante mètres de nous. Bizarre ... Finalement, on trouve un petit snack pour manger, on joue un jeu de société avec les petits. Vivement demain, la journée sera meilleure ! Après la pluie, le beau temps !

 

Et effectivement, la troisième journée s'annonce sous les meilleures augures. Nous visitons le Temple du Bouddha de Jade. Nous nous promenons entre les différents pavillons avec leurs toits colorés, admirons la vue impressionnante sur Baoshan. Nous sommes sortis de nos explorations par un homme criant et des enfants répétant : YI, ER, SAN, SI,  ... (1,2, 3, 4 en chinois). En fait, c'est une école. Les élèves marchent et courent pour leur gymnastique quotidienne. C'est assez militaire. Après, nos enfants souhaitent aller, par les petits chemins de forêt, jusqu'au sommet. Nous nous retrouvons dans un parc avec les traditionnels gymnastes et des paons majestueux. Ensuite, nous prenons la voiture pour quatre petites heures de route vers le village de Nuodeng. Le trajet est magnifique. Nous découvrons la Vallée de Yunlong. A certains moments, le fleuve est vert, à d'autres rouge. Les montagnes sont splendides. On est en pleine nature. Les routes sont sinueuses mais praticables. Des fleurs bordent les chemins. Nous passons par des villages, les personnes portent leurs habits traditionnels. Il faut savoir que le Yunnan est réputé pour sa diversité en matière de beauté des paysages mais également sur le plan culturel. En Chine, il y a 56 minorités ethniques. Plus de la moitié sont représentées dans cette province. Vous pouvez vous imaginer la diversité des langues, coutumes et costumes.

 

Nous approchons de Nuodeng (2200 mètres d'altitude). Posé à flanc de montagnes, le village est inaccessible aux véhicules motorisés. On avait prévu le coup en ne prenant que des sacs à dos pour notre nuit. Les paysans transportent les charges à dos de mules sur les escaliers en pierre. Arnaud est heureux de pouvoir monter à dos d'âne dans ce "village vieux de mille ans". Nuodeng regroupe la plus forte concentration de la minorité Bai. Les maisons traditionnelles en bois et terre cuite sont bien préservées. Les portes sont magnifiquement sculptées. Les routes étroites. Il n'y a aucun magasin de souvenirs, juste quelques petites guesthouses accueillantes mais aussi des marchands de jambon ... Ce village, situé sur la Route du thé et des chevaux, a bâti sa richesse grâce au commerce du sel. Il y avait plusieurs puits de sel qui pouvaient avoir une profondeur de 21 mètres. Cet or blanc était leur monnaie pour les échanges contre le thé ou les chevaux. Bien moins connue que la Route de la Soie, mais importante pour le commerce et la circulation des idées et des peuples, la Route du thé et des chevaux (Chamagudao) reliait le Sud-Ouest de la Chine à l'Inde. Elle traversait le Laos, Yunnan, Sichuan, le Népal, la Birmanie pour terminer en Inde.

 

Dès le départ, nous avons été charmés par ce village pittoresque. L'accueil de nos hôtes est chaleureux. Je vous conseille cette Fu Jia Liu Fang guesthouse. Après avoir bu un thé, nous partons à la découverte des environs. Pendant deux heures, nous empruntons les chemins de terre rouge à la découverte de la nature : cactus, fleurs, végétations luxuriantes. Les enfants en redemandent : "On va encore plus haut, on va encore plus loin". A cinq heures, Gilles a encore un coup de fil pour le boulot. Du coup, le triple A joue au jeu des colonnes et se fait ses plans (bonnes résolutions) pour 2021. Car, je ne sais plus si je vous l'avais dit mais fin novembre, on nous a annoncé qu'on restait en Chine jusque juin 2022. On discute à nous trois et on regarde Gilles sur l'autre montagne. On est seuls et paisibles. Il fait calme. Un moment suspendu, lovés dans les montagnes. On redescend dans le village et on se perd dans toutes les petites ruelles. Se perdre, un autre moyen de découvrir !

 

A notre retour, c'est la surprise dans la cour. Une vingtaine de cuisses de cochons noirs sont disposées à même le sol. Après discussion, on nous informe qu'aujourd'hui, ils vont les saler pour en faire le traditionnel et très réputé jambon du Nuodeng. Après un petit coup de fil à mes parents qui se tracassent de ne pas voir beaucoup Gilles : "Oui, notre couple va bien et il n'a pas rencontré une Chinese girl (joke). Oui, il a reçu plusieurs coups de fil chaque fois que vous téléphonez ..." Tout cela sur le ton de la plaisanterie, of course. On s'installe dans la cour pour prendre un verre de vin rouge. Je lui explique l'appel de mes parents et là, Gilles me dit tout de go : "Chou, j'ai un truc à t'annoncer !". Je deviens livide. "On part finalement dans six mois et non en juillet 2022 ! J'ai un nouveau job en Belgique et quelqu'un est intéressé à venir en Chine". OUFTI : la montagne russe des sentiments. En fait, son boss lui a annoncé la veille. Raison pour laquelle il était un peu tracassé et qu'il n'a pas dormi la nuit. Bref, après quelques larmes de bonheur et de tristesse aussi. On a discuté un peu et on s'est dit qu'on analyserait cela après nos vacances. L'objectif étant de continuer à vivre à 100 % cette aventure chinoise et nos vacances en famille. 

 

Après cette nouvelle imprévue, nous allons dans la cour pour voir les artisans préparer leurs mets. Pendant toute la fin de journée et soirée, le spécialiste va masser tendrement les jambons pour faire sortir l'eau. Ensuite, il les enduit de sel de Nuodeng reconnu pour sa teneur en potassium. Ils seront pendus et n'en sortiront que trois années plus tard. Après un repas délicieux avec le sourire de notre hôte qui n'arrêtait pas de ramener des pommes de terre et de l'excellent jambon, nous avons passé la soirée au coin du feu. Quelle ambiance magique ! Le fils des propriétaire nous a concocté des babas cuits au feu en dessert. Le ciel est tout étoilé, les enfants heureux et nous avons le sourire jusqu'au oreilles. Comme dirait Lou Reed : " Just a perfect day, problems all left alone, ... Oh, it's such a perfect day. I am glad I spent it with you ... You are going to reap just what you sow" . Je pense que j'ai déjà partagé cette chanson mais je l'adore (sélection mariage ♥️). Après cette magnifique journée, j'ai mal dormi en pensant aux 7 prochains mois mais demain, ça ira mieux 😃 Que les vacances continuent  !

 

Le matin, nous avons eu la chance de visiter le petit musée de  notre guesthouse. La propriétaire nous a montré les photos, objets, les écrits de sa famille spécialisée dans le sel. Nous quittons Nuodeng avec beaucoup de souvenirs. Je ne peux que vous le conseiller.

 

A bientôt pour la suite de notre voyage à la découverte du Yunnan et de ses magnifiques paysages. 

 

PS : Cet article a été écrit aux sons des conférences et/ou des cours en ligne de mes hommes. Même si ce n'est pas de la musique, c'est assez enrichissant !

 

Télécharger
Star system
D7A70F6B-1851-422B-AF91-27745E300B25_2_0
Format Video QuickTime 43.0 MB
Télécharger
1, 2, 3 ... YI, ER, SAN ... gym matinale
E1ED2BA0-501D-4440-8374-12EC9832DCB0.mov
Format Video QuickTime 65.6 MB
Télécharger
Un petit massage ?
6612E34C-A297-4102-A60C-FF79D1E81F23.mov
Format Video QuickTime 44.8 MB
Télécharger
C'est bon ça ! Dans le cochon, tout bon !
C8B34953-471C-4CEC-B815-4141A4697829.mov
Format Video QuickTime 53.5 MB
3 commentaires

Walking in my shoes

Je me rends compte que je n'ai pas encore dédié un article à nos balades pékinoises. Pourtant, nous perdre dans la mégapole est une de nos activités favorites. Plongez avec nous dans cette atmosphère typique !

 

Etant bloqués en Chine depuis janvier, nous gardons le moral et essayons de profiter des beaux jours ... Enfin, je veux dire du ciel bleu car les températures ont plongé en dessous de zéro depuis quelques semaines. A Pékin, on ne compte plus de cas locaux de Covid 19 (transmissions locales du virus) depuis 130 jours consécutifs. Pour rappel, entrer en Chine est interdit à de nombreux pays dont la Belgique ; les quarantaines extra strictes dans des hôtels dédiés sont toujours d'application. On regarde ces statistiques avec beaucoup de philosophie car nous savons que si de nouveaux cas apparaissent (comme dans certaines villes avec des origines diverses et variées provenant de saumon ou viande congelée ou encore de bagages, ...), ce sera de nouveau des lockdowns, des tests massifs, des écoles fermées, des mesures encore plus strictes ... même avec seulement 5 malades. Bref, on essaie de rester positifs (sans jeu de mot aucun 😃). On conserve notre phrase de 2020 : "On verra" et on vit au jour le jour. Nos familles en Belgique sont en forme ce qui simplifie les choses. Nous ne pouvons que nous réjouir de les voir en juin 2021 après 18 mois de relations virtuelles. Nous pensons fort à vous et espérons que vous allez bien. Ces derniers mois, nous avons redécouvert Pékin à pied. Voici un petit résumé de quelques balades réalisées depuis la fin de l'été. 

 

Fin août, après un passage express au temple du fake (Pearl Market), nous avons mis les voiles sur le Temple du Ciel (Tian Tan, Temple of Heaven). Situé au Sud-Est de la place Tian An Men, au coeur d'un parc boisé de 276 hectares, le Temple du Ciel est un ensemble de bâtiments dédiés au culte et le reflet de la cosmogonie chinoise (et/ou cosmologie. Ces deux termes bien que différents sont utilisés dans les articles parcourus. Si une bonne âme peut m'aider à trancher pour le bon terme, je suis preneuse 😃 !). On y retrouve l'opposition entre le Yin et le Yang, entre le ciel et la terre et beaucoup de symboliques avec les chiffres. C'est ici que l'Empereur venait louer le Ciel pour favoriser la moisson ou solliciter la clémence divine. Ce temple est une passerelle vers le monde céleste ... Comme la première fois, en octobre 2018, nous avons d'abord passé une petite heure à observer les gymnastes. En Chine, les parcs mais aussi certaines ruelles sont équipés de matériels sportifs où de nombreux seniors se rassemblent chaque jour pour s'adonner à leur sport. Nous sommes chaque fois impressionnés par leurs prouesses et leur souplesse ... sachant que Gilles et moi sommes incapables de toucher le bout de nos pieds avec nos mains (jambes tendues bien sûr).  Entre les spécialistes des barres parallèles ou des automassages, une atmosphère tranquille se dégage. Les enfants apprécient toujours ces moments. Ensuite, nous arpentons les allées à l'ombre des cyprès. Certains ont plus de 800 ans. Nous observons la danse des écureuils qui sautent d'une branche à l'autre. De nombreux bâtiments sont à visiter dans ce parc mais, cette fois-ci, nous nous sommes concentrés sur l'icône de Pékin, Qinian Dian. Construit en 1420 (reconstruit à l'identique en 1889), ce lieu est l'un des plus visités de la capitale. C'est une prouesse architecturale en bois. Coiffé d'un triple toit aux tuiles vernissées (pour les acheter, rendez-vous à Beijing Tong Construction Materiel) soutenu sans clou ni ciment par des piliers de bois, ce bâtiment mesure plus de 38 mètres de haut et 30 mètres de diamètre. C'est un modèle d'harmonie et d'équilibre. Les couleurs se marient à merveille. La rotonde est posée sur une triple terrasse circulaire en marbre blanc. L'ensemble est disposé sur une plateforme carrée. Cela reflète la conception antique de l'univers que le ciel est rond et la terre carrée. Vous pouvez observer les fameuses dragons-gargouilles décorant les balustrades des terrasses. Jetez un coup d'oeil à l'intérieur (après avoir joué des mains, des coudes et des pieds) pour observer l'architecture impressionnante de ce monument. C’est un véritable joyau dans le centre de Pékin. Pour sortir, nous parcourons l'énorme chaussée (La Voie Sacrée) qui mène vers l'autel du Tertre circulaire où le chiffre neuf est le roi. On se balade encore un peu dans les allées tranquilles pour aller vers la sortie ouest et parcourir les hutong.

 

Comme vous le savez, les hutong, ce sont ces petites ruelles étroites qui forment un véritable labyrinthe. C'est un symbole de la capitale chinoise. Des centaines de maisons à un étage et des demeures historiques aux cours carrées abritent les Pékinois. Une véritable atmosphère de vie en communauté et d'hospitalité se dégage de ces petits villages en plein centre de la mégapole. Un contraste avec les bâtiments modernes et énormes centres commerciaux. Des milliers de Pékinois vivent dans ces humbles demeures partageant parfois les toilettes publiques. D'autres maisons sont de véritables joyaux et habitées par de riches Chinois. Elles sont souvent reconnaissables par leur porte en bois rouge entourée d'une paire de lions ou de tambours en pierre. La devanture vous permet de dire à qui vous avez affaire (hauts fonctionnaires, militaires). Tout est assez codé. Les maisons sont presque toutes orientées est-ouest pour que la porte principale soit face au sud et répondent aux exigences de l'art du Feng-shui. On aimerait pousser les portes et découvrir ces siheyuan (maisons traditionnelles à cours carrées). Certains ont fait l'objet de restaurations méticuleuses. Il est plaisant de se perdre au sens propre comme figuré dans ces ruelles où nous observons la vie quotidienne des habitants. Le linge sèche au soleil, certains jouent aux cartes ou au majong, d'autres préparent le repas, quelques uns font la sieste, les enfants jouent, les personnes se baladent en pyjama ou avec le Beijing bikini (à savoir le T-shirt retroussé au dessus du bidou), le coiffeur coupe les cheveux sur les trottoirs, ... Malheureusement, les hutong sont en voie de disparition. De nombreux quartiers ont déjà été démolis pour faire place aux habitations modernes. De 6000 ruelles dans les années 50 à un petit millier à ce jour ... De nombreuses restaurations sont en cours, donnant parfois un aspect plus triste à ce labyrinthe. Certains quartiers se parent de nouvelles façades de briques plates grises. Des hutong sont reconstruits en mode Disney Land. Mais malgré ces changements, c'est toujours un plaisir d'y aller et de vivre les mystères de Pékin. A pied ou à vélo, c'est un véritable plongeon dans la vie traditionnelle. Quelque chose m'étonne à chaque fois :  le silence. Nous sommes au centre d'une ville de 23 millions d'habitants et là, on entend les oiseaux chanter. C'est assez bluffant. 

 

Donc, revenons à nos moutons. Après avoir passé le Temple du ciel, nous avons déambulé dans les ruelles jusqu'à arriver sur la fameuse artère commerciale Qian men jie. Cette rue commerciale et piétonne est super touristique. Elle est située au sud de la Place Tian An Men. Vous y retrouverez de nombreux restaurants, magasins de souvenirs, petits musées, et le fameux tramway. Le plus gai, c'est de prendre les ruelles qui l'entourent et d'aller par exemple dans le hutong de Dashilanr ou encore dans la rue des calligraphes, Liulichang Dong Jie, découverte avec papy et mamy de Villers en mai 2019. Avec les enfants, nous n'y passons pas cette fois-ci car l'objectif final de la journée est d'acheter un GSM (oui, je sais que seuls les Belges utilisent ce terme 😃 ) pour Alexandre. Après le check point et interrogatoire plus poussé que pour les Chinois (QR code, visa, permis de travail et la fameuse question : depuis combien de temps êtes-vous en Chine ? ), nous pouvons accéder à l'hyper hyper centre de Pékin. En fait, nous longeons la place Tian An Men qui m'impressionne toujours autant par son côté brut, froid et hyper controlé. Nous finissons notre périple dans la Rue Wangfujing. Véritable temple des marques, des centres commerciaux en marbre à cinq étages, de superbes magasins de jouets, ... Au bout de la rue, Alexandre obtiendra son graal dans le magasin à la 🍏 ! Une belle sortie familiale avant la rentrée en secondaire. Bravo les gars, seize kilomètres au compteur (je pense que les trois premiers du Pearl Market sont un peu fake, n'est-ce pas Gilles? ).

 

Mi-septembre, nous repartions en balade le long de Sichahai (les lacs des dix monastères), ensemble regroupant les Lacs Qianhai, Houhai et Xihai. C'est une promenade agréable à toute saison. A partir de juin, les lacs se couvrent de fleurs de lotus. En hiver, on peut faire du patin à glace, du vélo et même de la chaise dessus : fous rires garantis pour petits et grands. Nous partons du Parc Beihai au Nord-Ouest de la Cité interdite. Cette fois-ci, nous ne sommes pas montés sur la stupa blanche mais avons été guidés par le son de la musique. De joyeux danseurs enchaînaient les pas sur des rythmes endiablés ! Quel plaisir de les admirer. Ils nous ont gentiment invités à les rejoindre mais nous avons décliné. Pour la première fois, nous avons visité le Jingxin Studio (Peaceful Heart Studio). C'est un ensemble de charmants bâtiments et jardins où le calme règne. Les tortues y ont la vie paisible. Nous avons continué vers le Nord, pris notre traditionnelle brochette de pommes de terre, fait la photo sur le pont du Lingot d'Argent et avons flâné le long du Lac Houhai. Là-bas, vous pouvez découvrir de magnifiques propriétés mais aussi et surtout vous plonger dans l'atmosphère pékinoise. Vous avez le choix entre les nageurs, les dessinateurs, les calligraphes, les spécialistes du lance-pierres, les gymnastes et les pongistes ! Ah, le ping-pong 🏓 ..., sport préféré de mon cher et tendre! Alexandre a fait un "cap ou pas cap" ! Le défi ? Jouer avec des Chinois. Défi relevé haut la main. Du coup, Gilles a également pratiqué sa prise porte-plume. En tout cas, la dame était très forte en défense. Un joyeux moment pour nous tous. Ensuite, nous nous sommes perdus dans les hutong proches de la Tour du Tambour et de la Tour de la Cloche. Nous avons fini dans un petit restaurant dans l'allée commerciale Nanluoguxiang. Arnaud n'ayant peur de rien tentera le Hell Boy burger, le plus piquant 🌶 On finira notre balade avec le chant électrique des cigales chinoises. Ce week-end sonne aussi la fin du home-schooling 😃 Après avoir joué les prolongations d'un mois en août, Alexandre et Arnaud ont retrouvé le chemin de l'école. Arnaud n'y avait plus mis les pieds depuis janvier 2020 ...

 

Après notre découverte d'Anhui et de Zhejiang, nous avions promis aux enfants de les amener au Madame Tussauds Beijing (Qian Men Jie). Accompagnés de Colombine, nous avons pris beaucoup de plaisir à voir nos enfants prendre la pause à côté de stars connues ou inconnues (surtout les Chinoises). Ils avaient repéré ce musée une semaine après leur arrivée à Pékin en 2018. Suite à de nombreuses demandes, c'était le bon moment et le bon âge pour le visiter. Malgré nos appréhensions, c'était très sympa et peu visité. Le contraste à la sortie était assez important. En effet, les rues étaient bondées suite à la Golden Week (et la tension plus forte pour la sécurité). Nous sommes vite repartis par les petits hutong de Dashilarn et Liulichang Dong Jie pour éviter les foules.

 

Par un beau jour d'automne, j'ai décidé de descendre seule au Ditan Park (Parc du Temple de la Terre) pour admirer les arbres aux couleurs chaudes. Il a été construit en 1530 comme un autel où les empereurs venaient faire des sacrifices pour avoir de bonnes récoltes. J'aime ce parc qui est fort vivant et populaire. Il y a toujours du monde, de l'ambiance, des chants, de la danse, des gymnastes, ... En cette période, il est célèbre pour ses gingkos aux feuilles dorées. Et si il y a un sport où les Chinois sont imbattables, c'est pour prendre des photos ! Ils ont toujours des pauses travaillées, connaissent leur meilleur profil, ... C'est tout un art ! En octobre et novembre, c'est la ruée vers les plus belles captures de feuilles. Partout, dans ou en dehors de la ville, les Chinois (et nous aussi) essayons de trouver les meilleurs spots pour admirer la nature changeante. L'année passée, on avait adoré le site de Hongluosi (Red Snail Temple) qui est un peu moins fréquenté que Fragrant Hills (Xianshan Park). Et bien sûr la Grande Muraille reste un must en automne 🍁 🍂  ! Bref, revenons à nos moutons. Je pense que j'ai flâné deux heures à observer, à faire des photos, à découvrir et aussi à m'émouvoir en écoutant l'orchestre. Je pense qu'il y a des jours où on aimerait tellement partager ces moments avec nos familles et amis belges que l'émotion monte facilement (même sur du André Rieu, non Strauss pardon 😃). Après ce passage d'émotive anonyme, je suis allée vers le Temple de Confucius et Temple des Lamas, toujours par les hutong sinon c'est moins comique. Pour trouver des petites boutiques et restaurants sympas, passez par Wudaoying Hutong. Si vous aimez la cuisine mexicaine, rendez-vous au Pebbles ! 

 

Initialement, je voulais faire un article court et comme d'habitude, je déborde ... Sorry les amis ! Cette fois-ci, je vous emmène avec Gilles mais sans enfants. En février 2019, pour ses 41 ans, je lui avais offert un bon pour une nuit ou pour être plus précis "un midi-midi". Ce terme utilisé par ma copine liégeoise Florence est tout à fait approprié. Une fois que tu as trouvé la bonne âme qui se charge des tes enfants, tu as juste 24 heures pour être cool en amoureux. En Belgique, on avait plein de baby-sitters avec nos familles et amis. Heureusement, ici, on a aussi trouvé des super personnes de confiance. Du coup, tout le monde est content. Parents ensemble et enfants chez leurs copains ; que demander de plus ! Bon, il aura fallu quasi deux années pour se trouver cette date mais on l'a fait ! Nous avons pris nos quartiers à l'hôtel boutique Orchid (Baochao Hutong) à deux pas des Tours de la Cloche et du Tambour. Nous avons fait tout le tour du Lac Houhai avec au bout, une vue imprenable sur les bâtiments modernes de Pékin au loin. Nous avons savouré un verre au bar Zone avec une musique jazz en fond sonore. Nous avons admiré la tombée de la nuit avant d'aller au restaurant Toast, juste parfait. J'avais prévu ensuite une balade nocturne avec petit concert au Modernista (qui vient de réouvrir après 8 mois) mais malheureusement, ce dernier a été annulé en dernière minute. Nous sommes donc allés au Soi Baochao où nous avons discuté avec le boss. Toujours intéressant de voir les opinions de personnalité haute en couleur. Etant devenus des quarantenaires très sages, nous étions au dodo à 23H00. Juste heureux de cette belle journée. Le matin, à 6H00 (non, je ne suis pas hyperactive 😊), j'étais sur la terrasse en train d'observer la vue sur les toits, de faire la rencontre de chats sauvages, d'apprécier le silence. Car comme expliqué au début, ce calme est impressionnant dans cette ville bouillonnante ! Bon, il est temps de repartir voir nos loulous. Un dernier arrêt pour admirer les personnes jouant au jianzi (jeu de pied avec volant à plume). Pour avoir essayé, on vous confirme que ce n'est pas évident. 

 

A notre retour, une énorme boîte arrivée de Belgique nous attend. Elle a un peu souffert dans le trajet, perdu quelques plumes mais quel sourire sur le visage d'Arnaud. Ses parrain, marraine et grands-parents ont pensé à son anniversaire. Quel plaisir de découvrir ensemble les petits trésors made in Belgique. Merci !

 

Bon, il est temps de vous quitter, de vous dire à très bientôt en 2021 après une année 2020 bien trop spéciale à notre goût. On pense fort à vous. Malgré le contexte, on vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année à vous et vos familles. Tout le meilleur pour la suite et keep in touch !

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures à Pékin,  sur la Grande Muraille et dans de nouvelles contrées chinoises. 

 

Gros bisous de nous quatre.

 

 La Back family

 

PS : si vous n'avez pas lu l'article de Nicolas Maréchal sur nos deux premières années en Chine. Rendez-vous sur le site de Boulettes Magazine ! Encore un grand merci Nico !

PS2 : heureusement, je n'ai pas écouté qu'André Rieu pour rédiger cet article ! Merci à Dave Gahan (et son déhanché légendaire) qui m'a accompagnée et m'a donné envie de choisir ce titre : Walking in my shoes ...

PS3 : Merci aux deux familles d'accueil (coréenne et allemande) pour notre "midi-midi"

Télécharger
Gym matinale - octobre 2018 !
255759D5-873D-4533-93A8-3809335E1D92.mov
Format Video QuickTime 65.6 MB
Télécharger
Let's dance
02B07CF2-1DE8-473C-A933-776A5B6A4D7B.mp4
Fichier Audio/Vidéo MP4 7.0 MB
Télécharger
Petite ambiance de Noël en dansant
FEB1EE45-0C62-4DCC-8781-127724749E8F.mov
Format Video QuickTime 38.3 MB
Télécharger
Ping-pong version prise porte-plume
21BED332-B3F9-49ED-B8CD-B9A1C268412C.mov
Format Video QuickTime 29.0 MB
Télécharger
lance-pierres le long du Lac Houhai
22E85310-EB23-4575-A764-75944B796D69.mov
Format Video QuickTime 20.4 MB
Télécharger
Concert au soleil. Non, ce n'est pas André Rieu mais Strauss !
E19ED4E4-D30E-4EC1-BB6F-697E36FFE566.mov
Format Video QuickTime 47.1 MB
Télécharger
Arnaud le sportif
91E8ECE5-DA6E-4A59-B66A-85236733AE68.mov
Format Video QuickTime 15.6 MB
Télécharger
Jianzi, le jeu de pied chinois
9B2E9FE4-3BC5-488B-919C-3FC53C671192.mov
Format Video QuickTime 30.2 MB
2 commentaires

Le lac

Après la région montagneuse et colorée d'Anhui, cap sur les lacs du Zhejiang. Prenez le large avec nous pour trois journées plus cool. Que vous le préfériez en poésie avec Alphonse de Lamartine ou en chanson avec Julien Doré, le lac ne vous laissera pas indifférent.

 

Après une petite heure de train à grande vitesse, nous changeons complètement de décor. Nous sommes accueillis par le coucher de soleil sur le Qiandao Hu dont la traduction est le Lac aux mille îles (Thousand Islands Lake). Il y aurait exactement 1078 îles verdoyantes de toutes tailles. Elles sont dispersées sur ce lac artificiel d'une superficie de 573 kilomètres carrés. Créé en 1959 pour la construction d'un barrage hydroélectrique, le lac possède des trésors cachés, enfouis sous les eaux ... En effet, des centaines de villes et villages ont été submergés lors de sa création ... les personnes relogées ailleurs. Parmi ces villes, deux cités impériales :  He Cheng et Shi Cheng (La Cité des Lions). Cette dernière a été créée sous la Dynastie des Han orientaux. A l'époque, elle comptait plus de 300.000 habitants. Elle se situe maintenant entre 26 et 40 mètres de profondeur. Les plongeurs peuvent y découvrir des vestiges impériaux magnifiquement conservés : portes d'entrées, arches, sculptures de lions et de dragons, ... N'étant pas plongeurs, voici un article avec quelques photos pour découvrir l'Atlantide chinois ! 

 

Nous avons encore un peu de route avant d'atteindre notre guesthouse Wastone (Shilin). Nous nous laissons bercer par le ronronnement de la voiture en observant les couleurs changer sur le lac. La nuit tombe vite et on s'enfonce dans la forêt sur une route sinueuse. On voulait du calme, on aura du calme. Notre logement est paumé au milieu des bois avec vue sur le lac. L'accueil est super chaleureux et l'endroit cosy. Quel bonheur pour les enfants de découvrir les magnifiques chiens et le toboggan intérieur. Nous passerons une belle soirée autour d'un délicieux repas. Le matin, nous décidons de prendre les kayaks. Direction ? L'inconnu ! Nous pagayons une petite heure en admirant les paysages. "Allez, je vous jure les enfants, on s'arrête après cette île-là, dans le fond". Et ça tombe bien, car sur cette île-là, il y a un promontoir. On y attachera nos kayaks. L'eau est étonnamment chaude alors que nous sommes le premier octobre. Du coup, on sautera  sans réfléchir dans le lac. Comme des gosses ! Quel plaisir de profiter de cet environnement paradisiaque avec nos enfants. On admirera le travail du pêcheur et le vol des aigles au dessus de nos têtes. "¨Ô Temps ! Suspends ton vol, et vous heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours" (de Lamartine). Et c'est ce qu'on fit : profiter !

 

Après un début d'après-midi détente (ce qui signifie lecture pour nous et bains/switch pour les enfants), on décide de bouger un peu à la recherche du coucher du soleil (qu'on n'a pu capturer la veille). Toute grande idée 😅! On demande à notre hôte s'il y a un endroit sympa en hauteur avec vue sur le lac. Il nous conseille de suivre la route (oui, oui, celle de la veille sinueuse) pendant trois kilomètres avant d'atteindre un village. A refaire ? Non ! Heureusement, il n'y avait pas beaucoup de circulation mais l'aventure scoute au bord de route, très peu pour moi. J'étais un chouïa stressée et c'est en mode Speedy Gonzales que j'ai tracé le chemin. Je me suis apaisée à l'entrée du village où c'était plus calme. Les habitants étaient assez étonnés de voir quatre blancs se balader. Pour eux, c'était le jour de la Fête Nationale et du Festival de la Mi-Automne ce qui implique de se rassembler en famille. Bon, finalement, après huit kilomètres, on a abandonné la vue et le coucher du soleil. Nous étions plus dans la plaine que sur les hauteurs. Mais comme on a dit aux enfants : "Ca fait du bien de marcher 😊". Il n'était bien sûr pas prévu de reprendre la route dans le noir car notre hôte venait nous rechercher en voiture. Bien vu ! C'est avec la chaleur des braseros, un film bien chinois et un bon repas que nous avons admiré la pleine lune du premier octobre. En tout cas, on a aimé ce lieu perdu, loin des bruits de la ville.

 

Pour le lendemain, nous n'avions pas prévu quelque chose de spécifique. Mais, April, notre agent de voyage nous a fait une petite surprise : une croisière sur le Lac Qiandao ! On avait un peu de réticence en se souvenant de notre expérience aux Philippines (Rivière Lobok) mais bon, l'attention était super sympa. Nous voilà donc embarqués sur le pont d'un bateau de plaisance. On n'est pas si nombreux malgré la Golden week et cela nous rassure. Nous naviguons à travers les îles verdoyantes. Le temps est splendide et le paysage magique. On s'arrête sur quelques îles aménagées à la chinoise : ponts en plastique les reliant, décorations un peu kitsch sur l'Ile de l'Amour (avec des cadenas, clés et non un ouvre-bouteille comme on le pensait. Blague à part, ça ressemble à un décapsuleur, Capitaine Haddock ? 😂), des piscines de poissons, ... Pendant notre croisière, on joue au jeu des sept familles belges. Alexandre et Arnaud adorent car cela leur rappelle le plat pays (Belgitude ? Un peu, beaucoup ♥️). Le buffet biscuits/fruits fait aussi leur bonheur. Sur la dernière île, on prendra de la hauteur via les marches et non le téléphérique (pour le plus grand malheur d'Arnaud). Les larmes séchées, c'est avec beaucoup de bonheur que nous découvrons la vue sur le Lac. Le bleu entrecoupé de touches vertes. Féérique. Pour la descente, on optera pour la solution FUN : vive la luge d'été. On a tous bien rigolé (crié). Comme dit Gilles, "j'ai cru que j'allais sortir de la piste". Les larmes de crocodiles se sont transformées en fous rires. Sur le retour, on prendra encore mille photos de ce Lac aux mille îles. Merci April pour le cadeau !

 

 

Au revoir Qiandao Hu, bonjour Xi Hu ! Après deux heures de voiture, nous arrivons à Hangzhou et son fameux Lac de l'Ouest (Xi Hu - West Lake). Hangzhou est la capitale de la Province du Zhejiang. Dans le passé, elle était un des centres de négoce le plus important de Chine. De par sa position stratégique sur le Grand Canal, c'était une ville florissante drainant marchands, commerçants, fonctionnaires et lettrés. Marco Polo aurait été émerveillé par sa beauté et la nomma la Ville Céleste. Comme expliqué en 2019 lors de notre visite de Suzhou, un ancien proverbe chinois indique : "Au ciel, il y a le Paradis ; sur Terre, il y a Suzhou and Hangzhou". Ce qui a aussi attiré de nombreux peintres et poètes, c'est son Lac et sa mystérieuse origine (une légende ?). En fait, un dragon et un phénix trouvèrent une pierre précieuse. Ils la taillèrent pour obtenir finalement une magnifique perle. La Reine du Royaume Céleste, jalouse, tenta de voler ce trésor. Dans la bataille, la perle tomba du ciel et toucha la terre. Elle donna naissance à ce splendide Lac de l'Ouest. Le dragon et le phénix descendirent alors sur terre et se transformèrent en collines pour veiller sur le lac. Quintessence de la beauté classique chinoise, ce miroir continue à exercer sa magie. Entouré de collines verdoyantes avec au sommet des pagodes, bordés de chemins ombragés par les saules et parcouru par des bateaux glissant lentement sur les eaux, le Lac procure un sentiment de sérénité. 

 

Nos valises déposées, nous voilà partis pour découvrir le coucher du soleil sur le Lac et nous ne sommes pas les seuls. Ça nous change de notre escapade sur le Lac Qiandao. Cependant, par chance, on trouve un petit banc tranquille, parfait pour admirer la nature. En plus, le ciel est dégagé. Que demander de plus ! Après une heure trente d'évasion, les estomacs crient un peu. Gilles a réservé un restaurant australien. Après cinq jours de repas chinois du matin au soir, on a comme une petite envie d'exotisme. Désolé pour vous mais on n'a pas essayé la spécialité culinaire locale : la crevette décortiquée au thé vert Longjing. On se fera plutôt une bonne viande australienne (et pizza pour les enfants). Le restaurant est bien, le serveur, un jeune Soudanais très sympa. On passe une belle soirée. Après, on se fera un bain de foule dans la vieille ville et dans sa rue commerçante Hefang jie. Le quartier abrite de nombreux restaurants et boutiques : souvenirs, nourriture, bijoux (et le  fameux bruit des instruments pour les fabriquer - cf vidéo), maisons de thé, pharmacie ancestrale , ... C'est bruyant et animé. On s'attardera devant quelques boutiques dont un bar à shiba. Même concept que le bar à chats, sauf que ce sont des chiens shiba (Delphine, ma chère belle-soeur, il y a du potentiel !). Après la foule, nous rentrons tranquillement pour nous plonger dans les bras de Morphée. 

 

Le lendemain, nous avons décidé de nous balader autour du Lac (pour info, il fait quinze kilomètres de circonférence). Nous nous arrêtons pour observer les personnes plus âgées (mais pourtant tellement plus souples que nous) en pleine séance de Tai-chi avec sabre (Taichidao). Les gestes sont précis, calculés et maîtrisés. Impressionnant ! Nous croisons également quelques mariés en pleine séance photos. Pour info, les Chinois les font quelques semaines avant le mariage ... Il y a généralement pas mal de mise en scène. Une équipe "maquillage / accessoires" est souvent présente. C'est tout un art ! 

 

Vu le monde (et surtout les dizaines de minibus qui empruntent le même chemin que les piétons), la balade n'est pas si apaisante 😊 Cependant, on apprécie découvrir au loin les pagodes et les ponts à arches. Cela ajoute des couleurs aux allées bordées d'arbre et de fleurs. 

Nous approchons de la fameuse Pagode Leifeng, un des sites les plus visités de la ville. Initialement construite en 995, elle a été brulée par des pirates. Elle a aussi été prise d'assaut par les habitants qui, par superstition (protection contre les mauvais esprits et désir d'enfants), volaient ses briques. Comme vous vous en doutez, elle n'a pas tenu le coup. C'est en 1999 que le gouvernement a décidé de la reconstruire selon la méthode traditionnelle mais avec du moderne. Il y a même des escalators pour l'atteindre. Du haut de sa colline, elle est un élément clé du lac et semble veiller sur ses eaux tranquilles. Bon, vu le monde, nous avons skippé la montée de la pagode et sommes allés en face à la découverte du Temple Bouddhiste Jingci Temple. Ce paisible temple construit en 954 et entièrement restauré nous offre un véritable moment de zénitude. Balade entre les différents halls à la rencontre des statues menaçantes des Rois célestes mais aussi des Bouddhas du passé, du présent et du futur. Nous avons apprécié la vue sur les toits, la Pagode et le Lac en toile de fond. Nous sommes redescendus de notre petit nuage suite à un passage rapide dans la rue commerçante, toujours aussi bondée. Arnaud a enfin pu goûter ses fameuses boules de fumée. Il était content. L'après-midi, nous leur avions promis de plonger dans la piscine de l'hôtel. Les bonnets obligatoires noirs achetés, nous avons fait quelques mini longueurs mais pas de sous l'eau, car c'est interdit 🚫. Deux chaises de sauvetage pour une piscine de 12 mètres mais sans David et Pamela, dommage. On a beaucoup ri en tout cas. 

 

Fin de journée, Gilles et moi sommes allés au Lac, les enfants ayant leur dose ... Deux fois, c'est suffisant selon eux. Autres couleurs, nouvelle magie. Bref, il est quand même beau ce Lac de l'Ouest. Comme à notre habitude, nous avons clôturé nos vacances par un restaurant indien (on fait cela depuis notre voyage de noce). Voilà, il est temps de tourner la page et de reprendre le chemin de Pékin tout sourire (même le masque de l'hôtesse rit). 

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures chinoises. Nous ne pouvons malheureusement pas revenir à Noël en Belgique. On espère que vous allez bien ainsi que vos familles. On pense fort à vous ! Donnez-nous de vos nouvelles.

 

La Back family

 

PS : Le titre, Le Lac, m'est venu naturellement en pensant à mes études secondaires et à l'analyse du texte d'Alphonse de Lamartine. Il prend une autre dimension pour moi 25 ans plus tard. J'avais aussi la chanson de Julien Doré en tête mais c'est un peu moins intellectuel 😃 Ce texte a été aussi rédigé avec du Massive Attack, Archive, Gorillaz, The Good, the Bad and the Queen et Blur (c'est mon mois Damon Albarn).

 

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

...

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

 

(Extrait - Le lac, Alphonse de Lamartine)

 

Télécharger
Réveil zen
A06F6682-FBC6-437F-B9FF-B815A551E52E.mov
Format Video QuickTime 13.9 MB
Télécharger
Petits poissons rouges
97F9FB92-3405-42C5-BA23-159DE67834D2.mov
Format Video QuickTime 11.2 MB
Télécharger
Descente en luge
8C7010E9-3E86-469A-ADE7-2F14D6BE91B6.mov
Format Video QuickTime 22.3 MB
Télécharger
Coucher de soleil sur le Lac de l'Ouest - Hangzhou
3A53EE22-FF3C-43F9-B50D-1114FE6883EF.mov
Format Video QuickTime 27.6 MB
Télécharger
Vie nocturne à Hangzhou
356405AE-1B4C-48A9-A408-CEE06761F6D6.mov
Format Video QuickTime 59.4 MB
Télécharger
Street spirit
6B054A65-7F37-4BF4-8A64-9261CB4E867F.mov
Format Video QuickTime 14.0 MB
1 commentaires

Up on melancholy hill, there's a plastic tree. Are you here with me ?

Envie d'évasion, d'ascension, de montagnes, de villages, de mer de nuages, de paysages, de couleurs ... Avec en toile de fond la musique de Gorillaz, escaladez avec nous les splendeurs d'Anhui.

 

Située au centre-est de la Chine, Anhui est l'une des plus petites provinces de l'Empire du Milieu. Elle marque la frontière entre la Chine du Nord et du Sud. Considérée longtemps comme l'une des plus pauvres, elle a pu amorcer sa transition économique grâce à ses gisements de minerais et à des systèmes d'irrigation ingénieux qui ont permis le développement de l'agriculture. Ses larges plaines accueillent des cultures de riz, de maïs, de blé et de soja. Sur ses collines verdoyantes, ce sont les cultures en terrasse de thé qui dominent. Cette province est surtout renommée pour ses extraordinaires paysages dont les célèbres Montagnes Jaunes (Huangshan - Yellow Mountains), la montagne bouddhiste sacrée Jiǔ huá shān ou encore la taoïste Qíyūn Shān. Anhui attire aussi par ses villages séculaires du Huizhou à l'architecture typique (Xidi, Hongcun, ...). Fini le rouge et le gris, bienvenue au blanc et au noir. Les murs blanchis à la chaux sont surmontés par des pignons en forme de tête de cheval. L'objectif de ces séparations était d'arrêter la propagation des incendies à toute une rangée de maisons. A l'intérieur de ces bâtiments blancs au toit en tuiles noires, vous trouverez de magnifiques cours intérieures illuminées par des puits de lumière. En effet, c'est grâce aux ouvertures rectangulaires du toit et non aux étroites fenêtres que la luminosité naît. Il est important de lever les yeux pour admirer le travail de sculptures sur bois. Ces villages sont lovés au milieu des collines verdoyantes, non loin coule une rivière. Le décor est planté !

 

Nous avons passé quatre jours dans le sud-ouest d'Anhui. Nous avons choisi cette destination car les distances entre les sites sont proches. Ce voyage, nous devions le faire en mars avec mes parents accompagnés de Valérie et Vincent. Malheureusement, la vie en a voulu autrement ... Nous espérons les faire voyager à distance, et vous aussi. Nous pensons à vous ♥️ 🇧🇪♥️ ! 

 

Malgré un petit stress quelques heures avant notre départ, c'est avec des lettres supplémentaires justifiant notre bonne santé et notre non départ de la Chine depuis des lustres que nous avons pu prendre l'avion. Heureux de pouvoir nous évader dans une province inconnue pour la Golden week. Pour rappel, cette semaine de congé est celle de tous les Chinois. C'est l'occasion pour eux de voyager, de revoir leur famille et de fêter les 71 ans de la République Populaire de Chine. Elle tombait en même temps que la fête de la Mi-Automne appelée également la fête de la Lune. Cette dernière est également très importante car elle marque la fin des récoltes et le repos de la terre. Pour éviter les foules, nous sommes partis quelques jours plus tôt que les jours de congés nationaux.

 

Nous atterrissons à Tunxi, appelée également Huangshan City. Après une bonne nuit de sommeil (entrecoupée par les gros klaxons des trains) et un bain de compétition pour les petits, nous voilà prêts à marcher pour découvrir cette région. Notre guide, John (parlant anglais, français, mandarin ainsi que divers patois) nous explique les origines, le développement économique de la province. Nous sommes en route vers la montagne sacrée taoïste Qíyūn Shā(Mont aussi haut que les nuages - 585 mètres). La traversée du pont Dengfeng nous plonge déjà dans un panorama époustouflant. La rivière ainsi que le village avec ses maisons blanches et noires sont entourés de collines verdoyantes. Nous traversons les petites ruelles calmes et commençons l'ascension des nombreux escaliers. Il existe bien sûr un téléphérique mais on veut préparer nos gambettes aux prochains jours. Tels les pèlerins, nous découvrons les treize pavillons qui égrainent notre ascension d'une heure trente, à l'ombre des arbres. En chemin, un vieux monsieur souhaite nous soigner, nous longeons des champs de thé, nous nous émerveillons devant les vues, rencontrons de drôles d'insectes. Nous faisons la connaissance d'une dame très courageuse qui, suite au décès de son mari, a travaillé comme porteuse pour nourrir sa famille. C'est maintenant quelqu'un de connu dans la région suite à de nombreux passages à la télévision chinoise. Au sommet, nous arrivons à la billetterie et entrons sur le site. Les sentiers nous amènent dans des sanctuaires, des tombes, des petits temples établis dans des grottes et des niches creusées dans des falaises en grès rouge. Des phrases en caractères chinois sont gravées sur les parois. Un moment, nous prenons un sentier bordé d'arbres couverts de rubans rouges (les fameux voeux) ; au bout, une vue splendide sur le village perché de Qiyun et sur le pavillon doré. Nous nous baladons dans les ruelles accueillis par les sourires des locaux, admirons le travail d'un artiste croquant le paysage et on trouvera même l'empreinte d'un dinosaure ! John m'explique la théorie du Yin et du Yang ; les liens entre les cinq éléments (bois, feu, métal, eau, terre). Il nous montre des collines qui ressemblent à des éléphants, des mains, ... On prépare notre cerveau à l'imagination chinoise. Il est temps de redescendre. Nous empruntons un autre chemin et nous retrouvons au milieu de champs de tournesols et de fleurs orangées. Cette balade nature de dix kilomètres, loin des foules est une belle entrée en matière. 

 

Après un petit arrêt à l'hôtel, nous passerons la fin de l'après-midi et la soirée dans les vieilles rues de Tunxi. Nous flânerons dans les ruelles aux centaines de drapeaux chinois (fête nationale oblige) et aux dizaines de boutiques de souvenirs, de thés, d'ustensiles de calligraphie, de nourriture ... On admirera les belles façades en bois, la pharmacie, ... Nous testerons quelques spécialités mais ne tenterons pas le hairy tofu. Comme son nom anglais l'indique, il est chevelu ... Nous nous arrêterons dans la rue Zhongma Lu où les cafés et terrasses sont accueillantes. Nous prendrons un verre ou deux sur la terrasse du Sweet Time Café. Un moment, le regard de Gilles sera happé par un attroupement. En effet, de jolies demoiselles, aux tenues bien colorées (courtes ?) sont en train de faire un shooting pour le Club QUEEN ... Gilles se fera un plaisir de participer au petit film. Si vous y allez, dites-moi si un bon Liégeois se trouve sur les photos de ce Club étrange 😉Notre apéro terminé, nous mangerons les spécialités locales chez Meishi Renjia. Nos choix se sont avérés les bons et c'était top ! Fous-rires garantis avec nos enfants ! Pour le retour à l'hôtel, nous admirons Tunxi de nuit et achetons quelques provisions pour notre future escapade. 17 kilomètres dans les jambes, il est temps de se reposer avant nos deux journées sur le site le plus mythique et visité d'Anhui : Huangshan (Montagnes Jaunes - Yellow Mountains), spectaculaire parc naturel national.

 

C'est, munis de nos trois petits sacs à dos, que nous allons découvrir cette merveille reconnue par l'Unesco. Pour atteindre les sommets, trois options : prendre la voie de l'est pendant 7,5 km avec un dénivelé de 900 mètres ou la voie de l'ouest, plus belle mais aussi plus longue (15 km) ou le plus simple : le téléphérique. En préparant le voyage, nous avions pensé ne pas opter pour la solution facile. On avait en tête de monter par l'est et redescendre par l'ouest. En en discutant avec notre guide et les enfants, on a revu nos prétentions à la baisse et décidé de garder notre énergie pour les sommets. Nous voilà donc au pied de la montagne, à la gare de péage. On est déjà heureux car c'est vide, les lacets (barrière nadar) sont déserts. Ce site peut accueillir jusqu'à 50.000 personnes. Suite au Covid, c'est limité à 25.000. Lors de notre visite, il y avait moins de 4.000 visiteurs. So lucky (pas noir de monde comme on a pu voir sur de nombreuses vidéos et photos) ! Bien sûr, en tant qu'étranger, nous avons droit à nos contrôles privilégiés et poussés (avec appel à la police pour bien vérifier que le cachet du passeport est vrai. Non, nous n'avons pas quitté la Chine depuis le 2 février. Gilles doit chaque fois garder son calme avec cette question incessante mais bon, ...). On a nos sésames et pouvons prendre la première navette (il y en a plus de 100) qui nous amène au téléphérique. Après encore un mini contrôle, nous voilà dans la cabine prêts à entrer dans les nuages ... Car des nuages, il y en a ! On ne voit même plus les montagnes. Mais ce n'est pas grave, car justement, elle est réputée pour ses mers de nuages. C'est ce qui donne à l'endroit son côté mystique. Selon une affiche, il y a 258 jours brumeux sur l'année. Et nous, nous aurons eu tous les temps et le temps pour observer cette nature magnifique : brume, nuages, soleil, pluie, purée de pois, coucher de soleil ... Juste splendide ! Cette montagne a inspiré des générations de poètes et de peintres. Les pics granitiques recouverts ou non de pins de toutes tailles et formes avec en toile de fond les mers de nuages qui cachent les canyons. En tout cas, il faut avoir une bonne forme physique et des genoux d'aciers tant les chemins et escaliers sont nombreux. 

 

A la sortie du télésiège (Yuping cable car), nous empruntons un premier escalier et nous nous retrouvons un peu dans la foule. Tout le monde souhaite photographier un magnifique pin (Jade Screen Peak). On l'a immortalisé mais ce sera le premier de nos centaines de photos. Nous voilà donc partis à travers les chemins pour gravir les sommets et découvrir les pierres aux formes imagées : tortues, lions, poissons, pinceaux de calligraphe, dragons, singes,... Pour atteindre le Lotus Peak (le plus haut - 1864,8 m), nous passerons par des petites cavernes, monterons un escalier blanc qui semble nous emmener au paradis (Stairway to Heaven ?). Le fait que nous soyons complètement dans la brume intensifie ce sentiment de septième ciel. Au sommet, les Chinois attendent pour s'immortaliser près de la stèle. Nous continuerons vers les autres sommets (je vous les mets tous à la suite de l'autre) : Turtle Peak, Heavenly Sea, Xihai Terrace, Bright Summit, Flying Rock. Ce dernier est une pierre qui semble tenir toute seule, comme si elle volait. Nous avons été subjugués par ces paysages. A certains moments, nous étions dans la foule, à d'autres (très souvent) seuls au monde, comme perdus dans cette immensité. Les enfants ont adoré crier pour entendre leur écho sur la Xihai Terrace. On s'est amusé à deviner les noms des animaux. Nous avons été impressionnés par les porteurs qui gravissent ces escaliers avec des paquets pouvant atteindre 100 kilos. La peau tannée, souvent très minces, ils transportent leurs charges accrochées aux extrémités d'une perche. Ils amènent nourriture, eau ou encore matériaux de constructions. Il y a aussi des porteurs de chaises pour les personnes en difficulté mais nous n'avons vu personne utiliser ce moyen de transport contrairement à Qingcheng. Nous sommes restés longtemps à observer les paysages, à regarder les nuages danser et faire disparaître les pics. Des moments suspendus ! Au fur et à mesure de la journée, les couleurs changeaient pour se terminer sous les teintes roses et orangées du coucher de soleil, juste magique. A 17H30, nous atteindrons notre hôtel (Xihai Hotel), les jambes un peu tremblantes. Les petits auront marché onze kilomètres et gravi deux cent étages. Ils auront mérité d'un peu jouer aux jeux vidéos avant le repas. Les bras de Morphée nous serreront à 21H00.

 

Nous ne nous sommes pas levés à 5H00 comme le soleil car on voulait être en forme pour la suite de Huangshan mais aussi pour notre visite de Hongcun. Après un bon petit déjeuner, nous avons de nouveau arpenté les centaines de chemins. Voici notre parcours si vous y allez une fois : Xihai Hotel, Cloud Dispelling Pavilion, Grand Canyon of the West Sea (first ring), Lion Peak, Beginning to Believe Peak, White Goose Ridge. Malgré un départ sous les nuages, cela s'est vite dissipé et nous avons pu voir un autre visage des montagnes avec un ciel bleu ! Le fait d'y être en octobre est sympa grâce aux couleurs automnales. Selon John, on était super chanceux car on a vu la mer de nuages au Cloud Dispelling Pavilion. On a couru comme des enfants pour être au premier rang. Certains attendent pendant des heures pour ce moment. C'est impressionnant de voir ces nappes de brumes encerclant les montagnes et recouvrant les gouffres et vallées. Pour le canyon, nous avons fait la première boucle. Il y avait un peu plus de monde à la queue-leu-leu. Je n'ose pas imaginer avec des dizaines de milliers de personnes .... Nous avons marché sur un petit pont suspendu. Ame sensible ou sujette aux vertiges s'abstenir. Encore une dizaine de kilomètres dans ce labyrinthe avec des pauses Yoga (il y a encore du travail 😃), la découverte du fameux pinceau de calligraphe (Magic Brush with a Flower on the tip) et des milliers de pins et rochers défiant les lois de la pesanteur... Bref, deux journées magnifiques. Je ne vous promets pas de suivre le dicton chinois car nous aimerions encore gravir de nombreuses montagnes mais vu la difficulté à choisir nos photos, je vous le transmets : "Aucune montagne ne vaut le détour après un voyage au Mont Huangshan".

 

Notre prochaine destination est aussi prisée par les artistes que les spectaculaires Montagnes Jaunes. Et si vous êtes cinéphiles, vous reconnaîtrez peut-être le décor du célèbre film "Tigre et Dragon" (clin d'oeil à beau-papa). Bienvenue dans le village typique de Hongcun (douzième siècle - dynastie Song). Il s'agit d'un des villages les plus beaux et les mieux conservés de la Province d'Anhui. Du ciel, il a la forme d'un boeuf. Le corps est formé par les 150 maisons, la tête par la colline de Leigang et les pattes par les quatre ponts enjambant le canal du village. Je vous le disais plus haut, le Chinois est imaginatif ! Non, je plaisante. C'est un Maître en feng shui qui décida de lui donner cette forme. Une autre caractéristique est son système d'irrigation encore en activité. Le long des ruelles, vous trouverez des petits canaux d'eau. Nous nous sommes promenés dans ces étroites ruelles, avons admiré la réflexion des maisons sur le Lac de la Lune (Moon Lake) et apprécié le travail des jeunes peintres croquant le pont en pierre du Lac du Sud. Nous avons visité le Pavillon Chengzi, construit en 1855 par un riche marchand de sel. Il est composé de nombreuses pièces (même des petites pièces secrètes pour cacher les concubines) et de cours intérieures. John nous a expliqué la disposition des pièces, la place des femmes et des hommes sur les chaises (femme à droite because women are always right ! 😀), le fameux trio des Dieux Prestigieux Fú Lù Shòu (福禄寿 symboles du bonheur, de la prospérité et de la longévité - c'est tout ce qu'on vous souhaite !). Comme je l'ai expliqué plus haut, lever les yeux permet de découvrir des sculptures sur bois exceptionnelles représentant la nature, des scènes de vie, ... C'était très intéressant, même les enfants écoutaient attentivement. Après cette visite, nous avons mangé dans notre superbe guesthouse typique (Zhang Mansion). Les enfants ont adoré leur lit tatami, les chats, les oiseaux qui disent bonjour, ... Le cadre est magnifique avec les jardins et cours intérieures. Adresse à vous recommander ! Nous avons droit à un très bon repas typique excepté la fameuse patte de poulet (testé et non approuvé). Après un jeu des 7 familles belges endiablé, nous sommes allés écouter un concert dans un bar et découvrir le village illuminé. Le matin, avant de déjeuner, Gilles et moi avons refait le tour pour découvrir une autre luminosité (il y avait du soleil). Nous avons aussi visité l'ancienne école avec un énorme arbre au milieu de la cour de récréation. Le bleu du ciel donnait un autre effet miroir à ce village. Bref, on vous recommande d'y passer une petite journée.

 

Notre délicieux petit-déjeuner mangé, nous reprenons la route vers d'autres villages pittoresques. Afin de couper le trajet en deux, John nous propose de nous dégourdir les jambes et de passer à travers les champs de thé à Wangyuan. Nous traverserons une rivière par un pont du vent et de la pluie (un  peu semblable à ceux du Guizhou) et ferons la connaissance de villageois. Les enfants jouent avec le chien, cueillent quelques fleurs, cherchent des châtaignes, ... plaisirs simples. Nous arriverons fin de matinée dans les villages du Nord de Tunxi, moins touristiques. On est dans la Chine profonde. On le sent directement aux villageois et à leur travail de la terre. Les paysans passent dans les ruelles avec leur houe sur l'épaule, des groupes discutent à côté des étendues de riz qui sèchent, les dames nous accueillent dans leur cuisine pour montrer la préparation de leur repas, des chèvres se baladent. Bienvenue à Chengkan, village aux 3 allées et 99 ruelles, lové au milieu de huit collines et parcouru par des rivières. Le village  est conçu selon la théorie du fengshui et de la géomancie chinoise (visant à améliorer la qualité de vie en assurant une circulation de l'Energie cosmique). Nous avons d'abord admiré le plus grand temple des ancêtres Luo Dongshu. C'est un sanctuaire en bois comportant plusieurs cours. Celles-ci sont arborées d'odorants Ostmanthus jaunes et oranges. Les gravures sont intéressantes également et ce qui impressionne ici, ce sont les couleurs vives du dernier hall. Nous retrouvons également quelques maisons traditionnelles avec le puits de lumière dont la Yanyi Tang (3 niveaux et vieille de 600 ans). Après avoir traversé le village, que de couleurs devant ce grand lac recouvert de nénuphars. Tout autour, les paysans ont disposé le fruit de leur récolte : piments rouges, maïs, citrouilles, ... Nous sommes plongés dans le passé et le silence ambiant nous transporte complètement. On restera une heure, tranquille, au bord de l'étang à observer les oies et le pêcheur.

 

Nous reprendrons la route quelques minutes pour notre dernière visite dans cette province qui nous était inconnue il y a encore quelques mois. Nous découvrons les Sept Arches commémoratives de Tangyue. On appelait ces arches des paifangs qui sont des portiques de l'architecture chinoise classique. Ces dernières sont les mieux préservées et remarquables de la région. Elles ont été érigées pour commémorer un fait honorable d'une personne du village. Par exemple : la piété filiale, la fidélité, la charité,  la loyauté ou encore la chasteté après le deuil ... Chacune porte une histoire. Trois datent de la dynastie Ming et quatre de celle des Qing. C'est assez symétrique et symbolique. A quelques pas de là, nous avons aimé voir les préparatifs des paysans pour célébrer la fin des récoltes. Le monsieur moustachu en grains de riz, blés et piments est sympa ! Nous sommes allés voir un autre hall des ancêtres édictant les lois en cas de mauvais comportements. Au vu des conséquences, il vaut mieux rester sur le droit chemin ...

 

Après un bref passage dans un parc à bonsaï, il est temps de prendre le train à grande vitesse qui nous emmène vers la Province de Zhejiang. En tout cas, quel bonheur cela aurait été de vous avoir avec nous papa, maman, Valérie et Vincent ♥️ On espère vous avoir fait voyager à distance. On remercie John qui a été un guide extraordinaire.

 

Chers lectrices et lecteurs, nous pensons bien à vous en ces temps sombres. Prenez soin de vous et de vos proches.

 

A très bientôt pour d'autres aventures chinoises. 

 

Télécharger
Attention, Club Queen !
DA7A32A4-D3F7-4404-ADD6-405CBD37E423.mp4
Fichier Audio/Vidéo MP4 1.2 MB
Télécharger
Drôle d'écho - Yellow Mountains
1B15AF4A-2B6C-4990-B944-360B2B6679FE.mov
Format Video QuickTime 29.9 MB
Télécharger
Mer de nuages
64147E9F-4A94-43B7-9287-F49A33EDE5B6.mov
Format Video QuickTime 57.0 MB
Télécharger
Nuage en accélération !
55A0F2DB-8436-4408-A614-A0A49A3FFA47.mov
Format Video QuickTime 11.6 MB
Télécharger
Le mainate qui dit NI HAO
E2D4FCA6-FA10-4864-8560-5573C8DE2E37.mov
Format Video QuickTime 39.2 MB
6 commentaires

Red Hot Chilli Peppers

Les choses bougent sur Pékin. En juin, on passait du sourire aux larmes en quelques heures. Mais depuis le dernier article, on a la banane après notre évasion en Chine. 

 

Après avoir postposé et remanié de nombreuses fois notre voyage, nous avons pris l'avion le 23 juillet. Quelle joie de sortir de Pékin après six mois bloqués dans le district. Quel plaisir de découvrir deux nouvelles régions totalement différentes : le Sichuan et l'île d'Hainan. C'est donc avec nos cinq applications santé au vert, notre stock des masques ainsi que nos multiples papiers traduits en chinois et anglais que nous nous sommes envolés vers Chengdu, capitale du Sichuan (四川- Quatre Rivières). Elle est située au sud-ouest de la Chine. Les paysages sont particulièrement variés : terres fertiles, montagnes, bassins, rivières, lacs, ... Cette province particulièrement prospère a été éprouvée en mai 2008 par un séisme de magnitude huit qui a fait plus de 85.000 victimes. Mais depuis, la majorité des villes ont été reconstruites. Les habitants sont réputés pour leur joie de vivre. Ils aiment se réunir autour d'un thé (ou une bière) pour discuter, jouer aux cartes, ... On a ressenti une ambiance plus détendue qu'à Pékin ... Nous aurions dû y poser nos valises dix jours ... Cependant, la plupart des sites étant fermés aux étrangers de la province, nous nous sommes concentrés sur les musts touristiques en quatre jours et avons troqué les randos par le Club Med de Sanya 😊. Les grands espaces, les treks, les montagnes sacrées, ce sera pour la prochaine fois ! Préparez vos papilles aux épices et suivez nos premiers pas au pays des Pandas 🐼 .

 

Arrivés dans notre hôtel typiquement chinois à la décoration panda, le temps de poser nos valises, et hop, nous voilà partis à travers les petites ruelles "reconstituées à l'ancienne" (concept très à la mode en Chine 😊). De nombreux marchands, maisons de thé (élément essentiel de la vie sociale des Sichuanais), petits restaurants y sont présents. Avant notre découverte de l'opéra, nous nous arrêtons dans un bon restaurant végétarien (A lotus on the Water). Ce sera le début de nos découvertes culinaires. La cuisine du Sichuan est réputée pour son goût relevé et épicé. Les saveurs viennent des piments rouges 🌶 présents sous toutes les formes : séchés, en pâte, en poudre ou en huile. Le poivre de Sichuan (hua jiao), l'ail et le gingembre viennent en renfort ! L'association du piment et du poivre de Sichuan produit une saveur particulière baptisée "mala", qui signifie "engourdi brûlant". On peut vous dire qu'on a eu notre bouche anesthésiée quelques fois. Les Sichuanais mangeraient épicé pour mieux supporter le climat chaud et humide de la région. Selon la médecine chinoise, cela stimule le métabolisme et rétablit l'équilibre malmené par l'humidité ambiante. Et ça marche, en fin de repas, nous étions souvent rouge perlés 🥵 Il y aurait aussi de nombreuses vertus à manger "mala" : anti-obésité, anti-inflammatoire, antioxydant, ... Bien sûr, tout n'est pas toujours trop épicé mais, les Back ont joué le jeu à fond ! En quatre jours, nous avons opté une seule fois pour une autre cuisine. Laquelle ? Allemande ! Si, si, vous lisez bien ... comme une envie de Flammekueche pour apaiser nos palais. Donc, le premier soir, nous avons testé : nouilles Dan Dan, Kung Pao tofu (je le fais souvent en version poulet, aussi appelé gongbao chicken), baozi (pain vapeur) à remplir avec une petite préparation de champignons, haricots verts pimentés, ... Bref,  délicieux (et comme souvent ici, à prix démocratique).

 

Après cet interlude gastronomique, nous étions prêts pour l'Opéra du Sichuan, un des plus célèbres de Chine. Pendant le trajet, notre guide, Andie, nous a expliqué quelques parties du spectacle afin d'avoir une meilleure compréhension (vu le dialecte local). Les opéras chinois ne se limitent pas à la chanson. Art dramatique, comédie, danse, ombre chinoise, musique folklorique en groupe ou en solo, acrobatie, théâtre de marionnettes, cracheur de feu et le fameux Bian Lian y ont une place de choix. Nous voilà donc dans la maison de thé Shu Feng Ya Yun. Enorme salle illuminée par un plafond de lampions rouges. Andie nous informe qu'avant le show, nous pouvons choisir entre trois activités : théâtre de marionnettes, mini massage ou lavage des oreilles ... Arnaud optera pour le premier et apprendra quelques gestes spécifiques pour animer ces marionnettes en cuir très fin. Alex et moi en mode détente avec petit massage des épaules. Et Gilles se laissera laver les oreilles ... Attention, âmes sensibles s'abstenir ! C'est assez impressionnant. Nous avions déjà vu cela dans les rues de Yangshuo. Ici, les laveurs rôdaient aussi autour de notre hôtel, bien reconnaissables au bruit de l'entrechoquement de leurs outils.  A l'aide de longues tiges métalliques et une lampe frontale de spéléo, ils curent, massent l'intérieur et l'extérieur de l'oreille. Et mon cher et tendre s'est pris au jeu. J'étais contente d'entendre la note finale (voir vidéo). Bref, il était toute ouïe pour découvrir cette soirée haute en couleur. Ce spectacle vaut la peine d'être vu : éclectique et impressionnant. Rien n'est laissé au hasard : maquillages, costumes, musiques, ... On peut écrire des articles (des livres) entiers sur cet art. Je me limiterais à quelques mots sur les performances.

 

  • Danse et marionnette : un danseur articule une marionnette grâce à de longues tiges. C'était très émouvant de voir cet acteur se mouvoir si gracieusement avec cette jolie demoiselle. Les gestes sont fluides, les regards amoureux, ... on dirait un vrai couple. 
  • Musique folklorique : la musique est omniprésente. A l'arrière, plus de dix artistes avec des instruments traditionnels animent la soirée. Nous avons aussi eu droit à deux solistes. Le joueur très classe d'Ehru, sorte de violon rudimentaire à deux cordes qui nous a fait voyager. Le flutiste a marqué nos esprits (oreilles ?). Avec son suona aux sons aigus et forts, nous n'étions pas mécontents de le voir finir. Alors que mes voisins chinois en redemandaient. Choc des cultures ?
  • Ombres chinoises : un drap, une lumière et deux mains expertes suffisent à créer de multiples animaux animés : chiens, serpent gobant sa nourriture, hibou aux grands yeux. Top !
  • Comédie de la lampe ou l'histoire du couple où on comprend très vite qui tient la culotte 😃 : l'homme rentre tard après avoir bu et joué au jeu de cartes (Ça vous parle les Ping Ladies ?). Sa femme, pour le punir, décide de lui faire faire des acrobaties avec une lampe à huile allumée sur sa tête. Les expressions du pauvre mari sont extraordinaires. Beau jeu d'acteurs. Il paraît que les Sichuanaises ont un caractère fort. A voir comme les spectateurs regardaient leurs épouses, ça devait leur rappeler leur vie de tous les jours.
  • Opéra chanté : là, on n'a pas trop (du tout) compris l'histoire mais impressionnant de voir les différents personnages aux maquillages et costumes traditionnels se mouvoir à toute vitesse sur leur haut talon (plateforme serait plus adapté comme mot). Leurs habits permettent aux érudits d'identifier le sexe, le statut social et le caractère des personnages. 
  • Acrobatie : une troupe d'acrobates nous impressionne par leurs multiples cabrioles dans les airs. 
  • Bian lian : le clou du spectacle. C'est la magie du changement de visages. En une fraction de seconde, les acteurs changent de masques pour représenter différentes expressions et émotions. Par un simple balayage de la main ou un mouvement de tête, ils passent du sourire aux larmes. La technique requiert énormément de travail, de précision et de rapidité. Selon mes lectures, les plus expérimentés portent vingt-quatre masques et parviennent à en changer dix en moins de vingt secondes. Le secret se transmet de génération en génération depuis 300 ans. Les effets de lumière et cracheur de feu renforcent l'illusion.
  • and much more ...

Comme vous pouvez le constater, la soirée a été haute en couleurs. Allez au dodo car demain, journée en noir et blanc avec un peu de roux quand même 😃 

 

Il en resterait un peu plus de 1850 dans les montagnes situées aux confins du Sichuan, Gansu et Shaanxi ... Mais qui sont-ils ?  Ces fameux pandas géants qu'on aimerait serrer dans nos bras (enfin, surtout les petits de quelques mois). Nous en verrons quelques dizaines lors de notre balade au Chengdu Daxiongmao Fanyu Yanjiujidi (Centre d'élevage et d'étude du panda géant). Fondé en 1987 pour le sauvetage de six pandas géants, il compte maintenant plus de 100 représentants du trésor chinois. Cet énorme site ombragé permet de reconstituer au mieux leur habitat naturel.  Il est composé de nombreux enclos où le bambou est roi mais aussi d'un centre de recherche et d'élevage, d'un musée et de nurseries. Nous avons pu y voir un tout jeune bébé de quelques semaines. A leur naissance, il ressemble plus à une souris blanche (100 g pour 15 cm) qu'à un pandi-panda. Né aveugle et pas complètement formé, il atteint un poids de 20 kilos vers deux ans. Il peut peser jusqu'à 150 kilos à l'âge adulte. Ils sont très concentrés lorsqu'ils mangent leurs bambous. Saviez-vous qu'ils peuvent en ingurgiter jusqu'à 20 kilos par jour et passer quatorze heures à les mastiquer suite à leur faible capacité à assimiler la cellulose ? Bien que classé parmi les carnivores, il se nourrit à 99 % de végétaux ... Franchement, on a passé des heures à les regarder manger, mâcher, se mouvoir de manière si pataude ou simplement dormir. Car comme dit notre guide, c'est la vie rêvée du Sichuanais : dormir, manger, ... et pour la reproduction, il passera son tour ! D'un caractère solitaire et vu leur nombre limité, pas évident de rencontrer l'âme soeur. Encore faut-il tomber au bon moment car la période de fertilité ne dure que trois jours et une fois l'an. Le reste de la grossesse est aussi complexe. Ils ont intérêt à avoir les étoiles alignées.  Allez les Belges, soyons fiers, ceux de Pairi Daiza ont donné naissance à trois enfants (bon, certes en captivité). Hors Covid, il est possible de participer à des programmes pour les soigner ou visiter une autre réserve plus sauvage. Cependant, ce premier aperçu était extraordinaire. Les enfants ont aussi adoré les pandas roux, beaucoup plus actifs ! On peut vous conseiller d'y aller à la première heure car après, ils digèrent et sont moins enclins à bouger. Belle sortie au vert et instructive pour toute la famille.

 

Notre peluche panda géant déguisé en panda roux en cadeau, retour au centre ville et découverte des ruelles étroites, larges et croisées (Kuan Zhai Xiangzi) datant de la Dynastie Qing. Dans l'Allée large (Kuan), les nombreuses boutiques, hôtels raffinés, salons de thés traditionnels, auberges typiques vous offrent l'opportunité de vous plonger dans la vie populaire de l'ancien Chengdu. L'allée étroite (Zhai) représente la vie au ralenti et les loisirs avec ses cafés, ses commerces de détails, ses jardins. L'allée Jing est une zone multiculturelle et plus nocturne avec ses pubs et clubs. Elle représente le nouveau Chengdu. Nous avons découvert quelques cours intérieures et posé sur les murs à reliefs. Les boutiques sont charmantes ; les étals appétissants sauf les fameux snacks "têtes de lapin" qui sont un must de la cuisine de Chengdu. Là, on n'a pas testé 🐰. Par contre, notre petit resto de midi aux saveurs épicées était excellent (version non végétarienne des plats choisis la veille).

 

Après une petite pause à l'hôtel (lisez entre les lignes, le moment écran des enfants et des parents, soyons honnêtes !), nous décidons de visiter le Temple Wenshu (le Bodhisattva de la Sagesse et de l'Intelligence), école la plus importante du bouddhisme zen. Situé au nord de la ville, ce monastère est le plus grand et le mieux préservé de Chengdu. Véritable petit village bouddhiste dans la ville, il renferme des maisons de thé, restaurant végétarien, vendeurs d'encens, ... Pour le côté culturel, baladez-vous entre les différents pavillons, admirez les centaines de statues, peintures, calligraphies, ... Et surtout arrêtez-vous et observez ! Déambulez dans les jardins et attardez-vous devant les personnes pratiquant le Tai-chi ou le Qi Gong. Les plantes sont magnifiques, les plans d'eau remplis de poissons et tortues. Nous y retournerons deux jours après, sans enfants, pour le voir sous un grand ciel bleu. Pour finir cette journée, nous décidons de plonger dans un tout autre décor et atmosphère. Nous finirons au resto allemand Lenbach avec musique live, flammekueche, mètres de bières (pas pour nous of course 😊), magnifique papier peint et horloge de grand-mamy. Comme un saut dans une autre dimension !

 

Cap sur le Sud pour découvrir la statue de Maitreya, le Bouddha du futur. Rendez-vous à Leshan avec le plus haut bouddha en pierre du monde. Ses dimensions sont impressionnantes. Creusé à même la roche, il mesure 71 mètres de haut et 28 de large. Sa tête atteint les 15 mètres, sa coiffure contient 1021 "crolles". Ses oreilles, longues de 7 mètres, symbolisent la sagesse et l'abandon du matérialisme. Situé au confluent de trois rivières (Dadu, la Min et la Qingyile), ce Bouddha a été sculpté dans l'espoir de protéger les navires des courants meurtriers et d'éviter les inondations de la ville. Et ça a marché ! Est-ce grâce au Buddha ou suite aux rochers tombés dans la rivière permettant de combler certains trous dangereux ? Je vous laisse méditer sur la réponse.  Il a fallu 90 années pour le concevoir (713-803) sous l'initiative du moine Hai Tong. Le site sur lequel est situé le bouddha regorge de petites grottes, temples, ... Nous avons apprécié le temps passé sur place. Par contre, vu la file d'une heure trente, nous avons rebroussé chemin et n'avons pas fait le tour du Bouddha par l'escalier sinueux. Nous l'avons donc vu de haut et puis aussi de face grâce à la petite croisière. Cela nous a permis d'avoir une vue d'ensemble de cet édifice somptueux. Assis face à la rivière, il affiche un visage paisible et serein dans une symétrie parfaite. Il est protégé par ses deux gardiens. Les couleurs sont également impressionnantes : statue ocre entourée d'une forêt verdoyante. 

 

Initialement, nous aurions dû aller à la montagne sacrée d'Emei Shan directement après Leshan. Mais, comme indiqué au début, ce sera pour une autre fois. Nous sommes donc remontés vers Chengdu (et ses bouchons) pour une autre découverte, culinaire cette fois, avec le traditionnel hotpot (huo guo - feu marmite). Et on vous assure, c'est HOT HOT HOT 🌶 🌶 🌶. Rien qu'en rentrant dans le restaurant, ça piquait à la gorge et aux yeux. Et vous savez que tousser n'est pas la meilleure des choses à faire depuis quelques mois ... Cependant, nous n'avons eu que des sourires et des regards curieux à notre arrivée. Nous étions les seuls touristes du resto. Nous voilà donc avec la carte devant nous. Nous choisissons ce que nous connaissons et apprécions. On n'a pas vraiment la même sélection que nos voisins de table (intestins, cervelle, tripes, pattes de poulet, ...). Nous avons opté pour du boeuf pimenté (même pas peur), des tranches d'agneau, des pousses de  lotus, de la salade, des pommes de terre, ... Et on l'a joué petit en prenant le "yuanyangguo" (canard mandarin à deux couleurs), à savoir que notre marmite était divisée en deux avec un bouillon rouge épicé et un blanc à base de poulet plus soft. Quand ils l'amènent à table, c'est encore à l'état solide mais le bouillon se transforme vite en potion magique en faisant apparaître des piments entiers. A côté de cela, vous vous préparez une petite mixture à base d'huile de sésame, ail, coriandre, jeunes oignons. Comme une fondue, l'objectif est de faire cuire (à la baguette) les différents aliments dans le bouillon. Attention, c'est parti pour la pêche. Eh bien, c'était très bon. Pimenté mais délicieux. Avec cela, vous buvez du thé, eau chaude, bière ou encore bai jiu (alcool typiquement chinois, beurk). On a beaucoup apprécié cette soirée en famille. Autour de nous, les tables sont joyeuses. Les personnes se lèvent pour porter des toasts, le restaurant est plein, les serveurs très serviables, ... A conseiller.

 

Notre troisième journée sera ensoleillée et en pleine nature. Nous prenons la route vers le système d'irrigation de Dujiangyan. Ce système ingénieux (digue-dérivation-irrigation), construit entre 306 et 251 avant J-C, est l'oeuvre de Li Bing et de son fils Er Lang. La région était souvent frappée par d'importantes inondations et de fréquentes sécheresses suivant les saisons. Non touché par le tremblement de terre, il fonctionne toujours aujourd'hui.  Selon le site de l'Unesco, "il met à profit les caractéristiques topographiques et hydrologiques naturelles de la région pour résoudre les difficultés posées par le détournement des voies d'eau à des fins d'irrigation ainsi que par l'évacuation du limon, la prévention des inondations et le contrôle des débits fluviaux à l'aide de barrage. Il irrigue maintenant 668.700 hectares de terres arables". Après ce passage plus technique, on peut vous dire que l'environnement autour est splendide. Lové au milieu des montagnes, on a une vue magnifique sur la nature. Sur le site, des temples ont été construits à la gloire des concepteurs : Les Temple Erwang et Fulong. Belle balade ombragée dans un décor féérique. A la fin, on appréciera la petite rue commerçante qui nous fait penser à la Toscane ... Les enfants se laisseront tenter par de délicieux jiaozis. On passera sous le Pont couvert de Nanqiao, point de rendez-vous des locaux pour discuter et jouer au Majong au frais. Il s'agit d'un petit joyau coloré avec son architecture, ses fresques et calligraphies, ... avec une vue imprenable sur la rivière et les montagnes enneigées.

 

Avant le sport, nous engourdirons nos bouches avec des petites pommes de terre aux épices étranges. Comme un effet d'oeuf Milka pétillant ...  sauf que tu as l'impression d'avoir des fourmis rouges sur la langue. Gilles a quand même réussi à finir le plat 😃! Et les enfants ont bien aimé aussi. De vrais warriors du piment les petits Back ♥️Les voilà donc prêts à grimper la Montagne sacrée Qingcheng, berceau du Tao¨ïsme mais également décor film Kung Fu Panda 2 et 3 🐼 ! C'est là que le philosophe Zhang Ling fonda la doctrine du Taoïsme chinois. Le Mont Qingcheng, c'est aussi une chaîne montagneuse possédant 36 pics. Son point culminant est le Pic Laoxiao Ding (1260 mètres d'altitude), il nous faudra deux heures pour l'atteindre. En chemin, nous croiserons des temples, pagodes et pavillons dédiés aux différentes divinités taoïstes. La nature est magnifique : la forêt luxuriante (gingkos, pruniers, pins), les oiseaux gazouillant, les fleurs parfumées, ... De plus, les sentiers sont peu fréquentés. Nous retrouverons un peu plus de monde à la sortie du télésiège (nous avons opté pour le faire à la dure - Pauvres enfants 😃). Il reste encore quelques centaines de mètres avant d'atteindre le sommet. Les plus paresseux se feront emmener sur des hamacs par de courageux porteurs. Nous ferons encore quelques arrêts dans les différents temples, contemplant les couleurs, les fidèles, les statues avant d'atteindre le Pic et le Laojunge Temple avec sa pagode de trente-trois mètres de hauteur. Nous sommes chanceux et avons une vue dégagée sur les montagnes et la plaine. Les enfants sont fiers d'eux et nous aussi. On respire après ces quelques mois plus compliqués. On est simplement heureux d'être là. Andie, notre guide aussi. En six mois, c'est seulement la deuxième famille qu'elle anime. La situation a été très compliquée pour le secteur touristique. Espérons que la deuxième partie de 2020 soit meilleure. 

 

Pour le retour, on reprendra le télésiège, traverserons le lac par bateau et hop, en voiture Simone jusque Chengdu. On ira boire un verre dans un petit bar sympa. On mangera un petit bol de nouilles, les  fameux Dan Dan miantiao, dans un resto près de chez nous. Demain, on décolle vers une toute autre destination ! Fini les montagnes et les épices, la mer nous attend !

 

A très bientôt à Sanya. Je vous jure que le texte sera beaucoup plus concis 😂!

 

PS : Le titre fait référence au piment chilli 🌶  mais l'article a été écrit en écoutant les Red Hot Chili Peppers avec mon petit coup de coeur pour Road Trippin' :  "Let's got get lost, Let's got get lost" ... 

 

Télécharger
Lavage d'oreille
586BE593-7AC5-44CF-9057-470764A4D7AF.mp4
Fichier Audio/Vidéo MP4 2.5 MB
Télécharger
Il y a du mouvement sur la scène !
38C6E1D7-43A9-4447-A9B2-8F3B757316BC.mov
Format Video QuickTime 19.6 MB
Télécharger
Ombre chinoise
0515248D-5A5F-4FD1-8A98-66669E5A2F11.mov
Format Video QuickTime 27.5 MB
Télécharger
Suona, stop ou encore ?
3C83F594-63CA-4692-99F4-7367D787F1FB.mov
Format Video QuickTime 68.0 MB
Télécharger
Cracheur de feu
713D0E1C-1EA5-4F6C-BE98-22B9E211A2BD.mov
Format Video QuickTime 52.0 MB
Télécharger
Bian lian
C4023CAE-6429-4724-A96C-6C3F3D7D1B2A.mov
Format Video QuickTime 41.6 MB
Télécharger
panda géant et son arbre toboggan
20B06907-B087-4D21-B9F5-E833D10916C5.mov
Format Video QuickTime 51.4 MB
Télécharger
Panda roux, le préféré des loulous
84506195-DDCA-46D0-98AB-0FE3F7531052.mov
Format Video QuickTime 27.9 MB
6 commentaires

Illusions, illusions, qui s'en vont

Petit clin d'oeil au chanteur verviétois, Pierre Rapsat, pour illustrer notre état d'esprit du jour : "La grande roue ... Elle tourne, elle tourne. Et mes larmes de joie, qui coulent, qui coulent sont si amères. Pourquoi ? Illusions "

 

Le mois de juin commençait sur les chapeaux de roue à Pékin : 56 jours sans nouvelle infection, la Chine proclamait son glorieux combat contre le Covid-19. Nous, on parlait même de projets à plus de trois semaines (victoire) : reprise de l'école pour Alexandre, petites excursions, programmation de vacances en Chine (le deuil de notre retour en Belgique accompli), invitations à la maison, Gilles trois jours par semaine à Pékin suite à la fin du homeworking, atmosphère plus légère, ... Que demander de plus ? Juste que cela dure plus longtemps ! Nos espoirs se sont vite effondrés à cause d'une "planche à découper du saumon importé" : no comment !

 

Bref, retour à la case départ mais avec un autre état d'esprit : lassitude, tristesse, fatigue, scepticisme, impuissance, inconfort, frustration, résignation, ... bon, j'arrête 😅 Coup de massue, chateau de cartes effondré, grosse merde QUOI. A quelle sauce allons-nous être mangés cette fois-ci sachant que cela touche notre ville d'adoption et qu'on ne chipote pas avec LA Capitale ! Comme déjà indiqué dans les articles précédents, "sur base des chiffres officiels", Pékin a été très peu impacté contrairement à Wuhan. Début juin, on parlait d'environ 500 cas (soignés pour la majorité) et neuf décès sur les six derniers mois. Pour rappel, Pékin compte plus ou moins 22 millions d'habitants ... Je vous laisse faire les pourcentages. Comme je lisais dans un article du Soir, on ne peut peut-être pas parler de seconde vague ici vu qu'on n'en a pas vraiment eu une première.  

 

Le 11 juin recommençait donc la spirale infernale des mesures drastiques suite au cas du Marché de gros de Xinfadi (Rungis local approvisionnant les millions de Pékinois) : certains quartiers confinés (ici, ça veut dire : "Tu ne sors plus de chez toi". Un demi-million de Pékinois sont assignés à résidence), tests covid massifs (A ce jour, 8,3 millions d'échantillons prélevés), diminution du trafic aérien (qui était déjà à un niveau très très bas), fermeture sur-le-champ des écoles de Pékin, ... On parle d'une situation "extrêmement grave" (mot de la mairie de Pékin mais qui crée des débats quant à la traduction). Cependant, le nombre d'infections communiqué nous paraît minime par rapport aux autres pays. Pour vous donner une idée, nous avons eu deux pics le 13 et 14 juin avec 36 cas confirmés chaque jour. A l'heure actuelle, on reste dans les dizaines par jour (ce dimanche 28 juin, on parle de 4 cas). Le risque zéro, stratégie chinoise, nous semble utopique. Ici, on sort l'artillerie lourde mais on n'est pas dans le secret des dieux ... A méditer !

 

Dans notre vie de tous les jours, à Shunyi, on retrouve les mesures auxquelles nous étions déjà si bien habitués. Le plus compliqué a été pour moi d'annoncer la fin de l'école. Depuis le deux juin, Alexandre revoyait ses copains et professeurs. Il était heureux de tous les retrouver (malgré les contraintes obligatoires de sécurité). Son année se terminait le 19 juin à midi. Cependant, le mardi 16 juin, à 23h, une annonce du Gouvernement nous informe de la fermeture immédiate de toutes les écoles. Retour au homeschooling pour les deux jours et demi. Le mercredi, c'était la cérémonie de fin de primaire. Ils attendaient tous cela avec impatience. Finalement, elle aura eu lieu le jeudi de manière digitale. Bref, retour à la débrouille. Il aura quand même récupéré ses diplômes devant l'école. Franchement, nous trouvons que les enfants ont géré ces six mois de homeschooling avec beaucoup de patience et de bonne humeur. Nous sommes très fiers d'eux et de leurs progrès dans ces circonstances spéciales. Leurs bulletins sont excellents. Bravo les loulous et vive les vacances.

 

Ce qui est difficile pour nous, c'est l'incertitude. Demain, notre quartier peut-être bouclé sans préavis. Tu veux faire une visite dans le centre ou dans les campagnes, tu dois vérifier que tu ne passes pas dans une zone rouge sous peine d'avoir ton QR code en mode "tu ne peux plus accéder à rien pendant deux semaines". C'est assez impressionnant de voir également les villageois bloquer toutes les rues pour éviter le passage des étrangers au village. Tu veux aller dans une autre province ? On te demande des tests et/ou des quarantaines à ton arrivée là-bas. Donc, nos déplacements sont plus que restreints. Gilles ne peut de nouveau plus aller dans son entreprise. On a finalement postposé nos vacances (Sichuan et Hainan). On croise les doigts pour que cela ne s'éternise pas et voir des jours meilleurs. Illusion ?

 

Nous, on pense comme Annie Cordy (ma culture musicale est vaste 😂) : "Y a des hauts, Y a des bas, c'est toujours comme ça !" C'est vrai que j'aurais pu choisir ce cher Eicher : "J'avais des hauts. J'avais des bas. Je crois que j'en voulais trop. J'ai même eu, ce que je ne voulais pas ! " On se dit qu'il y a toujours pire que nous (santé, famille réunie, amour, amitié, job sont au RDV). Bref, on essaie de s'attacher au meilleur. `Et il y en a, un peu, beaucoup, passionnément ! C'est vrai qu'on a eu un gros "coup de mou" fin juin mais on reprend vie. La force tranquille du couple, des enfants tout sourire, une chouette bande de copains et nos familles en forme ! Donc, c'est avec plaisir que je vous partage en photos ces moments entre amis, ces découvertes en famille, ces repas, ces soirées d'au revoir (beaucoup quittent cette année 😥), ces sorties sportives, ... SANS sortir des sentiers battus of course (nos QR code santé et Health kit au vert, gage de notre "liberté contrôlée" !). 

 

Voici nos deux coups de coeur touristiques : la fabrique des tuiles vernissées (Beijing Tong Construction Material - Changping district) et les Gorges de Longqingxia. La première visite a été faite avec une dizaine de copines. Plaisir de se retrouver au milieu des campagnes et montagnes. Située au nord de Pékin, cette usine cache des milliers de trésors dans un vaste terrain vague. Mais quels trésors me direz-vous ? Des tuiles colorées, des animaux mythiques, des ateliers, ... Tout ce qui caractérise les toits traditionnels chinois. Quand vous viendrez à Pékin, n'hésitez pas à lever les yeux pour découvrir ces merveilles. Les animaux mythiques sont les protecteurs des temples et palais. Ils sont dix mais leur nombre (souvent impair) sur les toits varie en fonction de la puissance de celui qui vit en-dessous. Leur rôle initial était de favoriser le maintien du toit mais on y a vite ajouté un rôle symbolique. Par exemple : le phénix apporte le bonheur et la chance ; le singe empêche la foudre de tomber ; ... il y a aussi le dragon-lion, le dragon-poisson, un cheval céleste, une licorne. Je vous confie que j'ai encore un peu (beaucoup ?) de mal à les reconnaître. Nous nous sommes donc perdues au milieu de ces milliers de tuiles à chercher la perle rare. Bon, le plus simple, c'est de passer dans la petite boutique qui regorge de couleurs et idées. Mes acquisitions en photo !

 

Le dimanche 14 juin, malgré un climat stressant (et des fake news à la pelle), nous avons décidé de prendre le large et de visiter le site de Longqingxia (Nord-est de Yanqing, une heure trente de Pékin). Connu pour être le mini Harbin en hiver (sculptures sur glace), c'est un véritable havre de paix en été. Bon, avec le contexte, les sites sont désertés (peut-être le seul point positif de cette période trouble). Une fois passé le village artificiel méritant un petit rafraichissement, nous sommes prêts à rentrer dans la "gueule" du dragon jaune. A l'intérieur, un énorme escalator de 258 mètres vous emmène au barrage. Et là, vous découvrez vraiment la nature : les gorges, les montagnes, la rivière couleur jade, les rochers. Nous naviguons paisiblement en bateau et apprécions cette escapade avec un ciel bleu éclatant. Les enfants ne manquent pas l'appel de la tyrolienne. Arnaud, un peu stressé au moment de sauter, retrouve vite le sourire à côté de son frère. Alexandre aurait bien tenté le saut à l'élastique (trop jeune ouf !). Après un passage au Temple du Diamant, nous décidons de prendre de la hauteur pour atteindre celui de l'Illusion. J'ai surtout cru que Gilles allait faire disparaître Arnaud qui a pleuré toute la montée. Et vingt minutes, c'est long. Vive la fête des pères ! Les larmes séchées et les esprits remis en place, nous avons profité de cette vue imprenable sur les gorges. Retour au bateau et nous décidons d'emprunter le téléphérique tout en couleur pour monter au sommet : toujours plus loin, toujours plus haut ! Le premier temple est sympa avec sa cour intérieure et son arbre. Gilles et moi, on veut accéder au pic, of course. Cette fois-ci, c'est au tour d'Alex de nous tenir tête. Ahhh, s'ils pouvaient au moins râler au même moment. Après discussion, on arrivera à être tous les quatre près de l'arbre à voeux. La vue est extraordinaire sur les plaines et montagnes. Les quelques nuages tranchent le bleu du ciel. A 15h30, nos estomacs crient famine. Rien de mieux que de bonnes nouilles "panda" pour les sustenter 😂L'air de rien, ça nous a bien goûté. Pour couronner cette journée, les enfants redescendront en luge (comme à Télécoo quand j'étais petite). Cette sortie familiale est à recommander !

 

Comme je vous l'expliquais, cette période étrange nous a permis de resserrer des liens ou de découvrir de nouvelles amitiés (les petits aussi). Que ce soit par le biais du sport, de soirées jeux de carte (belote, poker, rikiki, le retour pour le plus grand plaisir de Gilles), de repas, des copains des petits, des  fêtes de départ, ... Cela permet de vivre avec plus de sérénité ces moments loin des nôtres. On nous a initiés au Spike ball. Il s'agit d'un sport inspiré par le volley-ball. Une des grandes différences est que le filet est au sol et prend la forme d'un petit trampoline. Deux équipes de deux joueurs se font des passes (maximum trois). Le but du jeu est de faire rebondir la balle sur le filet de façon à ce que l'équipe adverse ne soir pas capable de la retourner. Pour le mois de juillet, mon investissement sera un vélo de route afin de suivre Gilles ... Car si l'habit ne fait pas le moine, le vélo fait la vitesse. 

 

Début juin, nous avons eu l'occasion de rendre les invitations et d'avoir une fois quatorze invités en même temps ! YOUPI. Ça change des trente prévus en février (Soirée annulée faute Covid) mais c'était déjà un bon début. Du coup, nous avions préparé un petit blind test en leur demandant de nous transmettre deux chansons sur les thèmes : "Celle-là, je la chante" et "Sur celle-là, je danse". Et comme d'habitude, ça prend toujours (n'est-ce pas les pongistes belges ?) ! On a dû accepter les Sardines, le Capitaine Flamme ou encore An der Noordseeküste et son fameux bateau 😂mais vu l'ambiance, j'ai même apprécié (à dose homéopathique). Bref, c'était très gai et très bon grâce aux spécialités culinaires des invités. Et quel plaisir de voir ces sourires et de danser 😊

 

Alexandre et Arnaud sont heureux d'être en vacances et en vadrouille dans notre quartier. Arnaud me fait rire avec sa bande : des jumeaux chinois ainsi que sud-africains, un Turc-Allemand et des Brésiliens. Des fois, on ne le voit plus pendant quatre heures. D'autres fois, on a sept enfants de plus à la maison ... Lundi, ils s'étaient mis en tête de préparer de la limonade et de la vendre. Si je vous dis que le chiffre d'affaires a été au delà de nos espérances, vous nous croyez ? Alex est plus souvent avec une bande de Francophones et Coréens. En tout cas, c'est top pour eux car ils étaient tristes de ne pas revoir les cousins/cousines et amis belges. 

 

Voilà notre mois de juin a été chamboulé, une vraie montagne russe des sentiments ! Parti en force et retombé au milieu avec des secousses non prévisibles.  On garde le sourire même si des fois notre petit coeur saigne. On finit avec les mots de Pierrot : "Tous les rêves, tous les rêves que l'on a poursuivis. Tous les rêves, tous ces rêves pour un bel aujourd'hui. Et qui nous donnaient l'envie d'aller jusqu'au bout. A présent nous supplient de rester debout ... Il suffit d'une étincelle pour que tout à coup, ils reviennent de plus belle. Les rêves sont en nous,  les rêves sont en nous ..."

 

♥️ A très bientôt ♥️ 

 

LA BACK Family

 

Télécharger
Vive la tyrolienne. Suivez les petits Back !
A53E3CDC-211C-4DCA-979B-CE5B8D3F3035.mov
Format Video QuickTime 37.9 MB
Télécharger
Le spike ball, ça donne cela !
0D5F8B2F-A3DB-46A1-AB6F-8F46BEFBF09B.mov
Format Video QuickTime 30.5 MB
6 commentaires

Sunset Lover

Suite de nos aventures dans cet archipel de 7.107 îles ... Bienvenue au paradis des plongeurs et des plus beaux couchers de soleil !

 

C'est en écoutant "Petit Biscuit" (DJ belge) que je vous écris cet article en direct de ma cuisine pékinoise. En face de moi, deux loustics en mode break dans leur journée de home-learning ; dans le bureau, mon homme en home-working. Notre vie avant / après les Philippines a bien changé. Le Covid 19 (Coronavirus) est passé par ici ... Les règles de vie sont de plus en plus contraignantes, les prises de température fréquentes, les départs massifs et la date de reprise de l'école postposée à ... Aucune idée. On nous préviendra trois semaines avant afin de prendre nos dispositions pour les retours et les quarantaines. Ah la quarantaine ... Ce mot, je ne l'aurais jamais aussi souvent entendu ! 2020, année de mes quarante ans. 2020, année des quarantaines chinoises, en veux-tu, en voilà ! Quarante ans : la remise en question. On se refait le film de sa vie ... Bon, sur ce coup-là, j'avais déjà une longueur d'avance. Moi, je la vois joyeuse cette année même si elle ne commence pas sous un ciel clément. Ici, on devient philosophe. On se recrée des autres activités. On se découvre en tant que parents-professeurs et on se dit que sur ce coup-là, on ne s'était pas trompé de voie. On n'a jamais été si souvent à nous quatre mais finalement, on s'entend bien (ça vous étonne ?). On ressort les jeux de société, on crée de nouvelles amitiés, on rêve à de nouvelles destinations (Birmanie, Thaïlande, ...) et on se replonge dans nos photos. Ah, qu'est ce qu'on avait bon à BOHOL (Province de la Région des Visayas)! Allez, je vous y emmène !

 

La traversée "Camiguin-Bohol" avait un autre goût que la semaine précédente. Nos batteries rechargées à fond, une mer calme, une discussion sympathique avec des Français, le ciel bleu, une vue splendide sur les deux îles, des enfants sages, ... Arrivés, nous avons de nouveau fait un arrêt pour acheter des petits pains. L'employée nous reconnaît directement et nous renvoie son plus beau sourire. Les sandwichs sont délicieux, une véritable madeleine de Proust pour moi (cela me rappelle les "djidjip" de ma grand-maman).

 

Après une heure trente de route, nous arrivons à Amorita Resort situé sur l'île toute proche de Panglao. Superbe hôtel, accueil chaleureux et une vue à couper le souffle sur Alona Beach en direct de la piscine débordante. Que demander de plus ? Un bon cocktail ? Voeu réalisé directement 😃 Comme vous pouvez le deviner, notre première aprem fut zen, très zen, très très zen. 

 

Le 29 janvier, c'était le jour J pour Alexandre : onze ans déjà ! On lui avait concocté un petit tour de Bohol. Nous avons commencé par la statue commémorant le Pacte de sang (1565 - Blood Compact Monument) entre le chef de Bohol Rajah Sikatuna et le conquistador espagnol Miguel Lopez de Legazpi. Véritable traité international de la paix et de l'amitié scellé en buvant le sang de chacun. Après, nous avons visité l'Eglise Notre-Dame de l'Assomption endommagée suite au terrible tremblement de terre de 2013. Nous avons été accueilli par la messe du mercredi donnée pour les élèves du collège. On avait de nombreux yeux rivés sur nous. Nous avons été impressionnés par la grandeur et les couleurs de l'église.

 

La suite de la journée allait plaire à Alex qui avait mis son nouveau T-shirt : visite des tarsiers au Philippine Tarsier Sanctuary de Corella. Vous voyez ce que c'est ? Il s'agit du plus petit primate du monde (maximum seize centimètres) caractérisé par des yeux surdimensionnés (vous avez dit globuleux ?). Ces derniers prennent plus de place que son cerveau mais ne bougent pas. Heureusement, sa tête peut pivoter à 180 degrés. Il est malheureusement en voie de disparition. Animal nocturne, il se repose la journée et ne supporte pas le stress. C'est donc dans le silence que nous les avons observés. Ils étaient à un mètre de nous tous endormis (on en a vu quatre).  J'étais impressionnée par leurs longs doigts (enfin, tout est relatif 😊).

 

Le nom de notre prochaine visite devrait plaire aux gourmands : les Chocolate Hills. 1268 collines arrondies, d'une hauteur de trente à cinquante mètres, se succèdent à perte de vue. Elles prennent une couleur brun chocolat pendant la période sèche. Selon une légende, elles auraient été creusées par les larmes d'un géant suite à un chagrin d'amour. Un autre mythe parle d'une dispute de deux géants. Ceux-ci, en se battant, auraient mis un fameux bazar au paysage 😊 Pour les plus cartésiens, c'est un phénomène géologique unique (je vous laisse le découvrir par vous-même). C'est un endroit assez touristique et aménagé (magasins, terrains de quad, ...). Nous avons apprécié le panorama du haut du poste d'observation.

 

Après, nous avons pris notre envol comme de vrais papillons dans une petite ferme qui leur est consacrée. Pour mettre un point d'honneur à cette matinée, notre guide nous informe d'une croisière-repas sur la Rivière Lobok. Hum, hum. Déjà en arrivant, on se trouve dans un hall de gare, on doit patienter autour de nombreux touristes (tout ce qu'on essaie d'éviter depuis quelques jours). Et puis, on vient nous chercher pour partager la table d'un couple de Suisse-Allemand (sympa). On se retrouve autour d'un magnifique buffet (tout ce que j'aime) avec nos compatriotes chinois. Après une certaine appréhension, la croisière s'amuse quand même bien. Clou du spectacle : un happy birthday chanté par les musiciens et un énorme gâteau. Attention, effet Schtroumpf assuré. Vive les colorants ! Nos compagnons de croisière ont apprécié en tout cas ! A 14 heures, nos visites sont terminées. Nous avons joué, plongé, lu, découvert la présentation de l'hôtel sur Bohol, apprécié leurs cocktails offerts et surtout nous sommes tombés amoureux des couleurs du coucher du soleil 🌅. Le paradis ! Pour finir en beauté, Alex avait encore une petite surprise dans notre chambre. Anniversaire à Bohol, le top (entre nous, on espère qu'il s'en souviendra).

 

Réveil aux aurores et OUAWWW, le lever de soleil est splendide aussi !!! Aujourd'hui, journée sous le signe de la mer. Rien que notre balade pour atteindre le bateau, sous les couleurs rougeoyantes, les pieds dans l'eau, nous met la pêche. Nous avons rendez-vous avec les dauphins. Pour les atteindre, calme blanc (sans Nicole), une mer d'huile, un ciel magnifique et le silence ... Après notre rencontre furtive avec ces mammifères (on n'en a vu que cinq), cap sur Virgin Island. Pour y arriver, on sera accompagné de centaines d'étoiles de mer. La mer est translucide. Je me répète mais je n'ai jamais vu une mer si transparente ! Le batelier devra descendre quelques fois pour pousser le bateau, bloqué dans les cinquante centimètres d'eau. Et finalement, ce bandeau blanc long de ..., sans végétation (mensonge, il y a quelques mangroves), entouré d'une mer turquoise se présente devant nous. Personne à l'horizon ... On y restera une petite heure à observer les Bernard l’hermite, les étoiles de mer, les coquillages, ... Les petits dessinent dans le sable, nous, on profite, comme des gosses. En quittant l'île, on voit des petites bawettes s'installer, prêtes à recevoir le chaland. Allez-y tôt pour profiter de ce paradis blanc en solitaire.

 

Maintenant, c'est le moment snorkelling sur l'île de Balicasag. Nous montons dans un petit bateau de fortune  (Je ne vous dis pas comme nous devions être beaux à voir lors de nos essais pour remonter dedans à la force de nos bras).  Nous partons dans les fonds marins (où, je m'évade un peu trop) avec notre tuba et masque. Pour la première fois de notre vie, nous aurons la chance de voir des tortues de mer et de nager près d'elles. Pendant vingt minutes, nous en suivrons une. L'air de rien, elle nage vite. C'est marrant car elle a des habitants sur sa carapace. Elle se nourrit de méduses (ce qui nous arrange). On verra aussi de beaux poissons et coraux. Nous avons adoré cette sortie. Le retour en mer se passe en toute tranquillité.

 

Par contre, en ouvrant nos téléphones, nous découvrons des centaines de messages relatifs à l'évolution du Coronavirus. En une semaine, la situation s'est dégradée. On nous propose de rentrer directement des Philippines vers la Belgique. On nous informe que l'école n'ouvrira pas avant le 19 février (donc homelearning). Tout se chamboule dans nos têtes. On scrolle non stop pendant une heure. Les questions fusent. On remarque que les familles autour de nous sont dans la même situation. Que faire ? Quelle est la bonne solution ? On téléphone à ceux qui sont restés à Pékin pour sentir la température ... Pendant ce temps, nos enfants sont comme des poissons dans la piscine ! BREF, on décide de rentrer tous les quatre à Pékin et de profiter des dernières heures dans ce paradis.

 

Trois semaines plus tard, on est content d'avoir fait ce choix. Les enfants ont pris un rythme dans les études (et nous dans notre rôle de professeur). Gilles travaille de la maison aussi. Ces trois semaines nous ont permis de voir l'évolution de la crise et de réfléchir à la suite ...

 

Ouh, je m'égare encore une fois. Bon, après une nuit un peu perturbée (où tu deviens hypocondriaque : je n'ai pas de la fièvre ? Pas de difficultés respiratoires ?), nous sommes restés dans les environs d'Alona Beach. Recherche de masques (mais sans tuba) pour notre retour. Même aux Philippines, c'était rupture de stock ... On se baladera cool. Les enfants feront leur baptême de l'air en parachute ascensionnel. J'étais quand même contente quand ils sont revenus sur le bateau après trente minutes dans l'air. En tout cas, eux, ils ont adoré ! J'aurai bien aimé entendre leur conversation là-haut. Ils sont revenus avec un sourire jusqu'aux oreilles. Nous avons encore apprécié le magnifique coucher de soleil avec un air de musique lounge. En effet, le vendredi, c'était cocktail / DJ party avec vue à couper le souffle. Nous avons eu l'occasion de discuter et de partager un bon repas avec des Français de Shanghai. Très sympas et bizarrement dans le même trip que nous : tu pars ou tu pars pas ?

 

Voilà, les belles et bonnes choses ont parfois une fin ... Mais elles restent gravées ! Nous avons adoré ces douze jours aux Philippines. Même si la deuxième semaine était plus cool que nos vacances habituelles, cela nous a fait un bien fou ! Et on en redemande. 

 

A très bientôt pour de nouvelles aventures.

 

13 commentaires

Et chaque fois, les feuilles mortes te rappellent à mon souvenir ...

Petit retour sur les belles couleurs automnales lors de nos visites au Hongluo Si. Comme une envie de peps après la neige 😃 

 

Comme je vous l'avais peut-être déjà dit, cette année, je suis dans l'équipe pour organiser des sorties "culturelles" à l'école. Evelyne, une copine avait ce rôle et c'est un trio anglais - allemand - belge qui a pris sa relève : Nancy, Inken et moi-même. Depuis septembre, une fois par mois, nous emmenons les mamans et papas ... (Bon, je vous avoue que c'est moins fréquent) découvrir Pékin et ses environs. Après le Temple des Lamas et celui de Confucius (je m'attaquerai à un article à son sujet. J'attends la visite de mes parents pour le voir une cinquième fois 😂), le Ditan Park avec une initiation au Wujiquan (sorte de Tai-chi), nous avons décidé de prendre de la hauteur au Hong Luo Si (Red Snail Temple - Temple de l'Escargot Rouge : oufti, je deviens trilingue 🤣). Selon la légende locale, deux escargots géants habitaient à cet endroit. La nuit, ils émettaient une étrange lumière. Drôles de gastéropodes à coquilles ! Afin d'éviter la foule de Fragrant Hill, nous avons opté pour ce temple situé à 45 minutes de chez nous. Dans ce district, Huairou, vous pouvez également trouver la Grande Muraille de Mutianyu et le Lac Yanqi (et son fameux Sunrise Kempinski Hotel en forme de spirale).

 

Hongluo Si est l'un des plus anciens temples bouddhistes du Nord de la Chine. Construit sous la dynastie Jin (317-420), il a été maintes fois reconstruit. De nombreux moines étudièrent ici. Même si tout n'est pas d'époque, il est un terrain de jeu idéal pour une sortie familiale. D'une étendue de 800 hectares, c'est un endroit propice pour les balades en toutes saisons. Alliant nature et histoire, nous avons parcouru ce site avec plaisir. Il est connu pour son jardin aux 500 arhats ("être qui s'est libéré par ses mérites du cycle des existences conditionnées mais sans avoir atteint l'état de bouddha" - merci Larousse 😃). 500 statues d'Arhats aux expressions différentes et portant une cape rouge étaient éparpillées dans la forêt de pins proche du grand Bouddha. Je parle au passé car on ne les a pas vues ! En effet, le mystère règne ... Elles ont disparu il y a quelques mois et aucune information à ce sujet. Seuls les socles restent ... Bizarre mais bon. En vous baladant, vous pourrez rechercher votre signe du zodiaque car un chemin les présente tous. Je suis 🐒, et vous ? Vous passerez également dans une forêt de bambous (avec des faux pandas cachés).  Ensuite, deux points de vue s'offrent aux courageux.  Après avoir monté de nombreux escaliers, vous aurez une vue unique sur la plaine, les montagnes, les lacs, ... Pour les petits et grands enfants, vous pouvez même prendre un roller coaster. Sensation forte (ou non) garantie. En chemin, vous découvrirez différents temples, l'odeur de l'encens, des bandeaux rouges avec les souhaits écrits dessus et le clou du spectacle est le Hongluo Si temple en lui-même. Il s'agit d'une bâtiment avec cinq magnifiques cours intérieures, de grands halls où vous pouvez observer d'énormes statues de Bouddha et ses "disciples", ... et surtout deux splendides gingkos : un mâle et une femelle. Ces deux arbres ont plus de mille ans et mesurent au moins vingt mètres. Ils se rejoignent dans le ciel comme deux amoureux ♥️ Juste magique !

 

Magique et éphémère car la nature change vite. En effet, j'ai eu la chance d'y aller trois fois fin de l'année. Le six novembre, afin de mieux guider les mamans, nous avions prévu un repérage. Nous étions déjà émerveillées par les couleurs automnales. Cependant, le ciel couvert ne nous a pas permis d'avoir une vue à 360 degrés lors de notre ascension. Nous avons été interpellées par une statue d'un bouddha portant un petit garçon nu. En fait, les femmes viennent prier ici pour avoir un "petit homme". Mais, est-ce que cela marche ? Verdict en juin car Nancy m'a annoncé qu'elle était enceinte ce jour-là. Alors fille ou garçon ? Nous avons beaucoup rigolé sur la luge sur rail. Même s'ils informent que c'est "Made in Germany", tu es content d'arriver en bas. Mais le clou du spectacle a été le couple de gingkos aux couleurs chatoyantes. Les feuilles mortes transforment le sol en tapis d'or. Notre programme en tête, nous sommes revenues le lendemain à seize. Avec en prime, un ciel bleu et un soleil tapant. Quel changement ! Une vue extraordinaire, les couleurs qui ressortent encore plus. Bon, à certains moments l'ascension a été plus compliquée mais quelle récompense en observant la vue complètement dégagée (voyez la différence sur les photos). Après un petit pique-nique qui nous a révélé la nationalité de chacune : la Chinoise mange des nouilles, les Coréennes des sushis, les Belges/Allemandes des tartines et les Brésiliennes un sandwich de chez Jamaïca Blue 😊 Non, on ne tombe pas dans le stéréotypes mais l'assiette signifie beaucoup. On a bien rigolé sur l'attraction avec les cris de certaines mamans et pour finir en beauté, encore ces fameux gingkos avec la nage dans le tapis jaunes ou les lancés de feuilles. Carton plein pour cette sortie sportive / culturelle ! 

 

Fin décembre, comme vous vous en doutez, on y est retourné en famille, la veille de notre retour en Belgique. Nous avons découvert un nouveau chemin permettant de relier les deux sommets. Les enfants ont adoré marcher sur les pierres parsemées dans le lac, proches des deux statues d'escargot. Les trois garçons se sont amusés à lancer des sous dans une méga pièce trouée. Si cela passe, tu peux faire un voeux. Par contre, la grosse déception pour les petits a été la luge. Le conducteur n'arrêtait pas de freiner (contrairement au mois passé). On comprendra vite la raison. Il était à la recherche d'un sac à main qu'une Chinoise avait perdu lors de la descente juste avant nous. PFFFFFF !  On devra donc y retourner 😃 Qui vient avec ? Ah oui, les arbres jaunes sont maintenant roses ou rouges. Mais comment est-ce possible ? Les fausses feuilles sont arrivées. En hiver, afin d'avoir encore des couleurs, ils aiment bien décorer les arbres avec du fake 😊Vous aimez ?

 

Bon, après les feuilles mortes, la neige, la glace, on espère trouver le soleil dans cinq jours. Décollage pour notre nouvelle destination. Vous nous suivez aux Philippines ♥️ 🌋 ?

 

Mais d'ici là, on vous souhaite un bon Nouvel An Chinois. Bonne année du RAT. Et comme on dit ici : XIN NIAN KUAI LE 

 

 

PS : les premières photos sont relatives au Temple des Lamas, Confucius et Ditan Parc (début septembre et début octobre).

Télécharger
Suivez-nous sur le Roller Coaster ! HOUHOUHOU
23D0EB75-49F0-4012-9D81-C0E095B3595A.mp4
Fichier Audio/Vidéo MP4 88.0 MB
8 commentaires

Tombe la neige, tu ne viendras pas ce soir !

Et bien si, elle est venue ... Pour la troisième fois en deux mois, Pékin s'est doté d'un beau tapis blanc. Pour le plaisir des petits et des grands. 2020 commence bien et avec de bonnes nouvelles ♥️ 

 

Je vous laisse découvrir ce qui fait battre mon coeur à la fin de cet article mais avant, nous avions envie de partager nos dernières découvertes. Tout d'abord, je voudrais remercier nos familles et amis pour leur accueil : moments précieux, repas, apéros, musée, parc, cinéma, balade, marché de Noël, restaurants, fêtes, patinoire, école, messages, coups de fil, petit stress final avec nos passeports (n'est-ce pas Monsieur Back ?) ... Les deux semaines sont passées vite et nous sommes revenus remplis d'énergie. Je ne résiste pas à la tentation de vous montrer quelques photos de ces joyeusetés 😃 

 

De retour à Pékin, avec nos quatre valises, nos quatre sacs à dos et nos quatre kilos supplémentaires (vous avez dit enrobé ?), nous étions prêts pour le Réveillon. Grâce aux artisans spadois (Hazée et Muls), nous avons partagé une délicieuse raclette avec nos voisins belges : Nathalie, Fabrice, Alexandre et Antoine. Excellente et belle soirée. J'espère que la vôtre était au top ! Le programme du premier janvier était plus léger : grasse mat, resto chinois à la place de la choucroute puis nuit blanche ... Ah ce fameux jet lag (je me demande comment font les personnes en pause, business(wo)men, hôtesses l'air, stewards et Gilles pour habituer leurs corps à cela). Bon, il était temps de reprendre nos explorations chinoises. Nous avons donc opté pour une journée maman - enfants au Musée de la planification urbaine de Pékin (Beijing Planning Exhibition Hall). Situé à deux pas de la Place Tian An Men, celui-ci présente les mutations urbaines et architecturales qui ont rythmé le développement de la ville. Il permet de se rendre compte de l'évolution de cette mégalopole : des hutongs aux tours géantes. Belle manière également de mieux s'orienter et d'avoir une idée de la grandeur de certains bâtiments. Nous comprenons également que la Cité interdite est vraiment le coeur de Pékin. A travers des cartes, des photos, des maquettes, des reconstitutions de quartiers, nous découvrons le Pékin d'hier, d'aujourd'hui et de demain. La problématique environnementale est également abordée. Nous sommes restés longtemps autour de la maquette de plus de 300 mètres carrés. Avec les enfants, nous avons essayé de trouver, entre autres, notre maison en suivant les routes. Mais bon, vu qu'on habite au delà du cinquième ring, on était en dehors du bâtiment 😀Petite visite ludique d'une heure à vous conseiller (en plus, c'est gratuit). Petit hic mais c'est fréquent en Chine, les explications sont souvent en chinois. Ça change des expositions des Guillemins en quatre langues !

 

Après, nous avons arpenté les hutongs (découverts by night avec Gilles) du Sud de la Place Tian An Men : QianMen Dajie, Dashilar, Dazhalan, Liulichang Dongjie. Les enfants ont apprécié découvrir les petites boutiques, les pommes d'amour façon Beijing, les calligraphes, les bazars à tchinisses, ... Une belle journée qui a continué dans la bonne humeur avec un apéro blind test à la maison (on ne se change pas). 

 

Samedi matin, Gilles était motivé pour prendre l'air. Il avait envie de Grande Muraille Sauvage 😃 Après avoir oublié de nous réveiller, nous sommes partis avec notre pique-nique vers Huanghuacheng. Pour nous conduire, Ma Jie portait notre cadeau de Noël (petit clin d'oeil car il est souvent plus à jour que moi pour les résultats de matchs de foot belge ...).

 

Comme déjà expliqué en août, on est tombé amoureux de cette Merveille du Monde. Ce jour, elle nous a encore subjugués. Les photos parlent d'elle-même. Nous avons d'abord longé le barrage et son lac gelé, escaladé l'échelle et puis nous avons commencé à la suivre. Pour la première fois pour nous, elle portait sa parure blanche (au grand bonheur des petits pour les glissades). Cette portion du mur est magique car elle est peu fréquentée et est impressionnante par ses montées et descentes. Un véritable dragon. Cette fois-ci, nous avons un moment coupé à travers champs pour aller sur une partie encore plus sauvage avec les murs détruits, les pierres qui roulent et tout et tout. Eh bien, ça valait le coup. On voulait encore aller plus loin mais le ciel prenait ses couleurs du soir, la route plus dangereuse et l'heure avançant, nous avons été raisonnables. Arnaud, futur aventurier photographe, nous a impressionnés par sa manière de monter les pentes en courant. Bon, on va devoir l'imiter pour notre entrainement pour le semi-marathon 😀 

 

Le jour de la rentrée, les petits se sont réveillés avec une belle surprise. Tout était blanc pour reprendre le chemin de l'école. Du coup, les enfants avaient tous le sourire aux lèvres près des bus. Pour ma part, je devais enfourcher mon vélo pour aller au cours de chinois (et j'ai mon HSK2 en poche. Examen réussi, en route vers les caractères maintenant). Je peux vous dire que sur la neige, j'ai pris un peu plus de temps pour parcourir les six kilomètres mais c'était amusant. Peu de voitures roulaient, beaucoup étaient à l'arrêt spontanés ou forcés (accident), du coup j'étais quasi seule sur la glace. Cool ! 

 

Ah oui, j'oubliais la méga nouvelle. Mes parents ont commandé leurs passeports, ce qui signifie, si je lis bien entre les lignes, qu'ils sont au début des démarches administratives pour venir nous voir fin mars !!! YOUHOU YOUHOU ♥️ ♥️ ♥️ Vivement voir papa, maman et et et ... Oui, ils seront en plus accompagnés de ma grande soeur et mon beau-frère : Valérie et Vincent. C'est parti pour leur concocter des petites sorties asiatiques ! 

 

A très bientôt 

Télécharger
360 degrés, glissade et accent liégeois
EF3563A8-FC85-4BA5-A579-B90D94447EF1.mov
Format Video QuickTime 32.7 MB

Et, bien sûr un petit condensé des vacances en Belgique 🇧🇪 

7 commentaires

Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps ...

Ah cette chanson (clin d'oeil à mon frère Damien) ... Elle nous a accompagnés lors de notre traversée du désert de Badain Jaran !

 

De bon matin, nous avons quitté la foule des Rainbow Mountains, emprunté des routes rectilignes sans fin (surtout à 80 km/h) avec comme seul compagnon des chameaux ou moutons et surtout troqué notre van contre un 4X4 Toyota Prado. On a bien besoin de ce bolide pour découvrir la partir ouest de la Mongolie Intérieure. Avec Zhang Shifu, notre conducteur de compétition, nous allons explorer les dunes du troisième plus grand désert de Chine (49.000 km2). Et pas n'importe lesquelles ... En effet, ce sont les plus hautes de la planète : 500 mètres pour certaines, de véritables falaises ! Rien que cela 😊Et cerise sur le gâteau, ce désert regorge d'une centaine de lacs (eau douce ou salée) aux couleurs irréelles : bleu, vert, ocre, violet, ... Surprenant ! En réalité, Badain Jaran signifie "lacs mystérieux". Cette traduction prend tout son sens ici. Ils émergent de sources d'eau souterraines provenant de la fonte des neiges des montagnes Qilian, situées à 350 kilomètres. C'est certain que ce ne sont pas les 40 mm  d'eau qui tombent par an qui maintiennent leur niveau. On est loin des précipitations de notre petit pays 💓 

 

Voilà, le décor est planté. Après un court arrêt à l'hôtel (ou plutôt dans la yourte), nous nous enfonçons dans le désert. Et on peut dire que les sensations sont impressionnantes. Zhang Shifu conduit sa voiture de main de maître. On dévale des pistes noires, on prend les crêtes, deux roues dans le vide (Oh purée !!!), on glisse sur des toboggans, on se trouve face à des murs de sable que la voiture escalade sans peine, le bas de caisse se frotte aux millions de grains de sable, ça saute, ça accélère, ça se laisse glisser ... On dirait même qu'on vole ou qu'on roule sur de l'ouate. Les gestes sont calculés. Le désert, c'est la plaine de jeux de Zhang Shifu, un vrai professionnel. On se demande comment il ne s'y perd pas (car bien sûr, il n'y a pas de route mais quelques drapeaux parsemés dans le sable). Derrière, des petits cris, rires et fous-rires emplissent la voiture pendant ce rodéo. Vivian et moi, on s'accroche l'une à l'autre et je fais ma forte devant les enfants (MMMHHH, vous savez comme je déteste la conduite rapide en voiture, n'est-ce pas mon cher beau-frère ?). Et comme dirait Zazie, "Rodeo, c'est la vie pas le paradis". En effet, après trente minutes, les cris se sont modifiés en râle 🤢 et ce fut parti pour les arrêts non prévus (la vraie vie quoi). L'estomac du triple A a succombé aux montagnes russes. Gilles s'est entendu dire : "Pourquoi tu nous fais cela, je hais le 4X4, on rentre quand (grand Schtroumpf), c'est trop long,  ..." Cinq heures en voiture, je confirme c'est une toute belle durée 😂 Heureusement, le bon air du désert remettait les idées en place (une descente et ça repart). A pied, nous avons gravi et dévalé des dunes, sauté, admiré les paysages, pris un peu des photos. Gilles a tenté l'escalade du Pic Bilutu, la plus haute dune de ce désert et la troisième du monde (il a fini l'ascension à quatre pattes). Perso, je suis restée à mi-chemin juste pour apprécier le calme et la vue, les cheveux dans le vent (Carpe Diem). Les enfants ont fait une pause Mario Kart à côté des chameaux. Chacun a trouvé son bonheur. Franchement, malgré les petits aléas des estomacs, faites-le. Ce road trip chinois restera gravé à jamais ! 

 

Après un bon repas, nous avons dormi comme des bébés dans notre yourte au gré du bruit du vent. A 6H30, le réveil sonne. Alors, on le fait ou pas ? On tente l'ascension de la dune pour admirer le lever du soleil ? Les enfants sont chauds, alors on n'hésite pas ("Et tout ira bien, le vent nous portera"). C'est parti pour une heure de montée, contre vents et marées, debout ou à quatre pattes. Les loulous sont courageux, aucune plainte, ils mènent la danse et Alex sera le premier au sommet. On a tous pris trois kilos dans la montée (tout dans les pieds, ouf ce n'est que du sable). Bon, le lever du soleil, ce sera pour une autre fois car le temps est couvert mais quelle vue (et quelle descente version Rosetta pour Alex). 

 

A 10H00, le soleil et le ciel bleu se sont invités. Nous profitons des dernières heures pour visiter les environs. Nous empruntons le caillebotis qui nous emmène vers un autre lac. Sur le chemin, nous croisons de nombreux carrosses sans Cendrillon, des chameaux, une énorme sculpture de sable, des yourtes, des touristes comme nous (ils nous offriront même des drapeaux chinois), ... Vu qu'on en a jamais assez, on remonte encore (pour le triple A à chameau et à pied pour le courageux Gilles). De là, grâce à la luminosité, le lac situé derrière la dune a pris des couleurs extraordinaires. C'est magnifique. Après la séance photo de mon homme (il a eu du succès auprès des Chinoises), il est temps de retrouver Zhang Shifu pour notre dernière escapade 4X4 : vingt minutes de pur bonheur avant de retrouver notre bon vieux van. Au revoir, super driver ! Au revoir Badain Jaran Desert !

 

La fin du voyage approche. Après avoir dégusté des nouilles au boeuf (spécialité de la région), nous prendrons le train (4 heures) vers Lanzhou, la capitale du Gansu. On sera plus léger d'un canif suisse. Pour la petite histoire, la lame étant 2 mm trop longue par rapport au standard, Gilles a dû le laisser à la gare (alors que c'est passé sans problème à l'aéroport, soit).  Malgré l'état d'énervement de Gilles (et ses "Come on mais Come on" désespérés), les gardes seront sans pitié. Vivian, notre guide, a essayé de nous le renvoyer par la poste mais a essuyé trois refus. Depuis, elle a eu d'autres touristes, qui eux, ont laissé quatre couteaux. Elle peut ouvrir un magasin 😊 

 

Arrivés à une heure du matin, nous avons décidé d'annuler l'activité du samedi. En effet, après dix jours, nous n'étions plus trop motivés par les quatre heures de route (et une de bateau) pour atteindre le temple Bingling et ses grottes bouddhiques. Nous avons donc changé les plans. Après avoir traversé le pont de fer Zhongshan (premier à avoir été construit au dessus du Fleuve Jaune), on s'est baladé le long de l'eau (deuxième plus grand fleuve de Chine - 5464 kilomètres). Vu sa couleur, il porte bien son nom. Nous étions impressionnés par la vitesse du courant et surtout par les valeureux touristes qui le traversent sur des bateaux de fortune : radeaux avec comme flotteurs de la peau gonflée de moutons (j'ai eu un souvenir ému pour les Blancs Moussis en voyant cela). Petite question : vous auriez osé monter sur ces bateaux ? Nous avons ensuite contemplé 😊les deux roues hydrauliques (il y en avait 252 dans le passé), la statue de la mère et son enfant mais avons aussi été interpellés par les tortues colorées ou encore les toilettes pour PMR ... Après cette petite sortie matinale, nous avons profité de la piscine et du bar de l'hôtel. Le soir, nous avons découvert un nouveau sport : le basket 3 contre 3 sur demi terrain. C'était le championnat mondial des moins de 23 ans. Nous avons donc été voir trois matchs. C'était impressionnant. : la vitesse du jeu, les stratégies, l'ambiance, ... Petite photo de Gilles avec les Françaises, deux bouteilles de vin offertes (on n'a pas tout bu of course !), on s'est endormi avec les lumières de la ville, et le sourire jusqu'aux oreilles ! Une toute belle journée-soirée improvisée. 

 

Voilà, c'est fini pour cette découverte du Gansu et un chouia de la Mongolie Intérieure. Merci à Vivian de nous avoir suivis ces dix jours. Et vous, qu'est-ce qui vous tente le plus ? N'oubliez pas que des bouteilles de bulles sont en jeu (Wild Wild West). On attend vos réponses 🥂 🍾et on espère les partager avec vous dans six semaines. 

 

 

Télécharger
Il y a du vent ici !!!
IMG_1238.MOV
Format Video QuickTime 55.4 MB
Télécharger
Jeux d'enfants !
IMG_9638.MOV
Format Video QuickTime 71.6 MB
Télécharger
Rosetta version désert
IMG_1239.MOV
Format Video QuickTime 22.5 MB
6 commentaires

Wild Wild West

Changement de décor ? En route pour les canyons, les montagnes arc-en-ciel et les temples bouddhiques (je pense que vous n'avez pas encore fait le plein 😊).

 

Ce premier octobre, c'est la fête nationale. La République Populaire de Chine fête ses septante ans. Tout le pays s'est habillé de rouge et or pour célébrer cet anniversaire. A Pékin, les festivités se préparaient depuis des longs mois. Un énorme défilé est au rendez-vous. On le vivra de loin, quoique ...

 

Ce matin, nous avons rendez-vous au Temple du Grand Bouddha (Dafo Si) de Zhangye. Ce dernier, construit en 1098, abrite un Bouddha couché mesurant quasi trente-cinq mètres de long (le plus grand de Chine en version couchée). Quelques dimensions pour vous mettre dans l'ambiance : oreilles de deux mètres, pieds de quatre ; Gilles pourrait même dormir sur un de ses doigts. En fonction de notre position, le visage de Sakyamuni change (yeux semi-clos à fermés, sourire de plus en plus grand). Il est entouré d'Arhats en argile (Bouddhistes ayant atteint l'éveil) et de nombreuses peintures murales. En arrière plan, on trouve dix grandes statues de disciples. Ce qui nous a plu ici, c'est le temple dans lequel "loge" le Bouddha. Il est resté à l'état brut, en bois naturel et sans couleur (contrairement à ce qu'on voit partout en Chine). Dans le Musée, nous verrons comment le Bouddha a été construit (structure creuse en bois recouverte d'argile). Cela permit de  cacher de nombreux manuscrits. Nous découvrirons également de magnifiques répliques de textes, des Tankas, ... Une stupa blanche et une pièce avec des milliers de bouddhas (tu peux en "acheter" un et venir le vénérer) clôturera notre visite. Car maintenant, nous avons rendez-vous avec le Grand Ouest Chinois !!!

 

Welcome to Pinshanhu Grand Canyon ! On a troqué le sable contre les roches rouges. Ce site, encore peu connu, vaut le détour. Ouvert en 2014, il est encore peu mentionné dans les guides. Les paysages arides sont à couper le souffle. Le parc couvre 150 kilomètres carrés et  son altitude varie entre 1500 et 2500 mètres. Souvent comparé au Grand Canyon du Colorado, ce parc est le plus grand de Chine. Les falaises et pics de grès rouge sont à perte de vue. La rivière qui a aidé à sculpter ce magnifique canyon est à sec depuis de nombreuses années. Ce site est le fruit du pouvoir magique de la nature pendant deux cents millions d'années. Seuls le vent, la vie sauvage, quelques touristes et un chameau se perdent à travers le labyrinthe de pierres. D'abord, nous découvrons ce paysage en hauteur. Nous nous baladons sur les chemins balisés. A différents endroits, on peut observer des rochers qui ont pris la forme d'objets ou personnes : la tortue curieuse, le pic des amoureux, la forêt de pierres, neuf dragons à la mer,  ... Le Chinois est inventif. Le ciel bleu se marie à merveille avec le rouge de la roche et le vert des herbes (phrase vachement philosophique, je suis aussi inventive 😊). En un mot : Top. Après l'avoir observé de haut, rencontré un con qui a marché exprès (en rigolant) sur deux insectes (maman-bébé) que les petits observaient, nous avons décidé de découvrir ce fameux labyrinthe. Nous sommes descendus dans ce canyon et avons marché pendant une heure trente. Nous nous sentions tout petits en voyant du bas ces falaises. Certains passages étaient étroits, voire très étroits. Et que dire de l'échelle de cinquante mètres pour remonter. Moi et mon vertige, je ne me sentais pas à l'aise (surtout en me faisant des films si celui du dessus tombait). Par contre, nos fils ont tout pris de leur papa pour cela : même pas peur. Une petite remarque : le "con" des insectes s'est planté au sixième échelon. Comme disent les enfants, il a été puni. En tout cas, on a adoré cette sortie. On craignait la foule mais pas du tout. Allez-y !

 

Après une micro sieste avec en toile de fond le défilé de Pékin, nous avons passé la soirée au night market de Zhangye. Nous n'avons pas trop pris de risque et avons mangé des patates sous toutes ses formes (Vincent et Valérie, il y a aussi un marché à prendre ici). Dans la liesse populaire, entre quelques photos de nos enfants, nous avons pu constater la ferveur des Chinois pour leur pays (grands écrans avec retransmission des discours, parades, ...). Gilles nous a aussi emmenés dans un bar avec de la live music (selon internet). Bon, il n'y avait de musique que les croches sur les murs ou encore le bruit des boules de billards de la salle à côté. Au vu de l'odeur de cigarettes (ici, on peut encore fumer partout) et de la date de péremption des bières, on n'a pas fait long feu !

 

A une heure de route, c'est le Mati Si Temple (Temple du Sabot de Cheval) qui nous attend. Les paysages sont splendides, l'air vivifiant : vive la montagne ! La neige s'est même invitée au sommet. L'air de rien, on est à 2600 mètres d'altitude. Ce site abrite une septentaine de grottes bouddhiques datant de plus de 1600 ans (Dynastie Jin). C'était un endroit très prisé sur la Route de la Soie : point de repère pour les voyageurs, refuge pour les commerçants et autel permettant de prier Bouddha pour les pèlerins. Il constitue un haut lieu de culture et un site spéléologique. Certaines statues et peintures détruites lors de la révolution culturelle ont été refaites. Son nom provient d'une légende ancienne. Un cheval céleste aurait laissé, en essayant de s'agripper à une paroi, une empreinte ... Je vous jure, on l'a vue. Elle est conservée précieusement ici. Contrairement aux grottes que nous avons déjà visitées, celles-ci sont toujours entretenues par des moines, nous ne sommes pas obligés d'avoir un guide et aucune trace de portes blindées ... Nous apprécions la liberté de découvrir ce site en toute quiétude. Nous sommes déjà impressionnés par la porte d'accueil. Elle nous donne envie d'aller explorer plus loin. Le premier regroupement de grottes (Le temple des mille Bouddhas - Qianfo) est une série de petits temples tout en couleur et creusés à même la roche. Pour accéder à la dernière grotte, nous avons emprunté un petit tunnel étroit et tortueux. De vrais aventuriers !

 

Nous nous rendons ensuite vers l'autre site qui est de tradition tibétaine. Deux stupas blanches entourées de moulins à voeux et de nombreux drapeaux colorés nous transportent dans un tout autre monde. Nous découvrons les enfants habillés en costumes traditionnels. Bon, ils viennent de les louer pour la photo (On vous jure qu'on se prêtera à ce jeu de déguisement avant notre retour définitif). Ils portent des habits de l'ethnie Yugu (ou Yugur), descendants des Ouïghours (ils ne seraient que 15.000 en Chine). De cet endroit, nous apercevons, au loin, un énorme temple incrusté dans la montagne. Moins coloré que le premier, il est impressionnant par sa taille et hauteur.

 

Nous arpentons au fur et à mesure les différentes "pièces". Elles regorgent de Bouddhas, peintures, bougies, écharpes colorées, ... Selon les traditions, il faut allumer des centaines de bougies pour un mariage heureux. Nous décidons de monter jusqu'au dernier étage. Après avoir attendu quelques minutes, nous avons le feu vert du garde pour arpenter ce labyrinthe de petits chemins taillés dans la roche. Claustrophobe s'abstenir ! C'est donc, en mode file indienne, que nous gravissons les marches pas toujours très régulières. Les enfants ont adoré escalader ce tunnel et découvrir de nouveaux trésors. Ils ont même allumé une bougie. A force de l'avoir demandé dix fois, j'ai en effet fini par craquer. Vivian, notre guide, nous a conseillé de le faire dans une autre pièce que celle où a eu lieu le craquage de la mère impuissante 😊Et heureusement, cette pièce était dédiée aux personnes souhaitant des enfants. Je trouve que l'autre option : Bonheur, santé et chance nous convient très bien ! Si vous n'avez pas votre portefeuille avec vous, no stress ! Vous pouvez scanner le QR code Wechat du moine (application chinoise à avoir obligatoirement en Chine). Je pense que ça nous a apporté aussi de la chance car j'ai gagné un resto pour quatre ce jour-là (découverte des petits restaurants traditionnels de Pékin avec Lost and Plate - expérience à partager quand vous venez nous voir). En parlant de manger, nous avons goûté quelques spécialités locales dans le petit village : champignons, pâtes maison et yaourt au lait de yack. Même pas peur ! Au moins avec cela, on était bon pour tenir les deux heures de route avant notre prochaine visite au pays des ... Bisounours.

 

Bienvenue aux Rainbow Mountains (Parc géologique national de Zhangye Danxia). J'étais un peu dubitative en regardant les photos avant de m'y rendre. Ca sent un peu les filtres spéciaux à plein nez : non ? Tu t'attends à voir Grosbisou, Grododo, ou encore Calinours. A ce propos, vous saviez qu'ils avaient changé les noms des personnages maintenant ? (Comme vous le constatez, je fais des recherches de fond pour rédiger mes articles 😊). Soit, ... Ici, c'est la foule. Après avoir  traversé un village avec plein de boutiques souvenirs, fait la file pour les tickets et celle pour le bus, on est prêts à découvrir les quatre spots prévus (on ne sort pas des sentiers battus ici. Et c'est peut-être mieux pour préserver les montagnes qui s'effritent facilement). Tout est organisé pour recevoir des milliers de personnes. Et cet après-midi, on bat tous les records (Vivian n'a jamais vu cette foule) et on se retrouve comme Dutronc et ses 700 millions de Chinois et nous et nous et nous ! Mais franchement, c'est impressionnant et surréaliste. La nature joue les peintres. En effet, nous nous retrouvons face à des montagnes aux magnifiques dégradés de couleurs. On n'a jamais vu cela de notre vie. Magique ! Il s'agit du résultat d'un phénomène géologique unique : dépôt de couches de sédiments qui se sont superposées pendant plus de 24 millions d'années entre deux plaques tectoniques. Puis, l'érosion résultant de la  pluie et du vent a révélé ces différentes couleurs. A chaque arrêt, des paysages différents ! Certaines fois, ce sont les couleurs qui sont les plus marquées ; d'autres fois, c'est la multitude des couches qui fait l'intérêt du stop. Nous étions en fin de journée et les changements de la palette dû au coucher de soleil sont impressionnantes. En tout cas, on est conquis et on n'est pas les seuls. Vous le comprendrez sur nos photos. Il faut jouer des coudes pour avoir la bonne place sur la plateforme. Nous regrettons qu'à la fin de la journée c'était un peu couvert mais bon, c'est l'occasion de revenir ou de voir vos photos sous une autre lumière ! Petit jeu : essayez de trouver celles où Gilles a eu la main lourde sur les filtres. En jeu ? Une bouteille de bulles ou un bisounours. 

 

Allez, je vais remonter sur mon nuage. A très bientôt ! Gros bisous de nous quatre.

 

 

Télécharger
Do you speak English ?
IMG_0683.MOV
Format Video QuickTime 39.7 MB
5 commentaires

Zen, soyons zen

Pékin ne se limite pas à la Grande Muraille (même si on en est gaga), à la Cité Interdite (programmée en novembre), aux hutongs et aux parcs. A quelques kilomètres, vous pouvez aussi trouver des trésors. Voici trois escapades familiales.

 

Comme vous le savez, la Back family aime la découverte. Chaque week-end, on sort de notre quartier de Wisteria Lane (mais non, je ne suis pas une desperate housewife 😊) pour explorer de nouveaux coins. Voici trois idées pour vos sorties dominicales : Cuandixia , Tanzhe Temple et Silver Moutain - Pagoda Forest.  

 

Fin février, par une belle journée ensoleillée, nous sommes allés à Cuandixia (爨底下). C'était le lendemain de la veille (une invitation pour le thé chez des copains anglais prolongée jusqu'aux petites heures par des pogos sur Prodigy et nos groupes des nineties) mais rien de tel que de bouger plutôt que de rester dans un état léthargique ! Nous avons donc arpenté, vers l'ouest, les nonante kilomètres, dont les vingt derniers en lacet dans les montagnes (merci à Ma Jie de nous avoir rappelé de prendre des sacs 🤢). Le trajet en valait la peine. Nous voici arrivés dans ce petit village perché à 650 mètres d'altitude et entouré de montagnes. Un peu plus de septante maisons, construites à flanc de montagnes, le composent. Ce sont des habitations typiques, pleines de charme, datant de la dynastie Ming et Qing.  Il s'agit de l'architecture des "Siheyuans", maisons organisées autour d'une cour carrée comme on en trouve aussi à Pékin. Elles ont été fabriquées avec du bois, des briques et des pierres. On a aimé se perdre dans les petites ruelles, découvrir l'intérieur des maisons, se casser la tête à compter le nombre de traits du caractère Cuan (plus de 30 - il y a encore du boulot dans l'étude du chinois), explorer les temples, ... On a beaucoup rigolé au "restaurant" surtout lors de la commande, un peu moins avec les plats devant les yeux. Je vous dirai juste que je pense avoir vu quelques petits trucs bouger (ou grouiller) dans mon assiette et que cela reste mon pire repas en Chine. Mais, la petite dame était super gentille (A refaire, il y a deux vrais restaurants dont un dont la jambe d'agneau est à tomber !). Après ce festin (joke), nous avons escaladé la montagne pour voir le village du haut. Avant d'atteindre le sommet, nous avons traversé des vergers et champs en terrasse. Au top, une vue magnifique du village entouré de son écrin de verdure ... Bon, c'est vrai qu'en février c'est un peu gris (les montagnes n'ont pas encore revêtu leur costume vert) mais cela donne une atmosphère particulière. Nous avons vraiment apprécié ce bon bol d'air frais dominical. A revoir au printemps ou en automne avec d'autres couleurs !

 

Envie de couleurs peps, suivez-nous au Tanzhe Temple (Temple de l'étang et des mûriers sauvages). Situé à quarante-cinq kilomètres à l'ouest de Pékin (Mentougou District), ce vaste temple bouddhiste vous émerveillera. Fondé en 307 sous la dynastie Jin, il s'agirait d'un des plus anciens temples des environs. Au milieu d'arbres centenaires aux formes étranges, vous trouverez des dizaines de pavillons, pagodes,  stupas (selon mes lectures 943 bâtiments construits sous les dynasties Jin, Yuan, Ming, Qing). Érigé sur une colline, ce site jouit d'un cadre fabuleux. Nous avons aimé nous balader dans cette atmosphère paisible. Lieu propice à la prière, nous avons observé les rituels des Chinois. Les bougies fuchsia en forme de lotus, les voeux sur les rubans rouges et or, les lampes d'encens, les souhaits à présenter debout avec au minimum trois bâtons allumés, les bouddhas dorés, les bâtiments aux couleurs vives, les centaines de cadenas, les milliers de statues, les arbres dont l' "Empereur" (ginko de plus de 1400 ans), ... tout était fait pour éveiller nos sens ! Nous avons aimé prendre de la hauteur et avoir cette vue époustouflante sur la montagne et les toits. Les enfants ont adoré la pièce avec toutes les petites statuettes. Chacune avait la tête d'un animal sur son ventre : lapin, buffle, singe, cheval, ... nous avons ainsi retrouvé nos signes chinois. Les enfants ont sonné la cloche (pour faire partir les mauvais esprits). On a été impressionnés par les châtiments et tortures sur certaines peintures (moins zen du coup 😨). Je pense que cela serait intéressant de s'y rendre avec un guide pour en apprendre plus sur le bouddhisme. Mais ce sera pour une autre fois. Ici, on a faim. On a repéré une petite terrasse juste à côté du site. Nous prendrons notre repas entourés de montagnes et de calebasses. Petit souvenir du Sud de la France ou de l'Italie sauf dans les assiettes 😊 

 

Mi-septembre, sous un beau ciel bleu, nous décidons d'explorer le Nord de Pékin (Changping District). Comme conseillé par une copine, nous nous rendons à Yinshan Mountain - Pagoda Forest (La forêt des Pagodes de la Montagne d'Argent). Rien que le nom nous inspire. Cette montagne a été une terre sacrée du Bouddhisme. De nombreux moines se rendaient ici pour étudier, prier et écouter les conférences des Maîtres. Après avoir marché une dizaine de minutes, nous nous trouvons nez à nez avec de grandes pagodes datant de la dynastie des Liao et des suivantes. Situées au pied de la montagne, elles sont les monuments funéraires des moines célèbres et renferment les cendres des défunts. De nombreux Chinois se baladent et mangent tranquillement leur pique-nique en famille dans cet endroit pittoresque et d'intérêt historique. Nous avons décidé d'aller voir ce qui se passait en haut. Et ce sont des centaines d'escaliers que nous avons gravis pour atteindre le Middle Peak Top. Sur le chemin, nous avons vu des pagodes (il en reste dix-huit y compris celles du bas), des terrasses, le Pavillon de la Cloche, quelques grottes, des falaises abruptes, des lézards et un pré-ado nommé Alexandre 😊 La nature, verte, luxuriante fait ressortir les roches claires. Au sommet, la vue à 360 degrés nous a même permis de voir les hautes tours du centre de Pékin. Petit bémol : les "magnifiques" barrières en métal et le haut-parleur n'arrêtant pas de nous prévenir de faire attention. Hormis cela, quel splendide point de vue ! Le nom de la forêt des Pagodes prend tout son sens quand on les observe du ciel. Nous avons été impressionnés par la diversité des arbres : chênes, cyprès, pins, noyers, ... Pour redescendre, nous avons pris un autre chemin avec en musique de fond les cigales chinoises (leur son est un peu plus électrique que leurs copines provençales). C'est un véritable bol d'air frais que vous propose ce site. On a adoré. Si vous voulez un côté plus culturel, arrêtez-vous aux Tombeaux Ming (situés à cinq kilomètres). Pour ma part, lors de la visite des Tombeaux, je me souviens surtout de la magnifique chanson composée par Gilles et Alexandre sur l'air du Ch'talaming des Gauff' (Aux Tombeaux Ming, Minga, Minga,  😊). Ah, je sais que ma culture musicale vous impressionnera toujours !

 

Je pense que ces trois endroits peuvent (doivent) se visiter en toute saison. Si vous êtes en recherche de calme, sérénité, authenticité, zénitude, couleurs, nature, marches, ... Sautez directement dans l'avion ! A très bientôt les loulous.

 

Télécharger
Aux Tombeaux Ming, Minga, Minga !
Parce que le ridicule ne tue pas et que nous restons de grands enfants !
IMG_5996.MOV
Format Video QuickTime 12.0 MB
7 commentaires